La Nation Bénin...
Le retard dans le traitement et la dissémination des résultats du quatrième Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH4) fait sortir le Comité syndical de base de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (CSB-INSAE) de ses réserves. Appuyés par le Syndicat national des Travailleurs du Plan et de la Statistique (SYNAPLASTA) et des Confédérations syndicales, le secrétaire exécutif de ce Comité syndical, Appolinaire Tolégbé et ses camarades sont montés au créneau hier mardi 15 septembre à Cotonou, pour dénoncer le blocage de 562 millions de francs CFA qui empêche la poursuite des opérations.
«Si les fonds de finalisation du RGPH4 ne sont pas débloqués, et les autres points satisfaits d’ici le 22 septembre 2015, nous allons déclencher une grève illimitée ». C’est la conclusion à laquelle les militants du Comité syndical de base de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (CSB-INSAE) sont parvenus hier mardi 15 septembre au terme d’une conférence de presse animée à Cotonou par le secrétaire exécutif dudit comité, Appolinaire Tolégbé.
En effet, il y a un an environ, les travailleurs de l’INSAE regroupés au sein du CSB-INSAE avaient déclenché un mouvement de grève qui a duré plus d’un mois pour réclamer le versement de 500 millions de francs CFA de la Banque mondiale destinés au traitement des données du quatrième Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH4) dont la phase de collecte est terminée depuis juin 2013. Suite à ce mouvement, rappelle Appolinaire Tolégbé, le gouvernement a fait une avance de 250 millions de francs CFA dont la justification des dépenses devrait permettre le déblocage des 250 millions restants. Mais à la demande du Conseil scientifique en début d’année 2015, précise-t-il, un montant de 562 647 000 F CFA a été estimé pour terminer tout le processus du RGPH4 jusqu’à la dissémination des résultats. C’est ainsi que le gouvernement a décidé, selon le secrétaire exécutif du CSB-INSAE, d’allouer en plus des 250 millions restants, un montant de 312 647 000 F CFA à l’INSAE. Il regrette que depuis le mois de mai dernier jusqu’à la date de ce jour, aucun franc CFA de ces fonds n’a été mobilisé.
Appolinaire Tolégbé se demande si c’est les responsables de l’INSAE qui n’ont rien fait pour mobiliser ces ressources ou si c’est le gouvernement qui est de mauvaise foi. Si c’est les responsables de l’INSAE, il estime que ces derniers n’ont plus leur place au sein de l’institut. Mais par contre, si c’est le gouvernement qui est de mauvaise foi, cela constitue à son avis une honte nationale et internationale.
Les exigences
Pour toutes ces raisons, les travailleurs de l’institut exigent la satisfaction dans un plus bref délai de leurs revendications qui se résument en sept points. Au nombre de celles-ci, la mise à disposition par le ministre en charge de l’Economie et des Finances des 562 647 000 F CFA nécessaires pour finaliser les travaux du RGPH4, conformément au relevé n°7 du Conseil des ministres du 8 mai 2015 ; le vote de la nouvelle loi statistique par l’Assemblée nationale et sa promulgation par le chef de l’Etat ; l’aboutissement du processus de la révision de la Convention collective applicable aux travailleurs de l’INSAE qui date de 2008 et sa prise en compte dans le budget de l’Etat 2016, afin d’améliorer les conditions de vie et de travail du personnel de l’INSAE et éviter la fuite des cerveaux expérimentés et rares.
Les militants du CSB-INSAE réclament le détachement du budget de l’institut de celui de leur ministère de tutelle par la mise en place d’un budget ad’hoc plus flexible, la mise en place d’une solution transitoire pour le financement par l’Etat, de l’activité statistique afin de témoigner sa bonne foi, le recrutement de personnel au profit de l’institut et la révision du processus de nomination du directeur général de l’institut pour diminuer l’influence des politiciens et privilégier des critères techniques plus objectifs.
Pour la satisfaction de ces revendications, le CSB-INSAE sera soutenu par la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) et la Fédération des syndicats de l’administration centrale des finances (FeSYNTRA-Finances). Les représentants des ces différentes organisations syndicales ont apporté hier leur soutien aux militants du CSB-INSAE et se disent prêts à les accompagner dès le 22 septembre prochain, si rien n’est fait pour décanter la situation.
L’UNICEF a financé pour dix communes
Si le quatrième Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH4) n’est pas encore totalement terminé à cause du manque de moyens financiers pour le traitement et la dissémination des résultats, dix des 77 communes peuvent se réjouir d’avoir leurs résultats au complet. Selon les explications fournies par les travailleurs de l’INSAE, militants du Comité syndical de base de l’institut hier, c’est l’UNICEF qui a financé la suite du processus dans ces communes où elle intervient. Selon le secrétaire général du SYNAPLASTA, Julien Adjinda et les militants du CSB-INSAE, c’est déplorable que la situation soit ainsi. « Si on débloque des milliards de francs CFA pour des futilités, pourquoi ne pas sortir 500 millions pour finir le RPGH4 qui permet d’avoir des statistiques fiables qui servent à beaucoup de choses pour le pays ? », s’interroge-t-il. BS