1re édition de Cotonou Underground Freestyle: le top est donné aux rappeurs en herbe de Cotonou
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Par
Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 22 juil. 2022
à
17h44
Mouvement musical et culturel né du hip-hop, le rap au Bénin se meurt malgré les grands noms et groupes qui ont enrichi ce style. Et pour causes : plus d’initiatives, plus de festival ni de podium spécialement dédiés au rap, et surtout plus de soutiens... Cotonou Underground Freestyle veut remettre les rappeurs sur le tapis en portant les jeunes talents. La première édition de cette initiative se tient du mercredi 20 juillet au mercredi 10 août.
Depuis ce mercredi 20 juillet, le flow coule ad libitum sur la scène de la première édition de Cotonou Underground Freestyle. Issus de tous les arrondissements de Cotonou, 130 rappeurs Underground croisent leurs rimes en freestyle au cours des huitièmes de finale de cette compétition portée par Dj Seven. Lors d'une conférence de presse animée, samedi 16 juillet dernier à l'espace culturel Le Centre, le célèbre platiniste a livré les contours de cette initiative consacrée aux rappeurs en herbe.
Cotonou Underground Freestyle est une compétition qui va embraser les 13 arrondissements de Cotonou. Par arrondissement, 10 rappeurs seront sélectionnés de sorte qu'il y aura 130 compétiteurs aux huitièmes de finale. Et ce sera en freestyle. 26 compétiteurs seront dégagés de cette phase pour prendre part aux quarts de finale qui seront aussi en freestyle et au terme desquels seront dégagés 13 demi-finalistes. A partir des demi-finales, ce ne sera plus du freestyle mais des prestations thématiques. 6 compétiteurs sortiront des demi-finales pour prendre part à la finale qui aura lieu le 13 août.
Le grand vainqueur de la finale se verra gratifié d'un trophée, d'un album avec promo, d'un site web et d'un billet Cotonou-Dakar pour s’imprégner du niveau des rappeurs au Sénégal. En outre, les treize demi-finalistes seront accompagnés pour un single et clip vidéo. La compétition se déroule tous les mercredis à Mènontin à partir du 20 juillet dernier, et ce jusqu'au mercredi 10 août 2022 où aura lieu la grande finale.
Dans ce concours, le jury va essentiellement tenir compte de quatre critères que sont le swaag, le flow, la technique et l'attitude scénique. « Le swaag, c'est comment le rappeur se présente physiquement, du point de vue vestimentaire. Le flow, c'est l'énergie que le rappeur dégage sur scène. La technique, c'est comment le rappeur agence les rimes. L'attitude scénique, c'est comment tenir la scène en haleine », a expliqué Dj Seven.
Présents aux côtés de l'organisateur à la conférence de presse, l’artiste FoLogozo, membre du célèbre groupe Ardiess, et l’ingénieur de son Dagger ont encouragé l'initiative qui vient réveiller un art qui se meurt au Benin. FoLogozo rappelle que le rap est l'essence de beaucoup de grands mouvements dans le monde et invite les rappeurs undergrounds et même les rappeurs professionnels à s’intéresser à cette compétition.
Faire revivre le rap au Bénin
Le rap est né aux Etats-Unis dans les années 1970 et tire ses origines du hip-hop qui est devenu une véritable industrie dans les années 1980. Dans les années 1990, le rap est devenu un style prisé, un vaste mouvement musical et culturel. Ce style s'est répandu dans tous les pays dont le Bénin avec une véritable émulation à un moment donné. «Il fut une période au Bénin où les rappeurs avaient beaucoup d'audience, beaucoup de plateaux pour s’exprimer et plusieurs initiatives pour dénicher les jeunes talents et porter les rappeurs underground. Aujourd'hui, il n’y a plus de festival, il y a peu d’initiative, peu de soutien… Aujourd'hui au Bénin, le hip-hop est en train de disparaitre », fait remarquer Dj Seven. Il a rappelé de célèbres festivals qui ont fait leur parcours mais qui n’ont pas pu s’inscrire dans la durée à cause des coups bas et des manques de soutien. C’est pourquoi, Dj Seven a salué l’accompagnement de l’espace culturel Le Centre et de toutes les bonnes volontés. Il ajoute : « Les rappeurs qui sont Underground, ont la rage et ils veulent s'afficher, avoir la visibilité mais il n'y a pas de compétition pour les porter... Or les rappeurs ne viennent pas dans le game par accident. C'est à travers les freestyles, les compétitions underground… ».
Cotonou Underground Freestyle est ainsi née pour porter les jeunes rappeurs. La première édition commence à Cotonou mais, à en croire l’organisateur, après Cotonou, ce sera Porto-Novo, Parakou, Bohicon, Azové, Ouidah jusqu'à ce que ce mouvement s’étende à dix départements du Bénin?