La Nation Bénin...

La décision Dcc 18-124 du 21 juin 2018 à travers laquelle la Cour constitutionnelle met fin, demain samedi 30 juin, au mandat de l’actuel Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale nationale informatisée (Cos-Lépi) inquiète l’opposition parlementaire. Celle-ci a exprimé ses craintes à la faveur d’une conférence de presse animée, ce jeudi 28 juin, au palais des Gouverneurs à Porto-Novo.
Pour le député Basile Léon Ahossi, le conférencier principal, la décision Dcc 18-124 du 21 juin 2018 de la Cour constitutionnelle est un revirement jurisprudentiel d’autant qu’il y a eu une première prise par la même Cour constitutionnelle qui a décidé que le mandat des membres de ce Cos-Lépi devrait courir jusqu’au 30 novembre prochain. Tout en reconnaissant que les virements jurisprudentiels sont une forme d’appréciation juridique, il trouve tout de même que le recours fréquent à son usage peut fragiliser la démocratie et affaiblir la foi des citoyens en leurs institutions. Le député de l’opposition qualifie « de trop » la décision Dcc 18-124 du 21 juin 2018 de la Cour constitutionnelle. Basile Léon Ahossi craint, à travers cette décision, une remise en cause programmée et progressive des décisions majeures prises par la mandature de la Cour constitutionnelle écoulée et présidée par Théodore Holo. Ce qui scandalise davantage le conférencier est la célérité avec laquelle la décision a été exécutée par le président de l’Assemblée nationale. Basile Léon Ahosssi dit ne pas comprendre ce qui s’est passé pour que le président de l’Assemblée nationale qui n’a pas exécuté dans le délai requis la décision de décembre 2017 par laquelle la Cour de Théodore Holo enjoignait au Parlement de désigner ses représentants au Cos-Lépi dans un délai précis, puisse se conformer cette fois-ci avec empressement à la nouvelle décision. Il condamne cette attitude du président du Parlement.
Par ailleurs, Léon Ahossi déplore également le silence de Me Adrien Houngbédji par rapport à la détention du député Mohamed Taofick Hinnouho à la prison civile de Cotonou dans une affaire de fraude douanière. Et pourtant, la minorité parlementaire dit avoir fait plusieurs démarches en direction du président de l’Assemblée nationale. « Le temps que prend ce dossier nous inquiète et nous permet de penser que rien ne se fait dans l’ombre au profit de notre collègue », s’inquiète le député de l’opposition.
Sur l’actualité chaude de révision de la Constitutionnelle, le député Basile Léon Ahossi annonce que la minorité parlementaire reste ouverte aux discussions. Mais il dit n’avoir pas encore vu le contenu de la proposition d’amendement constitutionnel. Mais l’opposition parlementaire pense qu’elle pourrait voter le dossier si la proposition ne comporte rien qui dérange. « La minorité parlementaire est toujours dans des prédispositions d’ouverture et d’analyse. Si nous nous réunissons et nous constatons qu’il n’y a rien qui intrigue et que tout est clair dans le document, nous voterons. Mais il est clair qu’il n’y aura pas de saut dans l’inconnu », avertit le député Ahossi. Il a été appuyé dans ses propos par son collègue Valentin Djènontin.
Il faut noter que les deux députés étaient entourés de plusieurs de leurs collègues de l’opposition dont René Bagoudou, Guy Mitokpè, Dafia Abiba, Jean-Marie Allagbé et Justin Adjovi?