La Nation Bénin...
L’épi
d’arrêt de sable au port de Cotonou doit être réparé de façon définitive. Le
gouvernement s’inscrit dans cette dynamique et a décidé, lors du Conseil des
ministres du mercredi 11 septembre, de commanditer une étude à cette fin.
Alors
qu’il était réalisé en 2011 pour tenir pendant un demi-siècle, l’épi d’arrêt de
sable au port de Cotonou présente déjà des failles: des dégradations avancées qui
s’aggravent au fil des années. Ce qui nécessite une intervention urgente pour
que cette infrastructure financée par le Millennium challenge account (Mca)
puisse continuer à jouer son rôle dans la protection de la côte. C’est
conscient de cette réalité que le gouvernement a décidé de commanditer une
mission d’étude pour la réparation définitive de cet épi.
Avant
cette initiative du gouvernement, la dégradation de l’infrastructure avait été
une source de discorde entre le port de Cotonou et le groupement l’ayant
réalisée. Les deux parties avaient alors, de manière consensuelle, choisi un
expert international indépendant. Il ressort du rapport de ce dernier que la
première cause de la défectuosité de l’infrastructure est la négligence dans sa
conception. Ce qui a conduit le groupement à effectuer une réparation
provisoire. Mais c’était peine perdue. La dégradation se poursuit encore, d’où
la décision du gouvernement d’opter pour une réparation définitive.
Le
prolongement de l’épi d’arrêt de sable au port de Cotonou est une composante du
projet Accès aux Marchés du Programme Mca-Bénin. La construction de cette
infrastructure devrait permettre au sable qui s’entassait à l’entrée du bassin
portuaire et dans le chenal d’accès de s’accumuler à l’ouest de l’épi. Elle
devrait également permettre aux navires de grands tonnages d’accoster au port
de Cotonou, conformément aux ambitions du gouvernement.
Ces travaux qui se feront ne sont pas les seuls prévus pour la modernisation du port de Cotonou. Plusieurs autres chantiers sont ouverts à cet effet. Certains sont même déjà achevés et permettent à ce poumon de l’économie nationale d’accroître ses capacités.
Rénover les infrastructures obsolètes et augmenter la capacité du bassin portuaire pour accueillir des navires plus grands, tout en améliorant la qualité du service pour attirer du trafic supplémentaire, telle est l’ambition affichée à travers le Plan directeur du Port autonome de Cotonou (Pdp 2021-2026). Le programme d’investissement de cinq ans concocté à cet effet se compose de douze projets visant globalement à augmenter la capacité du port à plus de 20 millions de tonnes ainsi que l’efficacité de la manutention, tout en réduisant les temps d’attente pour les navires et les temps de transit pour les camions. Il s’agit aussi de développer le secteur de l’industrie portuaire du Bénin et de maintenir la position du port de Cotonou en tant que port de transit clé pour les pays enclavés tels que le Niger, Burkina Faso et Mali.
Le
financement total de ces projets s’élève à 461,6 millions d’euros, soit 302,8
milliards F Cfa. Ils seront financés par divers prêteurs ainsi que par les
capitaux propres du Port autonome de Cotonou (Pac), d’après la Note de synthèse
de Projet publiée par la Banque africaine de développement (Bad, juin 2023).
Pour
sa part, la Bad se positionne pour financer deux projets du Pdp: l’un concerne
la construction en cours du nouveau terminal vraquier (T5) à l’est du port avec
une capacité supplémentaire de 20 ha, qui sera dédié aux produits en vrac et
divers et l’autre, l’accès centralisé des camions en un seul point équipé de
barrières automatisées. Ce dernier projet vise la construction d’un parking
poids lourds sur un site de 13 ha à Zongo avec un système de gestion intégré et
digitalisé relié aux bases de données du port et du Guichet unique de commerce
extérieur (Guce) pour accélérer le traitement des marchandises.
Géré
depuis 2018 par le Port d’Anvers-Bruges International (Pai), le port de Cotonou
est un port de transit qui assure 49 % d’import-export pour le Bénin (il
dessert 90 % du commerce international du pays) et 49 % de trafic de transit
dirigé vers le Niger (37 %), le Burkina Faso (4 %), le Mali (3 %) et le Nigeria
(5 %) et seulement 2 % de transbordement. Il dessert ainsi près de 100 millions
de consommateurs. En 2022, le port a traité près de 12 millions de tonnes de
marchandises, et le trafic devrait atteindre 23 millions de tonnes d’ici 2038.
A
l’horizon 2026, le Pac entend améliorer l’accès nautique et accroître la
compétitivité du fleuron de l’économie nationale.
L’image du port de Cotonou sortira davantage soignée à l'issue des travaux de construction du Centre des affaires maritimes. Tant la plateforme portuaire va améliorer son efficacité et l’épanouissement des acteurs qui y travaillent.
Le
Centre des affaires maritimes, c’est un cadre unique prévu pour accueillir tous
les acteurs portuaires des structures publiques et des entreprises privées
notamment les transitaires et commissionnaires en douane, les consignataires,
les services de douane, les importateurs, les transporteurs et autres.
Une
fois construit, le centre permettra de désengorger le port et d’améliorer la
productivité. Situé à proximité du port, sur l’axe stratégique du Boulevard de
la Marina, le projet du Centre des affaires maritimes ambitionne de proposer
une solution fonctionnelle dans une optique d’impulser une nouvelle dynamique
aux structures publiques et privées travaillant en étroite collaboration avec
le Port autonome de Cotonou. La fluidité des opérations portuaires devenant
effective, cela va accroître la célérité dans l’enlèvement des marchandises et
l’augmentation des capacités opérationnelles au niveau des terminaux.
Privilégiant
le travail collaboratif, il sera un lieu d’échanges et de créativité pour des
entreprises performantes.
Selon les prévisions, le Centre des affaires maritimes sera construit sur le site de l’ancien ministère des Infrastructures et des Transports qui était dans un état de vétusté très avancée. Déjà, le Conseil des ministres du 11 novembre 2020, a marqué son accord pour la contractualisation avec le bureau d’architectes Koffi & Diabaté pour la mission de maîtrise d’œuvre du projet. Ce choix est induit par la nécessité de recourir à des prestataires de grande expérience pour la conduite des études et la supervision des travaux au regard de la spécificité d’une telle infrastructure et des exigences liées à sa réalisation.
La
construction du centre fait partie des douze grands projets pour la
modernisation et l’attractivité du port de Cotonou