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Affaire placement de fonds de la Cnss: Les avocats de Laurent Mètongnon dénoncent « une garde à vue abusive »

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Par   zounars, le 23 nov. 2017 à 09h34

Les avocats de Laurent Mètongnon ont animé un point de presse, ce mercredi 22 novembre à la Bourse du Travail, pour éclairer l’opinion publique sur la procédure judiciaire enclenchée à l’encontre de leur client gardé depuis bientôt une semaine. Pour eux, le dossier est politisé et le syndicaliste « injustement gardé à vue ».

Accusé d’avoir reçu des commissions occultes pendant qu’il dirigeait le conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale, le syndicaliste Laurent Mètongnon serait « injustement gardé à vue », selon ses avocats. Au cours d’un point de presse animé, ce mercredi, ces derniers, en l’occurrence Aboubacar Baparapé, Amos Akondé et Alfred Bokovo, avancent qu’aucune preuve matérielle ne permet d’incriminer leur client. « Il résulte de l’audition à la Brigade économique et financière, le 16 novembre 2017 du directeur général par intérim de la Bibe que, contrairement à ce qu’a dit le Conseil des ministres, la Bibe n’était pas en difficulté à l’époque et pouvait donc recevoir les dépôts à terme au même titre que les autres banques », a laissé entendre Me Aboubacar Baparapé. A propos de l’affirmation du directeur général de la Bibe qui dit avoir envoyé 2 500 000 francs Cfa en quatre tranches plus une bouteille de champagne qui coûterait 130 000 francs par un intermédiaire, Me Baparapé a affirmé que les enquêtes et confrontations entre l’inculpé et l’accusateur ont révélé que Laurent Mètongnon n’a jamais reçu le présent. Etant donné que « l’intermédiaire qu’a prétendu utiliser le Dg, a affirmé lors de son audition, n’avoir jamais reçu une quelconque commission pour Laurent Mètongnon », a-t-il signifié. Puisque l’affirmation du directeur général est le principal chef d’accusation de son client, Me Baparapé a déploré le fait qu’il n’y ait pas eu une confrontation entre celui-ci et son client. Le collectif des avocats signale que le renouvellement de la durée de la garde à vue de leur client est « inopportun, donc abusif ». « Ce dossier est vide », a clamé Me Baparapé.
« Nul ne peut être condamné avant d’être jugé », soutient Me Baparapé qui souligne également que les droits de son client sont constamment violés.
En partant de « la condamnation déjà prononcée par le Conseil des ministres au début de l’affaire, Laurent Mètongnon a régulièrement été privé de visite et « isolé de ses avocats », d’après Me Amos Akondé. Hormis cette situation actuellement réglementée par la juridiction suite aux protestations des avocats et au recours qu’ils ont formé près le procureur de la République, des documents confidentiels auraient été saisis à des fins inavouées à la suite de la perquisition de son domicile. « Outre les documents qui sont liés à cette affaire, on a emporté des documents personnels. Il s’agit de conventions de vente de domaines qu’il a acquis. Peut-être qu’avec le temps, les enquêteurs nous diront où ils veulent en arriver », a laissé entendre Me Akondé.
Me Alfred Bokovo, pour sa part, a déclaré à l’assistance que l’affaire Cnss, purement judiciaire est politisée.