La Nation Bénin...
Le 11 octobre 2025 au plus tard, les
dossiers de candidature pour l’élection présidentielle du 12 avril 2026,
doivent être déjà déposés à la Commission électorale nationale autonome (Cena).
Les candidats à l’élection présidentielle de
2026 seront déjà connus à plus de sept mois de la fin du mandat du président de
la République sortant, Patrice Talon, prévue pour le 23 mai 2026. Ce qui est
une première au Bénin depuis 1990. Cette avancée est à l’actif de la loi
n°2024-13 modifiant et complétant la loi n°2019-43 portant Code électoral en
République du Bénin, adoptée par l’Assemblée nationale, mardi 5 février
dernier. Il découle de ce texte que les hostilités des élections générales de
2026 seront déclenchées dès le 11 octobre 2025. Puisque à cette date précise,
le dépôt des dossiers de candidatures pour l’élection présidentielle du 12
avril 2026, doit être bouclé à la Commission électorale nationale autonome
(Cena). Ceci est une disposition de l’article 40 nouveau de la loi n°2024-13
modifiant et complétant la loi n°2019-43 portant Code électoral en République
du Bénin. Le texte prévoit que la déclaration de candidature est présentée 180
jours, soit six mois, avant la date du premier tour du scrutin pour l’élection
du duo président de la République et vice-président de la République. Ce
premier tour du scrutin présidentiel doit être organisé le deuxième dimanche du
mois d’avril de l’année électorale. Soit le 12 avril 2026. Cet article 42
nouveau du Code électoral est une innovation. Car, jusqu’à la dernière
présidentielle de 2021 et d’ailleurs pour toutes les autres consultations
électorales, la déclaration de candidature est présentée 50 jours avant la date
fixée pour le démarrage de la campagne électorale à la Cena. Ce ne sera donc
plus ça désormais. Les candidats à l’élection présidentielle seront connus déjà
le 11 octobre 2025 qui ferme les 180 jours prévus par le Code électoral. La
déclaration de candidature est présentée 60 jours avant la date du scrutin
législatif et 65 jours en ce qui concerne l’élection des conseillers communaux
et municipaux. Les deux scrutins à coupler sont prévus pour le 11 janvier 2026
aux termes de l’article 153-1 de la Constitution.
Pas une loi d’exclusion
Lequel article dispose : « Les élections
couplées législatives et communales, sont organisées le deuxième dimanche du
mois de janvier de l’année électorale ». Un décompte des jours à partir de la
date du 11 janvier 2026 permet de noter que la déclaration de candidature doit
être bouclée les 6 et 10 novembre 2025 pour les élections communales et celles
législatives. Cette innovation au niveau du délai de dépôt de candidature aux
différentes élections de 2026 a permis aujourd’hui aux députés et maires actuels
d’être compétents pour pouvoir parrainer les candidats à l’élection
présidentielle d’avril 2026. Ils seront tous en place à la date du 11 octobre
2025, prévue pour la clôture du dépôt des dossiers de candidatures. Ce qui
règle le problème, à savoir si ce sont les maires et députés actuels ou ceux à
élire en 2026 qui parraineront les candidats à l’élection présidentielle de
2026. Les choses sont désormais claires que ce sont les élus actuels. Puisque
l’article 132 du Code électoral prévoit
que : nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou
de vice-président de la République s’il :
n’est de nationalité béninoise de naissance ou acquise depuis au moins
dix ans ; n’est de bonne moralité et d’une grande probité ; ne jouit de tous
ses droits civils et politiques ; n’est âgé d’au moins 40 ans révolus et au
plus 70 ans révolus à la date d’entrée en fonction ; a été élu deux fois (02)
fois président de la République et a exercé comme tel deux mandats; n’est
présent en République du Bénin lors du dépôt de sa candidature ; ne jouit d’un
état de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois
(03) médecins assermentés désignés par la Cour constitutionnelle; n’est dûment
parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 15 %
de l’ensemble des députés et des maires et provenant d’au moins 3/5 des
circonscriptions électorales législatives. Ce qui fait 28 parrainages exigés.
Le Bénin compte 77 maires et 109 députés, soit 186 parrainages au total. L’innovation
va plus loin pour préciser qu’un député ou un maire ne peut parrainer qu’un
candidat membre ou désigné de son parti. Toutefois, en cas d‘accord de
gouvernance conclu et déposé à la Cena avant le dépôt des candidatures à
l’élection présidentielle, le député et/ou le maire peut parrainer un candidat
membre de l’un ou l’autre des partis signataires de l’accord.
Système partisan sécurisé
Autrement dit, aucun député ou maire ne peut
parrainer un candidat autre que celui de son parti politique. Avec ces
dispositions du nouveau Code électoral, les trois grandes formations politiques
actuelles du Bénin à savoir l’Union progressiste le Renouveau (Up-R), le Bloc
républicain et Les Démocrates, parti de l’Opposition présidé par l’ancien
président de la République, Boni Yayi, sont à même de candidater facilement à
l’élection présidentielle. Elles disposent toutes du nombre de parrainages
nécessaires. Les trois partis satisfont également au critère d’avoir des
parrainages provenant des 3/5 des circonscriptions électorales législatives.
Mieux, le Code électoral modifié permet les accords de gouvernance notamment
par rapport aux parrainages. Ainsi, le parti Force cauris pour un Bénin
émergent (Fcbe), parti de l’Opposition, crédité aujourd’hui de six maires donc
potentiels signataires de parrainage, peut se mettre en alliance avec une autre
formation dans le cadre de la présidentielle d’avril 2026. Il n’est donc pas
exclu que Fcbe entre en accord de gouvernance avec l’un ou l’autre des trois
grands partis actuels, Up-R, Br ou Ld pour chercher à succéder au président
Patrice Talon. Autres dates importantes déductibles des dispositions du Code
électoral : les députés élus en 2026 c’est-à-dire pour le compte de la 10e
législature entreront en fonction le dimanche 8 février 2026. Les conseillers
communaux élus au titre de la cinquième mandature de la décentralisation, quant
à eux, seront installés entre le premier et le troisième dimanche du mois de
février de l’année électorale, soit du dimanche 1er au dimanche 15 février
2026. La campagne électorale pour les deux élections couplées
législatives/communales se déroulera du 26 décembre 2025 au 9 janvier 2026. Celle
pour la présidentielle de 2026 aura lieu du 27 mars au vendredi 10 avril 2026.
Le président de la République qui sera élu sera installé et prêtera serment le
dimanche 24 mai 2026.
Comme on le voit, le Code électoral modifié est
loin d’être une loi d’exclusion et crisogène. Bien au contraire, avec ce texte,
les partis politiques seront plus forts pour le bien du système partisan qui
sera davantage sécurisé. Car, il oblige les formations politiques qui veulent
avoir une place au soleil à travailler sur le terrain pour avoir une envergure
véritablement nationale.