La Nation Bénin...

Approvisionnement en eau potable dans le Borgou et l’Alibori: Le rendez-vous de 2030 en ligne de mire

Actualités
L’eau potable demeure un luxe dans certaines localités de Malanville L’eau potable demeure un luxe dans certaines localités de Malanville

Le gouvernement béninois travaille pour atteindre l’Objectif du développement durable N°6 relatif à l’accès universel à l’eau potable avant 2030. Même si dans certaines de leurs localités, cette ressource demeure encore un luxe, le Borgou et l’Alibori comptent bien ne pas manquer le rendez-vous.

Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 24 avr. 2024 à 01h05 Durée 3 min.
#Approvisionnement en eau potable en milieu rural #Odd

L’échéance de 2030 que le gouvernement s’est fixée pour atteindre l’Objectif du développement durable N°6 relatif à l’accès universel à l’eau approche à grands pas. Dans le Borgou et l’Alibori, il existe encore des localités qui  n'ont jamais bénéficié de points d’eau améliorés. Qu’à cela ne tienne, ces départements comptent ne pas rater le train. Sur le terrain, tout est mis en œuvre pour permettre aux localités où les populations continuent de se contenter de l’eau impropre à la consommation, de rattraper leur retard.

En effet, les dispositifs sont en train d’être mis en place pour faciliter l’accès à l’eau potable à toutes les communautés (rurales et urbaines) des deux départements. « L’eau, c’est la vie. A ce titre, dans la stratégie d’alimentation en eau potable développée par le gouvernement et traduite par la mise en œuvre de nombreuses réformes effectuées, le Borgou a également été pris en compte », rassure le directeur départemental de l’Energie, de l’Eau et des Mines du Borgou, Dr Roger Masso Sourogou. C’est, explique-t-il, à travers la réalisation d’infrastructures comme les systèmes d’approvisionnement en eau potable multi-villages, des postes d’eau autonomes, puis la construction de plusieurs barrages, pour répondre efficacement à la gestion intégrée des ressources en eau.

Les populations espèrent beaucoup du gouvernement pour être soulagées

« Aujourd’hui, en matière d’alimentation en eau potable (Aep), le Bénin a fait un bond à travers l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (Anaepmr) qui fait le travail au niveau des communes et des milieux périurbains », fait également observer le directeur Roger Masso Sourogou. «S’agissant de la gestion intégrée des ressources en eau, en 2024, la sensibilisation des populations va se poursuivre afin qu’elle se fasse de façon holistique et coordonnée au niveau du département », promet-il.

Que ce soit à Sinendé, Kalalé, Gogounou, Malanville, et bien d’autres communes de ces départements, la corvée d’eau s’avère un véritable calvaire. Tous les jours, les populations sont obligées de parcourir de  longues distances avant de pouvoir s’approvisionner. A défaut de l’eau potable, elles se contentent de l’eau boueuse et infecte des mares, rivières ou étangs où les bêtes viennent également s’abreuver. C’est dans cette même eau qu’elles prennent leur bain et font la lessive.

 De bonnes raisons

 Conscient de la situation, le gouvernement de la Rupture a, depuis 2016, accéléré le développement des infrastructures d’approvisionnement en eau potable en milieu rural. A cela s’ajoute l’organisation de la gestion durable du service de l’approvisionnement. Il s’agit de faire diligence pour la satisfaction des besoins en eau des populations.

« En 2023, nous avons continué avec les travaux de branchement et d’extension demandés par les populations dont les besoins s’accroissent chaque jour. Il y a de nouveaux quartiers qui se créent et les besoins d’approvisionnement en eau potable se manifestent », a confié le directeur de la Société nationale des eaux du Bénin du Borgou et de l’Alibori, Char-Habilou Mama. En termes de réalisations inscrites dans le Programme d’action du gouvernement au niveau du secteur de l’eau au cours de cette année, il cite la deuxième phase du projet de densification et de renforcement du réseau d’eau de la ville de Parakou. «Avec la première phase, on avait déjà renforcé la capacité de production de l’usine. La deuxième phase est venue à point nommé. Ce n’est qu’au cours du mois de novembre dernier que nous avons eu à procéder à la remise de site à l’entreprise qui a déjà déployé ses agents sur le terrain», explique-t-il. « Le gouvernement a déjà octroyé environ 383 km de pose de conduites pour donner satisfaction aux populations des trois arrondissements de la ville de Parakou. Le délai d’exécution est de quinze mois. C’est pour vous dire que d’ici quelques mois, les populations de cette ville vont pousser un ouf de soulagement», indiquera-t-il un peu plus loin.

Le directeur départemental Borgou-Alibori de la Société nationale des eaux du Bénin, Char-Habilou Mama

« Au niveau de la commune de Tchaourou, à la faveur de la deuxième phase du projet de Parakou, il y a certaines localités dont celles de Kpassa et Kika qui vont bénéficier d’un autre système d’approvisionnement en eau potable. Ce qui va également permettre de desservir leurs populations », a rappelé le directeur de la Soneb du Borgou et de l’Alibori. « Au niveau de Nikki, il est prévu l’exécution de forages. C’est dans le but de renforcer l’approvisionnement au niveau de cette ville. Dans la commune de Bembèrèkè où les études sont terminées, il y a  un groupement d’entreprises qui va réaliser six forages. Toujours dans le département du Borgou, en ce qui concerne les localités des communes de Sinendé, N’Dali et Pèrèrè, elles sont prises en compte par un grand projet qui est appelé à impacter 21 villes du Bénin. A ce niveau, les études ont été entièrement financées sur le budget national. La mobilisation des ressources est en cours », poursuit-il. « Je n’ai pas parlé de Kalalé, parce que cette commune est prise en compte par l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (Anaepmr) », précise Char-Habilou Mama.

Au niveau du département de l’Alibori, force est de constater que la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) n’est pas encore présente à Gogounou et Karimama. Mais dans ces communes, rassure le directeur de l’Eau du Borgou et de l’Alibori, les études sont achevées et les points favorables pour exécuter les forages ont été identifiés, puis le financement déjà bouclé. « Kandi, Malanville et Sègbana sont dans le gros lot du projet qui va impacter les 21 villes. A ce niveau, les rapports sont déjà disponibles », informe-t-il. « Enfin, dans l’Alibori, je parlerai de Banikoara où s’observe une insuffisance de production qui ne permet pas de combler les attentes des populations en matière d’approvisionnement en eau potable. Mais le gouvernement a déjà trouvé la solution, puisque tout récemment, la remise de site a déjà été effectuée par la mairie de cette commune. Dans ce cadre, 20 forages ont déjà été exécutés », informe-t-il.

Selon Char-Habilou Mama, par rapport au manque de réseau ou la non couverture intégrale du territoire, ce n’est pas d’aujourd’hui que cela date. « Les systèmes actuellement en place ont été installés depuis 1975. Nous devons féliciter le gouvernement de ‘’la Rupture’’ qui a fait du secteur de l’approvisionnement en eau potable des populations, une de ses priorités. C’est grâce à lui que les grands projets sont arrivés et sont en train de nous aider à corriger le déficit d’investissement dans ce secteur », soutient-il. « Ainsi, d’ici la fin de l’année 2026, l’espoir est permis que tout puisse être fait pour atteindre les Objectifs du développement durable dans le secteur au Bénin », a-t-il laissé entendre.

Concrètement, en 2024, les projets dont les dossiers sont à un niveau suffisamment avancé dans le Borgou et l’Alibori, laissent présager beaucoup d’espoir dans l’amélioration de la fourniture et l’approvisionnement en eau potable des populations. Dans sa volonté de réaliser l’Odd N°6, le gouvernement n’entend donc laisser les populations d’aucune localité en rade.