La Nation Bénin...
Le
président de la République est en visite officielle au Brésil depuis hier.
Plusieurs activités sont inscrites dans l’agenda du chef de l’Etat, avec pour
principal but de consolider les relations entre les deux pays.
A
plusieurs égards, la visite officielle au Brésil de Patrice Talon, président de
la République, du 22 au 26 mai, revêt une importance capitale pour le
renforcement de la coopération bilatérale. Ce séjour en terre brésilienne sera
principalement marqué par trois activités de grande envergure pour la
diplomatie mais aussi et surtout l’histoire commune de ces deux pays.
Placée
sous le signe de l'amitié et de la coopération, cette visite officielle sera la
première d’un chef d’État africain depuis le retour au pouvoir de Luiz Inácio
Lula da Silva, président de la République du Brésil. Les deux chefs d’Etat se
rencontreront et auront des discussions au palais du Planalto, d’abord en
tête-à-tête, puis ensemble avec les délégations des deux parties.
Mais
avant, le chef d’Etat béninois sera à Brasilia pour diverses activités. C’est
d’ailleurs dans cette ville que démarre son séjour. Il sera également à
Salvador de Bahia, l'ancienne capitale du Brésil, qui a la particularité d'être
constituée à plus de 80 % d'une population noire.
Le
président Patrice Talon se rendra aussi à São Luis, ville dans laquelle a vécu
la mère du roi Guezo. Sur cette terre, elle avait d’ailleurs créé un temple
dénommé La Casa das Minas. En ce lieu, se déroulent encore jusqu’à ce jour des
rites vodun. Une preuve de la profondeur des liens séculaires et historiques
entre les deux pays.
Dans
l’agenda du chef de l'Etat, il est aussi prévu des séances de travail avec les
autorités politico-administratives des villes ou Etats qu'il visitera. Des
signatures d'accords sont également au menu de ce déplacement.
La
visite de Patrice Talon en terre brésilienne témoigne des bonnes relations
entre les deux États qui partagent un riche patrimoine historique et culturel.
Faut-il le rappeler, lors de la célébration de la fête des religions endogènes
dénommée « Vodun Days » en janvier, une troupe brésilienne était invitée à
Ouidah. Cette dernière avait d’ailleurs fait forte sensation dans les rues de
la ville historique.
Culture et histoire comme piliers
Il est un euphémisme de dire que le gouvernement béninois accorde une place de choix à la culture et à la restauration des faits et des relations historiques que le Bénin a avec certains pays. A l’occasion du lancement du premier Programme d’action du gouvernement en décembre 2016, Patrice Talon, chef de l’Etat, annonçait déjà son ambition de révéler le pays sur tous ses pans. « Je crois en effet qu’il est temps de révéler au monde, mais aussi à nous-mêmes, l’incroyable potentiel de notre pays. Trop de Béninois méconnaissent encore la force de leur pays. Trop d’investisseurs ignorent ses atouts. Il est urgent de remédier à cela », déclarait-il. Et les différents actes qui ont suivi sont allés dans le sens de la promotion des valeurs culturelles du Bénin. Les relations entre le Bénin et certains pays avec qui il partage une partie de son histoire, ont été également renforcées.
Lors
de sa dernière visite en Martinique, notamment à Fort Tartenson où avait été
détenu, une centaine d’années plus tôt, le roi Béhanzin, de 1894 à 1906, le
chef de l’Etat avait encore, fort de l’émotion ressentie, exprimé l’importance
qu’il accorde à l’histoire. « Il n'y a pas d'autres mots pour le décrire que
l'émotion. C'est tout. La charge émotionnelle est énorme à observer, à vivre, à
venir sur les lieux où a été détenu le souverain Béhanzin, qui a été roi du
Danxomè, où moi-même je suis d'ailleurs né », a-t-il laissé entendre. Le chef
de l’Etat avait alors fait un bref rappel
sur le personnage qui a marqué de fort belle manière l’histoire de la royauté
au Bénin, voire en Afrique.
Mieux,
le gouvernement vient d’introduire un projet de loi pour l’octroi de la
nationalité béninoise aux Afro-descendants qui le souhaitent et remplissent les
conditions. Selon le projet de loi, est Afro-descendant « toute personne qui,
d’après sa généalogie, a un ascendant africain subsaharien déporté hors du
continent africain dans le cadre de la traite des Noirs ».