La Nation Bénin...
Le
secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a désormais
un nouveau visage. Grâce aux réformes menées, les universités béninoises
bénéficient d'un enseignement de qualité, disposent d'enseignants engagés avec des étudiants responsables et
bien formés.
Exit
les crises incessantes qui perturbaient le bon déroulement des enseignements
sur les campus universitaires béninois. Fini également le désordre dans le
secteur de l’enseignement privé au niveau du supérieur caractérisé par la
délivrance de diplômes peu ou pas crédibles et autres. Pour assainir ces
milieux, des réformes majeures ont été menées avec des résultats probants.
Loin
de la politisation des universités avec les élections rectorales et décanales,
le gouvernement a fait depuis le mois d’octobre 2021 l’option de la désignation
des dirigeants des entités universitaires. Ces derniers sont désormais choisis
au terme d’un processus qui comprend entre autres l’appel à candidatures, la
présélection par un comité interministériel, etc. Cette nouvelle expérience est
bien accueillie par les enseignants et autres acteurs des universités. Les
résultats, après deux ans de mise en œuvre, se laissent également constater.
Selon les acteurs, il y a une nette amélioration de la gouvernance dans les
universités avec un respect rigoureux du calendrier académique, un contrôle
continu de la qualité de la formation, une gestion plus efficiente des
ressources, une dépolitisation des universités, etc.
A cette réforme, s’ajoute l’instauration des conseils d’administration au niveau des différentes universités publiques. « Ce conseil est un organe de régulation de tout ce que nous faisons. Il nous apporte énormément de soutien et est en interaction permanente avec nous, discute avec nous nous et permet de nous évaluer par rapport à nos prévisions et par rapport aux directives de développement du pays », estime le professeur Bertrand Sogbossi Boko, recteur de l’Université de Parakou. « Il y a eu une nette amélioration du pilotage dans la gestion des affaires des universités publiques», indique Rogatien Tossou, directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. « Le taux de fonction dans le Plan de travail annuel de 2022 et 2023 est passé à moins de 40 % conformément aux normes de l’Uemoa qui le fixe à 35 %. Or, avant l’installation du conseil d’administration, ce taux était de 60 % et même plus », ajoute-t-il.
A
en croire la ministre Eléonore Yayi Ladékan, l’autre chose qui a changé avec
cette réforme, c’est que les universités élaborent désormais des budgets
d’investissement et non de fonctionnement. Ce qui donne la priorité à l’étudiant,
à la formation, aux infrastructures et à une collaboration saine.
De la même manière, il est amorcé une plus grande professionnalisation des enseignements. Dans ce sens, les curricula sont revus pour y intégrer une plus forte dose de pratique afin que les apprenants soient plus aptes sur le marché de l’emploi.
La
transformation au niveau des universités, c’est aussi l’installation de la
Délégation au contrôle et à l’éthique dans l’Enseignement supérieur. Cette
nouvelle instance est dotée de tous les moyens utiles pour la réussite de sa
mission qui est de veiller au respect par les enseignants et les chercheurs,
des obligations professionnelles et de la déontologie liée à leur statut dans
les entités de formation et de recherche publiques et privées. Cette structure
est mise en place à la présidence de la République pour veiller au respect de
la déontologie en matière d’éducation dans les établissements et garantir le
respect de la déontologie et l’éthique dans l’exercice de la profession
d’enseignant du Supérieur. Selon le décret n°2022-149 du 2 mars 2022 portant
attributions, organisation et fonctionnement de l’Organe national de contrôle
et d’éthique dans l’Enseignement supérieur, cette structure qui constitue une
des mesures prévues par le Programme d’action du gouvernement (Pag 2) pour la
poursuite de la restructuration du système éducatif béninois, assure
l’évaluation de la qualité des enseignements, contribue à l’évaluation des
activités pédagogiques et scientifiques à tous les niveaux et veille à
l’actualisation des curricula de formation, des techniques et méthodes
d’enseignement et de formation par des missions d’expertise.
Les prérogatives de cet organe s’étendent aussi à la gouvernance administrative du personnel enseignant. En effet, il supervise la conception, la gestion et le contrôle du Fichier national des aspirants à l’Enseignement supérieur.
D’un délai de plus d'un an, le traitement des dossiers pour le bénéfice des bourses et secours universitaires est passé à un mois. C’est ce que fait savoir également la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. C’est un défi majeur qu’a pu relever le gouvernement de la Rupture et qui ne peut que réjouir les étudiants qui, par le passé, étaient payés bien après la période des cours. « Ce n’est pas bon que nous ayons des dettes envers nos enfants », a déclaré Eléonore Yayi Ladékan. Actuellement, plus de 20 000 dossiers sont déjà traités sur près de 30 000. Cette bonne performance est aussi due à la digitalisation du dépôt des dossiers et à la bancarisation des allocations universitaires.
S’agissant
du transport, c’est une autre réalité. « La bonne nouvelle, c’est qu’à la
rentrée prochaine, il y aura de nouveaux bus… », annonce-t-elle pour faire
comprendre que non seulement l’Université d’Abomey-Calavi bénéficiera de ses
moyens roulants mais ce sera aussi le cas pour les autres universités.
Du
côté de la restauration, l’utilisation du bois de chauffe est rangée aux
oubliettes. « Le taux de service s’est amélioré et avoisine les 10 %. Les prix
n’ont pas changé malgré que les denrées ont connu de renchérissement »,
explique la ministre.
Les
choses se sont aussi améliorées au niveau de l’hébergement. Le gouvernement a
pu mettre fin aux surcharges dans les résidences. Selon elle, des structures
étatiques compétentes seront sollicitées pour améliorer les conditions
d’hébergement des étudiants. Pour ce qui est de la crainte de l’intervention
prochaine du secteur privé, la ministre rassure que les précautions seront
prises pour qu’il n’y ait pas d’augmentation du coût des prestations.
L’instauration des examens nationaux pour les étudiants des universités privées a fini par être bien accueillie par les acteurs de ce sous-secteur. A en croire la ministre, les promoteurs des établissements privés ont compris la pertinence de cette initiative. Ces examens évitent aux étudiants d’avoir recours à une équivalence de diplômes dans la suite de leurs cursus universitaires.
Sur
un autre plan, une prime est accordée à la recherche dans les universités. La
création d’une agence spécialisée permet de booster les résultats dans ce
domaine.
La
ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a aussi
rassuré de la bonne organisation de l'attribution des bourses d’excellence.
Elle confirme que ce processus se déroule désormais dans un climat de
transparence totale à la grande satisfaction des bénéficiaires■