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Criet/ Pour avoir abusé d’une fillette de 5 ans: Grégoire Houessou reste en prison encore pour 18 ans

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Criet/ Pour avoir abusé d’une fillette de 5 ans: Grégoire Houessou reste en prison encore pour 18 ans Criet/ Pour avoir abusé d’une fillette de 5 ans: Grégoire Houessou reste en prison encore pour 18 ans

Reconnu coupable de viol sur une fillette d’à peine cinq ans en 2017 dans la commune de Sèmè-Podji, Grégoire Houessou a été condamné, jeudi 8 février, à 25 ans de réclusion criminelle par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). C’est l’accusé du quatrième dossier inscrit au rôle de la première session criminelle, au titre de l’année judiciaire 2023-2024, de la chambre des infractions commises à raison du sexe des personnes et protection de la femme.

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 12 févr. 2024 à 03h10 Durée 4 min.
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Incarcéré depuis le 29 juillet 2017, Grégoire Houessou, chauffeur de profession, âgé de 34 ans au moment des faits, a encore 18 ans à passer en prison. Il a été condamné, ce jeudi 8 février, par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), statuant en matière criminelle et en premier ressort, à la peine de 25 ans de réclusion criminelle, pour avoir violé une fillette de cinq ans en 2017 à Sèmè-Podji. L’accusé a été retenu par la cour dans les liens de l’infraction de viol sur mineure de moins de 13 ans.

A la barre ce jeudi, Grégoire Houessou, dans un premier temps, n’a pas reconnu ses faits. Il a commencé par les nier en bloc. Voyant son client dans une mésaventure de dénégation systématique, Me Fulbert Béhanzin, avocat commis d’office pour assurer la défense de l’accusé, a demandé une suspension de l’audience. Le temps pour lui de recadrer son client et le faire revenir sur la constance de ses déclarations antérieures, à l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction. A tous ces niveaux, il avait reconnu les faits et les avait narrés avec détails et cohérence. A la reprise de l’audience, Grégoire Houessou est revenu sur sa déposition. Il a alors avoué les faits. Il dit avoir commencé à varier dans ses déclarations par peur. Ayant pris conscience, Grégoire Houessou a raconté à la cour les circonstances dans lesquelles il a violé cette fillette alors qu’il était habitué aussi bien à la victime qu’à ses parents. Pour réussir à pénétrer la petite, il dit avoir passé du beurre de karité sur son pénis et lubrifier aussi avec la même substance la partie génitale de la fillette. Le crime sera constaté par la mère de la fillette. Celle-ci était à la recherche de sa fille. Elle se rendit chez Grégoire Houessou où la petite avait l’habitude de jouer. Arrivée sur le lieu, l’accusé a d’abord dit n’avoir pas vu la fillette. Mais avec l’insistance de la maman, il a fini par faire sortir la petite. La fillette est sortie les jambes écartées et se tordant de douleur. Affolée, la maman l’a prise pour savoir ce qui ne va pas. C’est ainsi qu’elle a découvert l’horreur. La maman a constaté un mélange de sang, de sperme et d’huile de karité au niveau du vagin de la fille. Le sexe de la petite était tuméfié, endolori et rouge. Grégoire Houessou sera alors interpelé par la Police. 

Le sexe féminin, pas un objet sexuel

A la barre jeudi dernier, il dit avoir violé la fillette pour se libérer car il en avait « trop plein dans sa vessie ». Il venait de passer une semaine sans avoir fait de rapports sexuels. Sa femme ne lui cédait plus au lit. C’est ainsi que, profitant de l’absence de son épouse et de ses enfants, il a jeté son dévolu sur la fillette pour assouvir sa libido. Quelques heures plus tôt, il dit avoir pris du café et de la boisson frelatée communément appelée « Taïga». Ce qui a stimulé son envie sexuelle ce dimanche 28 mai 2017, jour du crime.

Aujourd’hui en classe de Cours moyen deuxième année (Cm2), la fillette était à l’audience avec sa maman. Mais vu son âge au moment des faits, la cour n’a pas jugé utile de l’écouter. La maman, une laveuse de linge de maison, a rassuré la cour du bon état de santé de la petite, orpheline de père depuis l’âge de 18 mois.  

Me Alexandrine Saïzonou-Bédié, commise pour défendre les intérêts de la victime et de l’Institut national de la femme (Inf), tous deux constitués parties civiles, s’est indignée de « la bêtise » de l’accusé qui a choisi une fillette d’à peine cinq ans, une âme innocente, pour satisfaire son plaisir sexuel. Alors qu’il avait la possibilité de se soulager dans les maisons closes et avec des femmes adultes, travailleuses de sexe.  L’avocate demande à la cour de n’avoir aucune pitié pour l’accusé et de le condamner à la peine maximale, c’est-à-dire la perpétuité comme le prévoit la loi. Grégoire Houessou mérite la prison à vie et doit être écarté de la société, a insisté la partie civile. Ce faisant, la cour donnerait une leçon et un signal fort aux autres prédateurs tapis dans l’ombre et sans pudeur pour qui le sexe féminin est un objet sexuel. Me Alexandrine Saïzonou-Bédié sollicite la somme de cinq millions F Cfa comme dommages-intérêts pour la victime et un million F Cfa pour l’Inf.

Violer une âme innocente est un acte inadmissible, a martelé le ministère public représenté par Serge Hounnouvi, 3e substitut du procureur spécial près la Criet. Il rappelle les dispositions légales qui punissent ce crime de viol constitué à tous points de vue. Le ministère public requiert à la cour de condamner l’accusé à 20 ans de réclusion criminelle et de faire droit aux demandes de la partie civile en ce qui concerne les intérêts-civils.

Me Hugo Koukpolou qui a relayé à un moment donné son collègue Fulbert Béhanzin, a plaidé coupable. Il a demandé la clémence de la cour de céans vis-à-vis de son client et plaidé pour que sa peine soit bien en deçà des 20 ans requis par le ministère public afin d’offrir une chance à l’accusé de se racheter dans la société qu’il a offensée de par son acte ignoble.

Après en avoir délibéré, la cour a déclaré l’inculpé coupable des faits mis à sa charge et l’a condamné à 25 ans de réclusion criminelle. Incarcéré le 29 juillet 2017, il retourne en prison pour un peu plus de 18 ans. Grégoire Houessou a été condamné, au plan civil, à payer cinq millions FCfa à la victime et le franc symbolique à l’Inf. 

Les faits

Le dimanche 28 mai 2017, le nommé Grégoire Houessou, profitant de l’absence de sa femme et de ses enfants à son domicile, a introduit une fillette âgée de cinq ans dans sa chambre à coucher. Après l’avoir déshabillée, Grégoire Houessou a passé du beurre de karité sur son membre viril qu’il a introduit dans le sexe de la petite fille jusqu’à éjaculation. Interpellé par la mère de la fille sur son acte, Grégoire Houessou a opté pour le silence.

Composition de la cour

Président : Lionel Dossou-Nouatin

Assesseurs : Moubarack Ali-Owé

Dolorès Stella Bénédicte Takolodjou

Ministère public : Serge Hounnouvi, 3e substitut du procureur spécial près la Criet

Greffe : Immaculée Bessan