Face à la compulsion des coups d’Etat, disons que la raison n’est pas la chose la plus partagée. Pétrifiés par ce qu’ils pensent être leurs convictions, beaucoup pèchent surtout par ignorance des enjeux réels.
Quoi qu’il en soit, l’histoire poursuit son cours, tyrannique. Faut-il en avoir honte ou s’en émouvoir ? On peut, à tout le moins, se permettre d’avoir la vague à l’âme, et espérer que ce mauvais vent tombe au plus vite, afin que fièrement nous relevions la tête. Et il tombera, aussi fort soit-il, car à terme, ce phénomène de remise en cause du mouvement démocratique amorcé dans les années 90 devrait connaître son épilogue. Puis viendra le moment d’une réflexion rétrospective, débarrassée des effluves passionnelles ou des outrecuidances empruntées par raccourci, à défaut de vrais arguments. Elle devrait aboutir à une nette compréhension de l’actuelle vague putschiste.
Quoique répondre à cette problématique amènera d’abord à s’interroger sur les tenants et les aboutissants de l’actuel mouvement de remise en cause d’un ordre institutionnel axé sur la démocratie, processus qu’on croyait (à tort) immuable. D’autant que, en vue de l’alternance au sommet de l’État, cumuler plus de deux mandats, chose proscrite, est considéré de nos jours comme un crime! Et critiqué avec une telle hargne qu’on s’étonne que certains trouvent des excuses pour absoudre les auteurs de coups d’Etat. Mais comme dirait Sören Kierkegaard “Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin”. Au bout du tunnel se trouve la lumière, celle de la clarification, nécessaire pour se donner une boussole et pouvoir aller de l’avant.