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Concession ferroviaire à Bolloré: Les forces patriotiques invitées à ne pas relâcher la pression

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Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 03 sept. 2015 à 23h29

Le Comité de suivi des organisations pour les rails modernes au Bénin, Philippe Noudjènoumè a organisé, hier jeudi 3 septembre à la Bourse du travail à Cotonou, un point de presse sur la concession ferroviaire à Bolloré. Par la voix de son président, Philippe Noudjènoumè, il a appelé les députés et les populations à s’opposer à la pose de vieux rails à l’occasion de la réhabilitation du chemin de fer au Bénin par le groupe français.

« Le chemin de fer représente un axe central de développement d’un pays et nous ne pouvons dire qu’il n’y a pas de développement sans rails », a déclaré le président du Comité de suivi des organisations pour des rails modernes au Bénin, Philippe Noudjènoumè, hier jeudi 3 septembre, à l’ouverture de son point de presse. Témoignant l’importance des rails dans le développement du secteur des transports, il a d’abord fait l’historique du combat mené par son comité contre le contrat de concession ferroviaire au groupe français Bolloré. Au lieu des rails modernes, c’est-à-dire, à écartement standard de 1,435 m en vigueur dans la plupart des pays du monde et recommandé par l’UEMOA, la CEDEAO, explique-t-il, c’est de la réhabilitation et de la construction des rails sur le modèle de 1910 à écartement métrique qui ne disposent plus nulle part ni wagons, ni de locomotives modernes, que ce groupe a décidé. Ce qui n’est pas du goût de son comité.
« Au lieu d’une voie pour une durée de 200 ans environ, Bolloré veut nous imposer une ligne vieille, non compétitive pouvant poser d’énormes problèmes d’incompatibilités avec le réseau ferroviaire du Nigeria et nécessitant des réfections tous les cinq ans avec des surcoûts artificiels que l’on peut imaginer et ceci au profit de qui l’on sait », a expliqué Philippe Noudjènoumè. Il a, par ailleurs, rappelé les différentes démarches menées par le Comité technique interministériel de suivi de la convention BENIRAILS créé par l’arrêté N°085/MDAEP/MTPT/MEF/MJUDH/DC/CTJ/SGM/DGIFD/DPF/SRC en date du 12 août 2014. Elles avaient pour objectif, d’attirer l’attention des autorités sur les conditions d’exécution des travaux par le groupe. Ces observations, fait remarquer Philippe Noudjènoumè, n’ont malheureusement pas été prises en compte. D’où la levée de bouclier constatée à travers la montée au créneau des organisations comme la Convention patriotique des Forces de Gauche, ainsi que l’interpellation du gouvernement sur le projet de la boucle ferroviaire par le député Eric Houndété.
Le président du comité, Philippe Noudjènoumè, est ensuite revenu sur les raisons qui motivent la vitalité du combat à mener contre cette concession. Il a appelé au regroupement de toutes les forces patriotiques du pays pour empêcher sa réalisation. Ce projet, s’il se réalisait, a-t-il averti, retarderait le Bénin pour des générations. Il isolerait le pays ainsi que les autres concernés par le projet, des autres pays de la CEDEAO contrairement aux directives à la fois de l’UEMOA et de la CEDEAO.