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Bilan du gouvernement / Affaires sociales et microfinance: des bénéficiaires témoignent des acquis

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Par   Joel TOKPONOU, le 31 mai 2022 à 10h06
Le mandat social tient ses promesses. Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, a présenté, hier, les résultats des douze premiers mois du second quinquennat. Elle a été appuyée dans son exercice par des bénéficiaires. « Le gouvernement en action ». C’est l’intitulé de l’émission qui connaîtra le passage de tous les membres du gouvernement pour la reddition de comptes sur les douze premiers mois du second quinquennat du président Patrice Talon. Et pour un mandat placé sous le sceau du social, il n’y a rien de plus normal que ce soit la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance qui ouvre le bal. Véronique Tognifodé l’a fait avec brio, donnant ainsi une meilleure visibilité aux actions sociales du gouvernement. Du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) détaillé dans tous ses volets à la prise en charge des malades mentaux en passant par la campagne « Agbazatché», le projet Faaba, les initiatives pour la protection des jeunes filles et leur maintien à l’école, la protection des personnes du troisième âge, l’assainissement du secteur des Centres d’accueil et de protection des enfants (Cape), aucun sujet n’a échappé à celle qui est chargée de déployer le volet social du Programme d’action du gouvernement. Elle a exposé, statistiques à l’appui, l’essentiel de ce qu’elle a pu réaliser de la vision du chef de l’Etat dans le secteur qui lui est confié en douze mois pour le compte du second mandat. Parlant de vision, elle avait déjà été clairement énoncée par le chantre de la Rupture lors de la cérémonie de prestation de serment le 23 mai 2021. «Notre autre devise ne devrait-elle pas être liberté, démocratie et bonne gouvernance ? Elle définit le credo qui sera le mien tout au long du mandat, c’est-à-dire le bien-être de chacun, en particulier celui des plus vulnérables d’entre nous. Ce mandat sera donc hautement social », avait décliné Patrice Talon. Cette vision se traduit donc par sa ferme volonté d’assurer le bien-être individuel et collectif en particulier des plus vulnérables. Il s’agit de permettre à ces couches marginalisées de sortir de leur situation à travers des programmes bien élaborés. Mieux que la ministre Véronique Tognifodé, ce sont les bénéficiaires qui louent les mérites de la croisade engagée contre la pauvreté à travers la mise en place de plusieurs mécanismes de protection sociale, à commencer par le plus célèbre, sinon le plus impactant: le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch). Des heureux ! Odile, patiente enregistrée dans un centre de santé, témoigne de l’efficacité de l’Arch puisqu’elle en a bénéficié. « Quand nous venons, les agents de santé nous font gratuitement la consultation. De même, nous recevons sans payer aucuns frais les médicaments à la pharmacie du centre de santé», témoigne-t-elle, étendue sur son lit de malade et sous perfusion. Elle tire d’office sa conclusion : «C’est une initiative qui vient sauver les plus pauvres qui n’ont pas les moyens de se soigner». Elodie Gounou ne dira pas le contraire. Pour avoir bénéficié aussi du volet Assurance maladie de l’Arch, elle est bien placée pour en parler. « D’abord, c’est mon enfant qui a été soigné gratuitement alors qu’il avait une forte fièvre. Ensuite, moi-même, quand j’étais tombée malade, j’ai été prise en charge. Nous ne pouvons que bénir l’initiateur de ce produit », déclare-t-elle. Comme eux, plus de 7 000 Béninois ont déjà bénéficié de l’assurance maladie de l’Arch. Ils peuvent se faire traiter pour plus de 70 % des affections courantes qui touchent aussi bien les hommes, les femmes que les enfants. Entre autres, le paludisme, les maladies diarrhéiques, la hernie, les affections pédiatriques. Mais ce ne sont pas seulement 7 000 personnes qui peuvent bénéficier de ces prestations sociales. Au total, ce sont plus de 300 000 personnes vivant à Abomey-Calavi, Sô-Ava, Dassa-Zoumè, Glazoué, Djougou, Avrankou, Ifangni, Ouèssè, Cotonou et autres qui sont titulaires de la carte biométrique. Ce dont se réjouit la ministre, c’est que la phase la plus importante est déjà franchie. Il s’agit de l’identification de la cible concernée, en l’occurrence les pauvres extrêmes qui vont bénéficier des soins de santé primaires. Actuellement, c’est la phase de la généralisation qui se déroule progressivement. «Dans les quatre mois à venir, nous ambitionnons de pouvoir ouvrir l’assurance maladie dans