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Création de la Zone de libre échange continentale africaine: Le Bénin approuve mais diffère la signature de l’accord

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Par   Josué F. MEHOUENOU, le 22 mars 2018 à 08h22
[caption id="attachment_28475" align="alignnone" width="1024"]Joseph DJOGBENOU[/caption]

 

On en sait désormais un peu plus sur la position du Bénin quant à la création d’une Zone de libre échange continentale africaine (Zlec). Lors de son conclave hebdomadaire de ce mercredi 21 mars, le Conseil des ministres a décidé de différer la signature de l’Accord portant création de ladite zone ainsi que de ses protocoles.

A l’instar de certains pays africains, le Bénin n’est pas présent à Kigali où se tenait, ce mercredi 21 mars, un conclave pour lancer la Zone de libre échange continentale africaine (Zlec). Réunis en conseil des ministres à Cotonou, les membres du gouvernement ont décidé de prendre du recul par rapport à cette initiative continentale qui vise d’ici dix ans la création d’un marché unique africain.
« Le Bénin bien qu’ayant exprimé sa satisfaction de l’initiative et des travaux et sa disponibilité à œuvrer à la concrétisation de cette initiative diffère sa signature. Cette position du Bénin s’explique par la nécessité d’études préalables approfondies et la disponibilité d’une feuille de route adéquate avec les obligations précises des Etats - parties », explique le ministre de la Justice, Joseph Djogbénou. Il s’agit surtout d’éléments susceptibles de mieux éclairer et orienter les décideurs nationaux pour l’atteinte des objectifs socio-économiques et politiques pertinents. De même, poursuit-il au cours de son point de presse hebdomadaire, cette décision est liée au fait que le Bénin attend l’aboutissement des concertations nationales avec le Parlement et les acteurs sociaux et économiques.
Si une telle position du Bénin peut paraître étonnante à première vue, elle est mue par une visée pragmatique. Le pays se propose en effet de procéder à l’approfondissement des études de diagnostic et de faisabilité ainsi que la définition d’une feuille de route adéquate prévoyant les obligations des Etats - parties. En clair, le Bénin n’est pas contre un tel projet à visée fédératrice sur le continent. Sa position sur la libre circulation des personnes et des biens est connue et le gouvernement avait même déjà donné des signaux forts en exemptant de visas les Africains, a souligné Joseph Djogbénou. Il n’est donc pas exclu qu’une fois les préalables levés et ses inquiétudes dissipées, le Bénin rejoigne la liste des pays signataires de l’Accord portant création d’une zone de libre-échange continentale africaine, a-t-il ajouté.
« Le Bénin a signé la déclaration de principe. Sauf que le Bénin recommande que les acteurs nationaux soient impliqués dans la mise en œuvre de ce projet d’envergure. Le Bénin est conscient que la signature de l’accord est nécessaire. Il le fera en temps opportun », a tranché le ministre Joseph Djogbénou sur cette question.