La Nation Bénin...
Dans sa quête de devenir le quartier numérique de l’Afrique, le Bénin vient de franchir un autre pas de géant. Hier mercredi 1er avril, le ministre en charge de la Communication a reçu officiellement la bouée d’or qui consacre l’atterrissement du câble sous-marin Africa-Coast to Europe (ACE).
Plus de 12 ans après l’avènement du premier câble sous-marin au Bénin, le SAT3, le Bénin vient de franchir un autre pas avec l’atterrissement d’un deuxième, le câble sous-marin ACE. Lequel constitue une opportunité pour l’intégrer dans un réseau de télécommunications à haut débit en vue du développement des TIC. Pour ce faire, une station d’atterrissage a été construite et équipée au quartier Fidjrossè à Cotonou et le personnel devant y servir a été déjà recruté et formé à cet effet. De même, le navire câblier qui doit effectuer la jonction de la portion terrestre du câble et de la partie marine du câble est actuellement au large des côtes béninoises et le raccordement du Bénin est déjà fait.
Et c’est dans ce cadre que le ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et de la Communication, Jean Gbéto Dansou, s’est fait remettre officiellement hier, la bouée d’or qui consacre cet atterrissement. Il dira alors que « le Programme régional des infrastructures de communication en Afrique de l’Ouest (WARCIP), projet d’infrastructures qui vise l’atterrissement du câble sous-marin ACE apparaît comme une réelle opportunité dans le secteur des TIC au Bénin ».
Il permettra aussi, se réjouit le ministre, « d’accroître la portée géographique des réseaux à large bande et de réduire le coût des services de télécommunications dans notre pays ». La vision du gouvernement en raccordant le Bénin au câble ACE, est d’assurer la redondance et la baisse progressive du coût des services télécoms et TIC, annoncera-t-il par ailleurs.
Pour Jean Gbéto Dansou, «ce second câble va augmenter la productivité des entreprises, faciliter l’accès des populations aux ressources du Web et améliorer les conditions des professionnels de tout bord». Pour jouir davantage de cette innovation technologique assez attendue et offrir un «accès ouvert et non discriminatoire», une structure de gestion en mode partenariat public-privé, le groupement d’intérêt économie dénommé Bénin ACE Gie, composé de Bénin Télécoms SA, Moov, Mtn, Isocel, Oti, Eit, Libercom et Univercell. A l’endroit de ceux qui n’avaient pas cru à la concrétisation d’un tel projet, son administrateur, Robert Awad et le coordonnateur du projet e-benin, Olivier Capo Chichi ont fait savoir sa concrétisation, expliquant les péripéties qui ont conduit à son aboutissement.
Que d’avantages !
La remise d’une bouée d’or aux autorités béninoises hier, pour matérialiser la connexion du Bénin au câble sous-marin ACE est l’aboutissement d’un long processus. En effet, c’est le gouvernement béninois qui a sollicité le soutien de la Banque mondiale pour bénéficier du projet WARCIP, qui le lui a accordé sous forme de crédit pour un montant de plus de 17 milliards de francs CFA.
Depuis hier, l’une des phases les plus importantes dudit projet, la connexion du Bénin est devenue une réalité. «Ce câble en fibre optique a une capacité maximale de 5,12 Terra bit par seconde et une longueur de 17000 kilomètres. Le multiplexage en longueur d’onde permet d’augmenter sa capacité initiale». Fort de ces caractéristiques, il offre au Bénin une pléiade d’avantages et fait de lui «le nerf central numérique région». Il permet également «de faciliter les échanges au plan régional et d’augmenter pour le Bénin, l’opportunité de devenir plus compétitif au plan international». Par ailleurs, il assure la redondance du câble sous-marin existant, le SAT 3. Sa durée de vie est estimée à 25 ans.