Afrique subsaharienne / Rapport Africa’s Pulse : La croissance baisserait à 3,6 % en 2022
Actualités
Par
Claude Urbain PLAGBETO, le 15 avr. 2022
à
12h31
La dernière édition du rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale annonce un ralentissement de la croissance en Afrique subsaharienne. Confrontée à de nouveaux défis économiques, il est à craindre des troubles du fait de l’inflation et de l’aggravation de la crise alimentaire dans la région.
La croissance en Afrique subsaharienne baisserait de 4 % en 2021 à 3,6 % en 2022, projette la dernière édition du rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale qui analyse les perspectives macroéconomiques à court terme de la région. La reprise post-Covid demeure inégale, incomplète et à géométrie variable à travers la région, selon l’étude. En Afrique de l’Est et australe, la croissance baisserait à 3,1 % en 2022 et se situerait aux alentours de 3,8 % en 2024, après 4,1 % en 2021. L’Afrique de l’Ouest et centrale atteindrait une croissance de 4,2 % en 2022 et de 4,6 % pour 2023.
Ce ralentissement global de la croissance, indique la Banque, s’inscrit dans un contexte régional marqué par la persistance de nouveaux variants de la maladie à coronavirus (Covid-19), l’inflation globale, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et les chocs climatiques. A cela, s’ajoute la montée des cours mondiaux des matières premières, qui s’est accélérée depuis le déclenchement du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux grands exportateurs d’engrais, de blé et autres. Toutes choses qui viennent exacerber les défis économiques de la région et surtout l’insécurité alimentaire déjà prégnante avec les difficultés d’approvisionnement et la flambée des prix des engrais et des produits alimentaires.
A en croire les experts, les économies d’Afrique subsaharienne risquent fort d’être touchées elles-aussi par le durcissement de la conjoncture mondiale et une réduction des flux financiers étrangers vers la région. La hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires se traduira par une inflation à la hausse, un renchérissement du niveau général des prix qui se fait sentir depuis l’année dernière.
Parer au plus pressé !
Des millions de personnes vulnérables risquent de basculer dans l’extrême pauvreté, notamment dans les zones urbaines. Dans le contexte actuel d’instabilité politique accrue, on peut craindre que davantage de troubles civils n’éclatent du fait de l’inflation entraînée par les prix de l’énergie et de l’alimentation, alerte la Banque mondiale.
Toutefois, « Les politiques commerciales peuvent changer la donne en garantissant la libre circulation des denrées alimentaires à travers la région», recommande Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, cité dans un communiqué en date du 13 avril rendu public par la Banque mondiale. « Avec des marges budgétaires limitées, préconise-t-il, les décideurs doivent se tourner vers des options innovantes comme la baisse ou la suppression temporaire des droits à l’importation sur les denrées alimentaires de base, pour venir en aide à leurs concitoyens. »
Il est question pour les Etats de développer des programmes d’assurance sociale, d’épargne et d’emplois afin de renforcer la résilience économique, en protégeant les employés urbains du secteur informel et aussi en aidant les populations à investir dans leur santé et leur éducation.