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11e Journée nationale de lutte contre la corruption: Le fléau ne recule toujours pas

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Par   zounars, le 09 déc. 2016 à 04h24

Le Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac) en partenariat avec l’USAID, a célébré ce jeudi 8 décembre la journée nationale de lutte contre la corruption. L’occasion pour les responsables d’attirer l’attention sur ce phénomène qui résiste à toutes les luttes en faveur de son éradication. Ils pensent que l’éducation et la gouvernance par l’exemple, peuvent être les portes de sortie.

35 % des Béninois pensent qu’il n’est plus possible d’éradiquer la corruption parce que pour eux, c’est une cause perdue d’avance et seulement 5% des victimes de ce fléau osent rapporter les faits de corruption, la plupart du temps par peur de représailles. Ce sont là les résultats d’un récent sondage conduit, selon Jonathan Richter, directeur de l’USAID, par l’Institut de recherche empirique en économie politique (IREEP). Même si l’institut n’a pas interrogé l’ensemble de tous les Béninois, ces résultats donnent au moins une idée de l’ampleur du phénomène et surtout de son enracinement dans la société. Tellement la corruption au Bénin résiste à toutes les luttes, au point où Jonathan Richter affirme qu’elle « est devenue culturelle, donc considérée comme normale ».

A l’occasion de la célébration de cette 11e édition, le Fonac a dressé un bilan peu glorieux de la lutte contre la corruption qui montre que le phénomène résiste. Jean-Baptiste Elias, président du Fonac, a cité une dizaine de grands dossiers de corruption au Bénin dont son institution a pu rassembler les preuves depuis des années pour que les auteurs soient sanctionnés, mais la mauvaise volonté politique fait toujours traîner les pas y compris au niveau de la justice. « Nous nous rendons compte hélas que la corruption ne recule pas comme on l’aurait souhaité, les investigations ont permis de se rendre compte que c’est l’impunité qui fait le lit de la corruption » reconnaît Jean-Baptiste Elias, président du Fonac. Selon lui, il faudra nécessairement combattre l’impunité pour que la corruption recule ou cesse au Bénin. Le thème de cette 11e édition est  « Lutte contre la corruption et cotre l’impunité, gage du développement durable du Bénin ». La célébration de la dite journée permet aux organisateurs de réfléchir sur les sujets d’intérêt commun qui concernent la lutte contre la corruption pour mieux identifier les activités à mener durant les douze prochains mois pour réduire sensiblement le phénomène au Bénin.

Approches de solutions

Il est donc urgent d’intensifier cette lutte pour redonner confiance aux Béninois qui commencent à se résigner quant aux résultats de cette lutte.
Plusieurs pistes de solutions ont été envisagées pour éradiquer le phénomène. On peut citer, entre autres, l’éducation à la base et le changement de mentalité au niveau des responsables à divers niveaux. Certains participants ont aussi envisagé une réadaptation de certains textes de la République qui aident à lutter contre la corruption dont l’application reste toujours difficile.
Cette lutte est un travail de longue haleine et le président du Fonac ne pense pas le contraire. « L’essentiel est que nous réussissions à infléchir les tendances de ces fléaux en vue de réduire progressivement leur ampleur à défaut de les éradiquer complètement », souligne-t-il. Jean-Baptiste Elias espère que cette 11e journée nationale de lutte contre la corruption permettra d’insuffler une nouvelle dynamique à ce combat dont la finalité est de bâtir un Bénin prospère débarrassé de la corruption, de l’impunité et de toutes pratiques attentatoires à l’éthique et à la morale?