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19 février 1990 - 19 février 2015:Il y a 25 ans la Conférence nationale des Forces vives du Bénin

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Par   Sabin LOUMEDJINON, le 19 févr. 2015 à 07h03

Le Bénin célèbre ce jour 19 février le 25è anniversaire de la Conférence des Forces vives de la nation. L’un des moments forts de la vie politique nationale qui a ouvert la voie au régime démocratique que connait actuellement le pays.

En 1989 le Bénin, petit pays du Golf de Guinée en pleine crise socio-économique, a eu l’intelligence de convoquer tous ses fils, toute obédience, toutes classes sociale et politique confondues à une grand-messe politique. C’était aux fins de régler les problèmes du pays, surtout la crise économique et financière à laquelle le Bénin "révolutionnaire" était confondu.

Ceci grâce à la clairvoyance du "grand camarade" de lutte, le général Mathieu Kérékou et ses fidèles de l’époque.
Les assises prévues pour durer dix jours ont pris le nom de «Conférence nationale», thème, jusque-là jamais utilisé auparavant, en tout cas, pour désigner une pareille rencontre. Alors que les Béninois étaient dans l’anxiété, tout le continent retenait son souffle. La grand-messe s’ouvre alors un vendredi 19 février pour dix jours. Y ont pris part 493 délégués dont 15 femmes.
Des débats houleux ont porté sur plusieurs questions importantes dont la souveraineté des assises. A ce propos le "grand camarade" de lutte a renvoyé simplement l’auditoire à son discours d’ouverture pour confirmer que la mission assignée à la Conférence consistait à élaborer une nouvelle Constitution.

«C’est à vous qu’il revient de mettre en place la commission qui sera chargée de faire ce travail d’élaboration d’une nouvelle Constitution, puisqu’il y a dans vos rangs des cadres et des juristes compétents pour accomplir cette tâche», leur a-t-il dit.
Il y a eu également au cours de ces assises, des moments de dénonciations des tares du passé par les participants. Certains délégués ont même indiqué qu’il faille liquider l’ancienne politique à travers les hommes, les structures et l’idéologie qui la portent». D’autres ont soutenu qu’il faut faire rendre gorge à tous ceux qui se sont enrichis illicitement sous le régime marxiste.
La question de la liberté de la presse était également débattue. Sévérin Adjovi a pris la défense de la presse et a soutenu que «la liberté de la presse doit être totale».
Comment occulter la présence inopinée à ces assises du chef de l’Etat, le président Mathieu Kérékou, pour répondre à certaines préoccupations de l’assistance. «La Conférence nationale doit déboucher sur des résultats concrets à la mesure des légitimes attentes de notre peuple», leur a-t-il indiqué, dans un long discours rassurant. Il précise, le ton ferme, que tant que la nouvelle Constitution n’est pas mise en place et les élections organisées, la Loi fondamentale reste en vigueur et les institutions de l’Etat demeurent.
«Si certaines sensibilités veulent faire l’apprentissage du pouvoir, en attendant les élections, je suis prêt à envisager un remaniement. Mais ne demandez pas la démission en bloc de l’actuel gouvernement».
Les assises ont débouché sur certaines décisions dont, entre autres, la fin du parti unique et le choix d’un régime démocratique. Nicéphore Soglo, cadre du pays exerçant à la Banque mondiale a été choisi pour conduire la transition d’une durée d’un an devant aboutir au régime démocratique.
C’est le début de l’ère démocratique que nous vivons.
L’expérience béninoise a fait école dans plusieurs pays du continent, sans jamais aboutir au même résultat. C’est ce que beaucoup appellent le génie béninois.