La Nation Bénin...
L’actualité nationale et
internationale à la loupe du président de la République. C’est ainsi qu’on
pourrait résumer la sortie médiatique du président Patrice Talon, jeudi 8
février. Moment inédit qui lui a donné l’occasion de faire des précisions et
d’apporter des clarifications sur certains sujets.
L’exercice n’est pas
courant, mais il pourrait s’inscrire dans une tradition jusqu’à la fin du
mandat du président Patrice Talon. Il veut bien souvent prendre langue avec les
médias et répondre aux multiples questions qui lui parviennent et sur lesquelles,
sa voix se fera plus entendre dorénavant ainsi que son opinion. L’acte 1 de ce
jeudi 8 février inaugure de fort belle manière ce grand oral, appelons-le
ainsi, du chef de l’Etat pour dire sans langue de bois tout ce qui peut et doit
l’être.
Partira-t-il, ne
partira-t-il pas en 2026 ? Le président Patrice Talon semble avoir épuisé ses
ressources sur la question de son départ du palais de la Marina au terme de son
second mandat. Eh bien, il s’en va ! Cette
clarification, il l’a faite encore à l’occasion de cette conférence de presse.
« Nul ne peut de sa vie exercer plus de deux mandats» constitutionnels à la
tête du Bénin. Ce bout de phrase inscrit dans la loi fondamentale à l’occasion
de la retouche de 2019 est à respecter sans discourir, tels les dix
commandements de la loi de Moïse. « Tant que cette phrase demeure, on ne peut
pas me soupçonner. C’est moi qui ai pris cette initiative », rappelle le
président comme pour clore le débat. Cette tendance à la suspicion, il la
trouve malheureuse et ne comprend pas, selon ses mots, qu'à chaque intention de
corriger des « erreurs techniques », il faut aller dans tous les sens. Pour lui
en tout cas, question tranchée. Il exerce son dernier mandat et n’a aucunement
l’intention de rééditer au Bénin les mauvais exemples de tricheries pour
aboutir à de nouvelles constitutions, de nouvelles Républiques et autres pour
s’accrocher au pouvoir. Il y voit tout
au plus un argument mal fondé pour animer le débat politique avec un sujet qui
n’en est pas un.
« Je suis partant »
Si l’intention du départ
est si manifeste, pourquoi donc une retouche à la Constitution ? Le président
Talon a reconnu avoir suggéré que certains manquements à la loi qui créent
d’ailleurs un chevauchement de dates soient corrigés. Il dit avoir partagé ce
souci avec l’ensemble des parlementaires qu’il a reçus. Ceci, dans un souci
d’éthique politique et même de justice afin que ceux qui parrainent les
candidats à la présidentielle prochaine ont des élus qui ont la confiance du
peuple et non ceux à qui le peuple aurait déjà retiré sa confiance. Il est
question, selon lui, de réparer une inégalité qui s’est introduite par erreur.
Mais la polémique à propos de cette initiative semble l’avoir exacerbé à telle
enseigne que sa nouvelle option est toute simple. Que la plus petite virgule au
texte ne se fasse plus. Le président Talon a souhaité que toute modification se
fasse après son départ. Tant qu’il est en fonction, on ne touchera plus à la
loi fondamentale. C’est son souhait et il soutient l’avoir déjà partagé avec
les élus soutenant son action. « Je ne souhaite plus qu’on touche une virgule
de la Constitution… Touchez pas la Constitution… Il est temps que la polémique
ne continue pas d’alimenter nos vies», a lancé le président lors de la
conférence de presse. Pour lui, si cette question réveille tous les démons,
autant laisser le texte tel quel.