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48e session de la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO: L’Afrique de l’Ouest se penche sur ses nouveaux défis

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Par   LANATION, le 17 déc. 2015 à 07h02

Le président de la République a pris part, mercredi 16 décembre à Abuja, à la 48e session de la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO. Les chefs d’Etat présents se sont penchés sur les nouveaux défis d’intégration, à l’aune des 40 ans de création de l’organisation.

La 48e session de la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO a un parfum de souvenirs, le sommet se tenant la veille de la célébration du 40e anniversaire de la création de l’organisation. Pour donner à ces assises son cachet particulier, la commission a eu le génie d’inviter le Général Yakubu Gowon, l’un des pères fondateurs de la CEDEAO. Mais en attendant de se plonger dans les festivités de la commémoration de ce mercredi 16 décembre, les chefs d’Etat se sont penchés sur les défis de l’heure, notamment celui de la sécurité. «Ce défi persiste encore dans notre sous-région toujours confrontée aux trafics de drogue, la criminalité transfrontalière, la piraterie maritime et le terrorisme. Cela constitue un réel frein à la paix et la sécurité dans notre sous-région », déclare Muhamadu Buhari, président de la République fédérale du Nigeria. L’enjeu aujourd’hui, souligne-t-il, c’est de renforcer les initiatives communes de lutte et d’adopter des stratégies régionales pour lutter plus efficacement contre ces différents fléaux. Mais Muhamadu Buhari retient de ces derniers mois dans la sous-région, une période d’embellie démocratique qui s’est traduite par la tenue d’élections libres et transparentes dans cinq pays ouest-africains. «Nous démontrons par là, notre adhésion commune au principe démocratique universel en vertu duquel la légitimité du pouvoir émane du libre consentement des citoyens», renchérit Macky Sall, président en exercice de la CEDEAO. Le chef de l’Etat sénégalais ajoute à ces acquis démocratiques, des progrès significatifs dans le sens de l’intégration économique et citoyenne. Le lancement en janvier dernier du Tarif extérieur commun (Tec) de la CEDEAO vient, à son avis, ajouter une nouvelle pierre angulaire dans le processus de construction du marché commun ouest-africain. L’émission prochaine de la carte d’identité biométrique de la CEDEAO, poursuit Macky Sall, viendra renforcer le sentiment d’appartenance communautaire que porte la vision partagée de la CEDEAO des peuples. La riposte sanitaire contre le virus Ebola est aussi à l’actif des pays de la sous-région qui n’ont pas ménagé aucun effort pour aider le Liberia, la Sierra-Léone et bientôt la Guinée à éradiquer ce virus. «A l’aune de nos acquis, nous avons de quoi être satisfaits et fiers. Aussi au regard de nos défis, nous avons aussi de quoi rester mobilisés, vigilants et combatifs», pointe le président sénégalais. Il indique que la lutte contre le terrorisme exige une solidarité plus agissante. «Face à la logique de la mort, il nous faut rester unis et solidaires dans l’action », insiste-t-il, tout en préconisant une véritable stratégie globale de lutte préventive, par l’échange d’information et d’expérience, l’harmonisation des législations en la matière et la surveillance des frontières. Pour lui, il y a aujourd’hui un besoin urgent de concilier le principe de la libre circulation des personnes et des biens et l’impératif sécuritaire.

Amplifier les avancées !

Le président sénégalais défend aussi la nécessité d’accélérer le processus de création du marché commun, de parachever la mise en œuvre du TEC/CEDEAO, de finaliser la procédure d’adoption de l’APE régional et d’élever le niveau encore trop faible du commerce intra-communautaire. Il n’occulte pas les grands chantiers inachevés dans les secteurs stratégiques de l’agriculture, des infrastructures, de l’énergie et du capital humain.
Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la CEDEAO est d’avis qu’il faut faire preuve de résilience pour consolider et amplifier les avancées que la région a enregistrées en matière de gouvernance. Il se réjouit de l’aboutissement de la transition au Burkina Faso et surtout des efforts de pacification de la Guinée Bissau. Kadré Désiré Ouédraogo note aussi des résultats probants dans la lutte contre le terrorisme. «En réalité, dans le Nord du Mali comme dans le Nord-Est du Nigeria, les terroristes doivent être aux abois du fait d’un isolement de plus en plus grand et d’une traque sans merci et toujours plus efficace», soutient-il, saluant le courage des Forces de défense et de sécurité engagées dans ce combat. Il reconnait aussi que la communauté a posé cette année d’importants jalons vers l’effectivité de l’union douanière et le parachèvement de son intégration. Il en veut pour preuve l’adoption de la carte d’identité biométrique unique de la CEDEAO qui sera lancée en janvier 2016. Le dossier de la monnaie unique est tout aussi prometteur «Nous avons d’autant plus de raisons de penser que cette tendance sera pérenne si elle a lieu en même temps que l’harmonisation de la plupart des politiques sectorielles dans les Etats membres», assure-t-il. Kadré Désiré Ouédraogo évoque aussi l’initiative de la Commission d’entreprendre une étude globale sur le financement de la communauté. «Cette étude nous permettra en outre, d’harmoniser le taux de prélèvement communautaire avec celui de l’UEMOA, comme convenu lors de l’adoption du TEC/CEDEAO, a-t-il poursuivi. Le président de la Commission qui tenait hier sa dernière session de la Conférence des chefs d’Etat aura le privilège d’organiser ce jour, la commémoration des 40 ans de création de la CEDEAO?