La Nation Bénin...
Porté
à la tête du Conseil économique et social (Ces) au terme de la première
assemblée plénière consacrée à l’élection des trois membres du bureau de
l’institution, ce mercredi 26 février, Conrad Gbaguidi entend prouver que le
Ces est une nécessité pour un Bénin plus fort, plus juste et plus harmonieux.
C’est
un homme qui connait la maison. Conrad Gbaguidi revient au Conseil économique
et social (Ces) après son expérience de la 6e mandature, et cette fois-ci, le
président de l'Association pour le développement de la commune de Savalou
(Adcs) et représentant du chef de l’Etat est élu président de l’institution.
Sans challenger, son élection est passée comme une lettre à la poste.
Le
désormais président de la 7e mandature du Ces sera accompagné dans ses
fonctions par le premier vice-président Razaki Amouda Issifou et le deuxième
vice-président, Emmanuel Golou. Conrad Gbaguidi et ses pairs conduiront ainsi
les destinées de l’institution réformée pour redorer son blason et surtout afin
qu’elle puisse avoir raison des intentions de sa suppression, comme l’a affirmé
le chef de l’Etat, Patrice Talon.
Mandat d’action
C’est
un président confiant et déterminé qui a pris la parole ce mercredi après son
élection. Conrad Gbaguidi est allé droit au but en rappelant que leur mission
est claire comme l’eau de roche. « Elle nous rappelle que nous devons prouver
par l'action et l'impact que le Ces est indispensable au dialogue national, à
l'efficacité des politiques publiques et au développement équilibré des
territoires de notre pays, le Bénin», assure-t-il, invitant l’ensemble des
conseillers à ne pas rester en marge de cette dynamique. « Nous ne sommes pas
là pour exister, nous sommes là pour agir », rappelle encore Conrad Gbaguidi.
Pour lui, le Ces doit être en mouvement, à l'écoute et au cœur de l'action.
Et
pour joindre l’acte à la parole, le président du Ces annonce quatre décisions
importantes immédiates en attendant la première séance de travail au sein du
bureau et en plénière.
«
Premièrement, nous installerons les conseils départementaux car une présence
locale existe désormais par notre loi pour traduire concrètement les réformes
et partager les voix des territoires. Deuxièmement, nous engagerons un
séminaire d'intégration car s'approprier les textes, harmoniser nos méthodes et
établir une feuille de route seront une priorité. Troisièmement, nous
rédigerons les textes réglementaires, définiront les procédures précises pour
assurer l'efficacité et la transparence de notre travail. Quatrièmement et
enfin, nous travaillerons à renforcer le dialogue interinstitutionnel car
collaborer avec les autres institutions est la garantie que chaque citoyen soit
informé et impliqué dans le développement de notre pays », a affirmé le
président du Ces.
Ces
propos donnent le ton d’une nouvelle ère de l'histoire du Conseil économique et
social. Une ère qui doit être celle d’un Ces « engagé, réactif et audacieux ».
Et à en croire Conrad Gbaguidi, la 7e mandature doit prouver que le Conseil
économique et social n'est pas une option, mais une nécessité pour un Bénin
plus fort, plus juste et plus harmonieux.
« Le temps d'agir est venu, le temps de l'attente est terminé, le temps de l'hésitation est révolu », a-t-il lancé.
Qui
est Conrad Gbaguidi, nouveau président du Ces ?
Discret
mais influent, Conrad Gbaguidi qui conduit désormais les destinées du Conseil
économique et social (Ces), est un entrepreneur chevronné. Il est aussi un
fervent acteur du développement local.
Le
président du Ces est titulaire d'une maîtrise en mathématiques et informatique,
d'un Dess en sociologie des organisations de l'Université de Rouen et d'un
Executive master en politiques et management du développement à Sciences Po
Paris.
Dès
sa sortie de l'université, Conrad Gbaguidi a fait le pari de l'entrepreneuriat.
Entre la France, la Côte d'Ivoire et le Bénin, il a bâti une carrière
exemplaire en créant plusieurs entreprises. En 2004, il fonde à Paris le
cabinet Mgt Conseils, spécialisé dans l'accompagnement des entreprises en
transformation digitale et stratégie organisationnelle. Son expertise lui
permet d'intervenir aussi bien en Europe qu'en Afrique de l'Ouest. Ce qui lui
donne plus de visibilité et de cote à l’international, qu’il entend mettre au
service de son pays à travers l’institution qu’il dirige désormais.
Depuis cinq ans, il préside l'Association pour le développement de la commune de Savalou (Adcs), initiant divers projets structurants. En 2021, il lance un programme d'assainissement incluant la construction de toilettes agro-écologiques au profit des 14 arrondissements de la commune grâce à une levée de fonds de 100 000 dollars. En 2025, son réseau lui permet d'obtenir un financement supplémentaire de 120 000 euros pour étendre le projet à d'autres localités. Au-delà de l'entrepreneuriat, Conrad Gbaguidi s'investit pleinement dans le développement local.
Il
possède aussi une Fondation qui porte son nom. Elle met en place le Centre de
l'Entrepreneuriat et du Numérique de Savalou. Cet espace forme les jeunes aux
nouvelles technologies et aux compétences entrepreneuriales, renforçant ainsi
leur employabilité.
Par ailleurs, il est à l'origine de la Foire départementale agro-écologique des Collines, qui met en avant les productions agricoles locales et leur transformation. Ce projet suscite l'intérêt du ministre de l'Agriculture qui envisage son extension à l'ensemble du pays. En gros, son parcours et ses initiatives ont milité en sa faveur aussi bien auprès du président de la République que de ses pairs du Ces.