La Nation Bénin...
A travers une série de décisions lors du
Conseil des ministres de ce mercredi 6 décembre, le gouvernement permet aux
exploitants agricoles de bénéficier de certaines mesures incitatives qui
permettront de résoudre une grande partie de leurs difficultés.
Le taux de refinancement du Fonds national de
développement agricole (Fnda) aux Systèmes financiers décentralisés (Sfd)
méritants passe à 0 % contre 2 % jusque-là, pour la mise en place de crédits au
profit des exploitants et des micro, petites et moyennes entreprises agricoles
(Mpme) et à un taux d’intérêt maximum de 12 % l’an dégressif. C’est l’une des
principales décisions prises en Conseil des ministres, ce mercredi 6 décembre.
Une décision qui devrait énormément contribuer à faciliter l’accès de ces cibles
aux crédits agricoles. Cette mesure consiste à la rétrocession, à la fin du
processus, des intérêts de 2 % l’an qui seront payés après remboursement du
refinancement octroyé par le Fnda. Mais pour bénéficier de cette facilité, il
faudra un niveau de tirage de la ligne de refinancement supérieur ou égal à 70
% et, un taux de remboursement de 100 % des tirages effectués conformément aux
tableaux d’amortissement de chaque tirage.
Seulement, en cas d’impayé, la mesure de
rétrocession des intérêts perçus s’estompe pour le tirage concerné. Ceci
consiste en un cadrage afin d’inciter les bénéficiaires à l’effort et au
sérieux.
L’autre facilité accordée aux promoteurs
agricoles, c’est la mise en place d’une subvention pour couvrir une partie des
charges salariales en vue d’améliorer la qualité de services et le suivi des
crédits agricoles octroyés. Elle consiste en la mise en place d’un appui
financier sur deux ans aux fins de prendre en compte une partie des charges
salariales du personnel complémentaire dédié au financement agricole et chargé
de dynamiser l’intervention des Sfd en vue d’un meilleur accès au financement
des exploitants agricoles.
Institution phare
Dans le dispositif de financement des activités
agricoles, le Fnda joue un rôle capital. C’est un établissement public à
caractère agricole, placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, de
l’Elevage et de la Pêche, dont la création a pour but de promouvoir
l'investissement privé dans le secteur agricole au Bénin. Pour ce faire,
l’institution est financée par des ressources de l’Etat et celles extérieures,
en l’occurrence les partenaires techniques et financiers. De façon
opérationnelle, le Fonds a trois guichets fonctionnels complémentaires que sont
le guichet 1 pour les subventions aux investissements agricoles, le guichet 2
pour l'accès aux services non financiers et le guichet 3 destiné à la
facilitation de l'accès aux services financiers.
L’objectif principal est donc de favoriser la
promotion des filières agricoles en facilitant l’accès au financement pour
inciter l’investissement privé dans le secteur agricole à travers des
subventions ciblées et des instruments financiers adaptés, avec pour
perspective, une meilleure exploitation du potentiel agricole national,
l’amélioration des revenus agricoles ainsi que la réalisation de la sécurité
alimentaire.
Par le passé, des mesures incitatives avaient
déjà été mises en place par le gouvernement. Elles ont favorisé jusque-là 396
engagements du Fonds pour un montant de
16 944 226 301 F Cfa au profit de 1541 projets,
dont 339 engagements du guichet « accès aux services financiers» pour un
montant de 14 600 306 301 F Cfa au profit de 1484 projets garantis, bonifiés ou
refinancés.
Les facilités accordées au niveau de ce guichet
ont permis de lever un financement total de 61 059 267 638 F Cfa auprès des Sfd
et banques partenaires du Fnda, sous forme de crédits agricoles.
Malgré ces résultats qui démontrent le succès
de l’institution, des insatisfactions demeurent car certains acteurs n’arrivent
pas encore à bénéficier de façon optimale du Fonds. Entre autres, il y a la
méconnaissance des chaines de valeurs agricoles par nos institutions
financières et leur faible engagement dans la mise en œuvre du mécanisme de
financement mis en place par le Fnda, l’inéligibilité de la garantie proposée
par le Fnda par rapport au dispositif prudentiel en vigueur au sein de l’Union
économique et monétaire ouest africaine, les difficultés de nombreuses micro,
petites et moyennes entreprises (Mpme) à répondre aux conditions de crédit des
banques.