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L’Assemblée nationale a adopté, ce jeudi, le projet de budget général de l’Etat, gestion 2019 qui s’élève à la somme de 1877,543 milliards F Cfa contre 1862,918 milliards pour la loi de finances de l’Etat exercice 2018, soit une hausse de 0,8 %.
Clap de fin pour le long processus d’examen et de vote du projet de budget général de l’Etat gestion 2019 à l’Assemblée nationale ! Le volumineux document budgétaire a été examiné et adopté, ce jeudi 20 décembre, à l’unanimité des députés présents ou représentés moins onze de l’opposition parlementaire. Cette loi de finances de l’Etat gestion 2019 s’élève à un montant de 1877, 543 milliards F Cfa contre 1862,918 milliards F Cfa en 2018, soit une hausse de 14, 625 milliards F Cfa correspondant à un taux de 0,8%. De façon détaillée, l’on note que, pour la gestion 2019, les ressources budgétaires sont évaluées à 1211, 902 milliards F Cfa contre 1135,609 F Cfa en 2018. Elles sont en augmentation de 76,293 milliards F Cfa équivalant à un accroissement de 6,7%. Cette augmentation projetée, selon la commission des Finances et des Echanges de l’Assemblée nationale qui a présenté le rapport général budgétaire à la plénière, est basée sur les résultats attendus des réformes engagées au niveau des administrations financières et les gains estimés des nouvelles mesures fiscales insérées dans la loi de finances, gestion 2019. Les crédits ouverts en termes de dépenses dans le projet de budget de l’Etat pour la gestion 2019, quant à eux, se chiffrent à 1373, 041 milliards F Cfa contre 1 406 ,318 en 2018. Ils sont en baisse de 33,277 milliards F Cfa, correspondant à un taux de régression de 2,4%. La commission des Finances et des Echanges renseigne par ailleurs que le budget de l’Etat pour la gestion 2019 dégage un solde budgétaire global hors dons négatif de 161,139 milliards F Cfa contre 270, 709 milliards F Cfa en 2018, correspondant à 2,7% du Produit intérieur brut (Pib).
Le portefeuille du Programme d’investissement public (Pip) au titre de 2019 a été aussi présenté à la plénière. Il comporte 197 projets contre 227 projets et programmes en 2018. Ce portefeuille Pip se décompose en 105 projets sur le budget national pour un montant de 194,11 milliards F Cfa. Les projets cofinancés sont évalués à 65 dont 27 financés sur ressources extérieures, pour un montant de 231 milliards F Cfa. Ce Pip 2019 vise essentiellement la poursuite de la mise en œuvre des politiques et stratégies de renforcement du capital humain ; la poursuite et l’achèvement des chantiers de développement en cours dans plusieurs domaines. Ces projets structurants traduisent la volonté du gouvernement de stimuler la croissance, assure la commission des Finances et des Echanges présidée par le député Raphaël Akotègnon.
Le budget du Parlement cassé
Seulement ce projet de budget général de l’Etat 2019 a subi plusieurs amendements des députés. Le plus important qui a focalisé l’attention de la plénière est l’amendement de l’honorable Patrice Nobimè Agbodranfo. Ce dernier a amendé le document en proposant que le budget de l’Assemblée nationale gestion 2019 soit porté de 17, 998 397 169 milliards F Cfa à 15, 751 milliards F Cfa, comme l’avait recommandé le ministère de l’Economie et des Finances à travers sa lettre de cadrage envoyée au Parlement à la veille de l’adoption de ce projet. Cet amendement qui réduit de près de trois milliards F Cfa le budget du Parlement gestion 2019 a été désapprouvé par les députés de l’opposition dont surtout Eric Houndété. Ils estiment que cette procédure n’était pas possible d’autant que le Parlement qui bénéficie de l’autonomie de gestion a adopté son budget. Il ne serait pas possible à l’étape actuelle d’amender un nouveau montant et de l’intégrer dans le budget de l’Etat. Au-delà de cette question de procédure budgétaire, Eric Houndété décortique le budget général de l’Etat secteur par secteur et en conclut qu’il est mauvais. Sa position sera partagée également par plusieurs de ses collègues de l’opposition dont Guy Mitokpè et Rosine Vieyra Soglo. Mais comme l’on pouvait s’y attendre, cette lecture de l’opposition parlementaire a été démontée par les députés de la majorité parlementaire dont Gildas Agonkan, Augustin Ahouanvoèbla et Robert Gbian. Pour ceux-ci, la loi de finances de l’Etat gestion 2019, bien au contraire, est très ambitieuse et porteuse des préoccupations des populations en matière notamment d’infrastructures et d’assainissement, d’eau potable, d’énergie, d’artisanat, de tourisme et d’emploi pour les jeunes. Ce projet de budget, soutient-il, fait également la part belle au social à travers surtout certaines mesures comme la baisse drastique du montant de la Taxe professionnelle synthétique (Tps) qui est désormais fixée à 150 000 F Cfa au lieu de 400 000 F Cfa ; l’amélioration des conditions de travail, les charges salariales, la construction et l’équipement des infrastructures de base et l’assistance aux couches vulnérables sur le terrain. Les députés de la mouvance seront ensuite confortés dans leurs interventions par le gouvernement représenté par le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané et son collègue de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni.