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Bonne gouvernance: Un impératif pour relever les défis actuels

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La bonne gouvernance est un impératif conditionnel et repose  sur des choix responsables La bonne gouvernance est un impératif conditionnel et repose sur des choix responsables

Par une réflexion profonde mêlant philosophie, politique, économie et histoire, le professeur Joseph Djogbénou, président du parti Union progressiste le Renouveau (UpR), a invité les participants à la conférence mensuelle de l’Institut des artisans de justice et de paix, à reconsidérer la notion de gouvernance comme socle du développement durable et de la justice sociale. Ceci à travers le thème ‘’L’impératif de la bonne gouvernance pour relever les défis actuels’’, jeudi 10 avril dernier au Chant d’oiseau de Cotonou. 

Par   Isidore GOZO, le 14 avr. 2025 à 07h53 Durée 3 min.
#bonne gouvernance

Face aux enjeux économiques, sociaux et politiques actuels, la bonne gouvernance s’impose comme une condition essentielle au développement durable des nations. Lors d’une conférence organisée par l’Institut des Artisans de Justice et de Paix, le professeur Joseph Djogbénou a livré une réflexion engagée sur les fondements politiques et économiques nécessaires pour bâtir une société plus juste, résiliente et souveraine. S’appuyant sur la pensée de Platon, Joseph Djogbénou rappelle que la politique naît du besoin de vivre ensemble, de pallier l’impuissance individuelle à se suffire. La gouvernance, dans ce contexte, n’est pas simplement administrative, mais résolument décisionnelle, guidée par une vision: celle de servir l’humain et de pérenniser la société. Gouverner, explique-t-il, c’est choisir, donc discriminer, dans le sens noble du terme. C’est opérer des arbitrages justes entre la rareté des ressources et l’abondance des besoins humains.

Il rappelle que depuis les années 1990, la bonne gouvernance s’impose dans les discours politiques comme un prérequis au développement, notamment en Afrique. Mais au-delà des mots, elle exige une concrétisation dans les politiques publiques à savoir : la transparence, l’efficacité et l’équité. Dans un contexte africain marqué par l’héritage de l’esclavage, de la colonisation et des dominations politiques et économiques, le conférencier précise que l’autosuffisance devient un défi fondamental. Pour Joseph Djogbénou, l’Afrique doit produire, transformer et consommer par elle-même, avec ses propres critères, et non selon ceux imposés par d’autres.

Relever les défis 

Les défis de notre époque sont aussi bien internes qu’externes. Ils exigent une gouvernance tournée vers l’anticipation, l’innovation et la justice sociale. Pour le conférencier, la bonne gouvernance est la condition de notre développement, de notre autosuffisance et de notre souveraineté. Pour y parvenir, il fait savoir que deux fondements doivent être renforcés : le socle politique et le socle économique. Pour ce qui est de la fondation politique, le professeur Joseph Djogbénou souligne que « tout est politique ». La qualité des institutions, le cadre juridique, les procédés électoraux et le choix du personnel politique déterminent la pertinence des décisions publiques. Selon lui, la réforme du système partisan, engagée depuis 2016 au Bénin sous l’impulsion du président Patrice Talon, vise justement à élever la qualité de la classe politique, à renforcer l’unité nationale et à rapprocher les élus des préoccupations de tous les citoyens.

Quant à la fondation économique, il note que la gouvernance ne peut être efficace sans résilience économique. « Le Bénin a connu une croissance notable de ses ressources fiscales en 2024 (+22,03 %), permettant des investissements dans l’éducation, la santé, les infrastructures et l’accès à l’eau et à l’énergie», a-t-il salué en ajoutant que cette capacité à mobiliser les ressources locales constitue un marqueur de bonne gouvernance. En conclusion, Joseph Djogbénou affirme que la bonne gouvernance est un impératif conditionnel. Elle repose sur des choix responsables, une vision à long terme et une lutte implacable contre toutes les formes de corruption. Et s’il y a une foi que les Béninois et les Africains devraient embrasser pleinement, selon lui, c’est bien celle du travail. Car, dit-il, « il n’y a pas de gouvernance de qualité sans travail ».