La Nation Bénin...
La
refonte du système partisan avec à la clé une réduction sensible du nombre de
partis politiques, passant de 250 à une vingtaine aujourd’hui, est l’une
grandes réformes à l’actif du régime du Nouveau départ qu’incarne depuis 2016,
le chef de l’Etat, Patrice Talon.
L’on
ne saurait faire un bilan des deux mandats constitutionnels du président de la
République, Patrice Talon, sans évoquer les acquis sur le plan politique.
Là-dessus, tous les acteurs et observateurs de la chose politique au Bénin
depuis la Conférence de forces vives de la nation de février 1990 qui a
consacré le multipartisme intégral devraient le saluer. Avec la mise en œuvre
de la loi n°2018-23 du 17 septembre 2018 portant Charte des partis politiques,
le Bénin fait une nouvelle expérience de l’animation de la vie politique
nationale. Cette réforme du système partisan a définitivement sonné le glas de
la prolifération des partis politiques enrégistrée au Bénin au lendemain de la
Conférence nationale. Du coup, les micro-partis politiques, les clubs électoraux
et autres partis claniques n’ont pu résister à la réforme impulsée par le
président Patrice Talon. L’impact positif en est aujourd’hui que le Bénin est
passé de 250 formations politiques avant la réforme à seulement 18 partis
politiques. Il s’agit notamment de l’Union progressiste le Renouveau (Up-R) ;
du Bloc républicain (Br) ; de Les Démocrates ; Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe); l’Union
démocratique pour un Bénin nouveau (ex-Udbn) désormais muée en Renaissance
nationale (Rn); du Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin
(Moele Bénin) ; Force cauris pour le développement du Bénin (Fcdb); de la
Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement (Dud); de la Grande
solidarité renouvelée (Gsr) ; du Parti pour l’engagement et pour la relève
(Per) ; de Restaurer l’espoir (Re) ; du Mouvement populaire de libération (Mpl)
; de la Nouvelle Force nationale (Nfn) et de la Nouvelle alliance (Na). Ces
partis sont tous créés en respect de la nouvelle loi portant Charte des partis
politiques. Laquelle loi précise clairement que les partis politiques sont des
groupes de citoyens, partageant des idées, des opinions et des intérêts communs
et qui s’associent dans une organisation ayant pour objectif de conquérir et
d’exercer le pouvoir et de mettre en œuvre un projet politique.
Maintenir
le cap
Pour
cela, le mode de création des partis politiques sera corsé pour un changement
total de paradigme. Ainsi, le nombre des membres fondateurs d’un parti
politique sera porté à 15 personnes par commune contre 10 par département dans
la loi d’avant la réforme. L’on est passé ainsi de 120 à 1 155 membres
fondateurs au moins pour la création d’un parti politique. La mobilisation de
cet effectif et surtout la constitution des pièces administratives de chacun
des 1 155 membres doivent faire réfléchir par trois fois tout créateur de
formation politique au Bénin. Plusieurs autres dispositions et mesures
législatives ont été prévues notamment l’obtention d’un certain nombre de
parrainages par tout candidat à l’élection présidentielle au Bénin pour rendre
désormais les partis politiques forts avec une envergure nationale. La réforme
fait son petit bonhomme de chemin depuis les élections législatives de 2019,
les premières après la mise en vigueur de la nouvelle charte. La réforme a
permis de redistribuer les cartes et, mieux, d'inscrire les partis dans leur
réelle mission d’animation de la vie politique.
Aujourd’hui,
nombre de personnes saluent la pertinence de cette réforme qui offre une
certaine visibilité et lisibilité dans le landerneau politique béninois. Les
listes de candidatures aux élections communales et municipales; législatives et
présidentielle sont plus légères. Il n’y a plus une pléthore de candidats comme
par le passé, compliquant la tâche à l’électeur qui pourrait se perdre dans son
choix sur le bulletin unique de vote. Anisi, le nouveau système a mis fin aux
partis politiques qui font office de figurants dans l’arène politique. Mieux,
les partis régionaux ou clubs électoraux créés par affinité ou par manigance
politique des acteurs dans le but d’avoir une place au soleil n’ont plus voix
au chapitre.