toutes les communes du Bénin», promet la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance. Alafia ! La mise en œuvre du microcrédit Alafia se déroule bien. Véronique Tognifodé rassure, avec des chiffres à l’appui. Les bénéficiaires le confirment en brandissant les bienfaits de ces financements qui passeront bientôt de 50 000 à 100 000 F Cfa, conformément à la décision du gouvernement. A Azovè où elle réside et développe ses activités, Léontine Agbossou fait une comparaison avec les anciens prêts qu’elle avait directement contractés auprès des systèmes financiers décentralisés. «Les autres institutions de microfinance nous conduisaient à la ruine avec des taux exagérés qu’il nous était difficile de supporter. Mais ce que le microcrédit Alafia nous offre est à notre portée », reconnait-elle. Pour sa part, Diane Atigli, résidant à Djougou, apprécie le mode de remboursement qui est plus flexible et qui tient compte des réalités de chaque activité. « Le microcrédit Alafia a fait de bien à nous tous », conclut-elle. Depuis Ouidah, Judith Agbannon, une autre bénéficiaire, le confirme. «C’est mieux que les autres prêts », martèle la jeune dame. Et ce ne sont pas les bénéficiaires directs seuls qui en parlent. « Depuis que ma femme a obtenu le microcrédit Alafia, malgré mes problèmes au service, nous parvenons à nous en sortir. Par le passé, nous étions à un repas quotidien mais actuellement, nous en sommes à deux», confie-t-il tout en louant le mérite de ce produit qui renforce l’harmonie familiale à travers l’autonomisation et l’épanouissement de la femme. Pour ce produit, plus de 11,8 milliards Fcfa sont déjà débloqués par le gouvernement pour impacter plus de 265 000 personnes. Mais l’ambition reste grande. Il est question de rendre économiquement actives toutes les personnes qui en ont les potentialités mais qui n’y parviennent pas encore. Formation et appui L’Arch, c’est aussi la mise en œuvre du volet « formation ». Le volet formation de ce projet vise à fournir aux artisans béninois des formations techniques de courte durée leur permettant d’améliorer leurs compétences et prestations afin d’accéder à de nouveaux marchés et d’améliorer ainsi leurs revenus ainsi que leur niveau de vie. Des centaines de jeunes et femmes bénéficient déjà de cette formation en menuiserie, aluminium, électricité-bâtiment, peinture-bâtiment, électricité photovoltaïque à relâche et plomberie. Ils s’adaptent aussi aux outils de nouvelle génération. « Jusque-là, j’entendais parler de certains outils. Mais c’est ici que je les découvre et j’en profite pour apprendre et affiner leur utilisation », a confié le plombier Modeste Dégbey, interrogé sur un chantier. Mais le processus ne se limite pas à la formation. Des appuis financiers sont aussi apportés aux artisans pour leur installation. Le social global C’est connu que le gouvernement tient particulièrement à la protection des femmes. En témoignent les nombreuses lois votées qui criminalisent les violences faites aux femmes. La ministre l’a aussi rappelé dans son bilan. Elle évoque également certaines initiatives qui ont permis de sensibiliser les populations aux phénomènes sociaux. En pole position, Véronique Tognifodé cite le projet « Agbazatché ». C’est une campagne qui a permis de parcourir des lycées et collèges pour sensibiliser les apprenants et enseignants par rapport au cadre légal qui réprime le harcèlement, le viol et autres abus sur la femme. « Il s’agit de déconstruire les stéréotypes et de déployer les potentialités que les filles ont en elles », fait savoir la ministre. L’élaboration du guide du dialogue parent-enfant est aussi un acte fort pour que l’éducation des filles soit complète. Aussi, les transferts de fonds aux filles constituent une autre action qui favorise leur maintien à l’école en toute quiétude. Par ailleurs, la ministre n’a pas manqué d’aborder la question de l’assainissement du secteur des Centres d’accueil et de protection des enfants (Cape) communément appelés orphelinats. L’autre acte fort sur le plan social, c’est la prise en charge des malades mentaux errants. A ce niveau, des dizaines de malades ont pu bénéficier de soins adéquats à la charge de l’Etat aussi bien dans des centres psychiatriques privés que publics. Certains ont d’ailleurs retrouvé leurs facultés et bénéficié d’une réinsertion. C’était le lieu de mettre l’accent sur le rôle des familles dans l’accompagnement de ces malades qui manquent souvent de l’affection de leur entourage. Au pas de charge, le gouvernement tient sa promesse de sortir les populations vulnérables de leur situation. Les premiers résultats sont concrets et édifiants.