La Nation Bénin...

Le Béninois est un être de valeur, capable de merveilles à magnifier partout. C’est la vision du président Patrice Talon, partagée avec les élus français d’origine béninoise ainsi que toute l’opinion publique nationale et internationale, mardi 26 juin dernier à Cotonou.
« Je vous exhorte à faire la promotion du Bénin et du Béninois ». Cette phrase, le président de la République l’a maintes fois répétée, mardi 26 juin dernier à l’occasion de la signature d’une convention de partenariat entre élus l’Association des élus français d’origine béninoise (Efob) et l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb). Le contexte s’y prêtait bien en effet et le chef de l’Etat n’y est pas allé du dos de la cuillère pour en appeler à l’abolition de la « béninoiserie » et de tous les autres concepts négationnistes et négativistes vantés çà et là pour peindre le Béninois en noir et le présenter comme un être pourfendeur à l’antipode du bien-être, de sa propre réussite et de la réussite des autres. Sa logique, c’est qu’il faille magnifier le Béninois qui, dit-il, « n’est pas plus mauvais que les autres ».
Le président Patrice Talon qui appelle à un renversement des paradigmes et à la promotion de valeurs nouvelles semble assez remonté contre ces Béninois à qui sourit la chance loin des frontières nationales et qui ne se soucient pas de rentrer au pays, de visiter le pays, d’y transférer leurs gains et ressources, de le faire découvrir à leur pays d’accueil. Pour lui, en effet, ce « beau pays » qu’est le sien doit être magnifié et donc révélé. « Nous sommes des Hommes de qualité, de talent, de cœur. Je vous exhorte à faire la promotion du Béninois… », assure-t-il devant ces Béninois de l’extérieur. Puis, il leur tiendra ce discours qui sonne comme un appel à un autre type de patriotisme : « Au-delà de vous et de vos proches, faites la promotion du Béninois… Et cette mission me paraît plus importante que n’importe quelle autre. Ce serait un capital énorme que de contribuer au fil du temps à changer l’image du Béninois, d’abord auprès de nous-mêmes puis auprès des autres ».
A l’instar du Sénégal, du Mali et d’autres pays, le président de la République rêve de voir aussi la diaspora béninoise peser d’un poids important sur l’économie du pays à travers des investissements massifs et des retours de capitaux assez importants. Mais ce qui lui tient prioritairement à cœur, c’est d’en finir avec la béninoiserie. « J’ai toujours souhaité que l’expression béninoiserie soit derrière nous. Le Béninois est mauvais, jaloux, envieux. Si tu rentres, ils vont te tuer… Nous avons véhiculé et entretenu ce mauvais mythe. Et pourtant, c’est faux », rectifie le président de la République. « La nature humaine a ses perversions, ses travers, ses qualités mais nous avions contribué de génération en génération à perpétuer cette mauvaise image du Béninois », se désole-t-il.
« Les contributions que ceux qui ont eu le courage de partir et qui ont réussi pourraient faire à l’endroit de leurs familles, de leurs frères et sœurs restés au pays viendront comme un bonus. Ce à quoi j’exhorte les miens, c’est contribuer à changer notre image à l’endroit de nos enfants restés en France, nos enfants qui ont honte de dire qu’ils sont Béninois. C’est en famille auprès de nos enfants en France qu’il faut restaurer l’image du Béninois », lance enfin le chef de l’Etat comme un appel?