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Croissance verte et résilience sociale: La Banque mondiale octroie 140 milliards au Bénin

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L'appui de la Banque mondiale permettra de renforcer la  croissance inclusive tirée par le secteur privé L'appui de la Banque mondiale permettra de renforcer la croissance inclusive tirée par le secteur privé

Le Bénin bénéficie d’un appui de plus de 140 milliards F Cfa de la Banque mondiale, destiné à soutenir des réformes favorables à une croissance inclusive et à une résilience sociale et climatique accrue.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 19 sept. 2023 à 08h02 Durée 4 min.
#Croissance verte #résilience sociale #Banque mondiale
La Banque mondiale a approuvé, le 15 septembre dernier, un financement de 230 millions de dollars de l’Association internationale de développement (Ida), soit environ 141,565 milliards F Cfa au profit du Bénin, pour soutenir une croissance verte et résiliente dans le pays. Cet appui permettra de renforcer la croissance inclusive tirée par le secteur privé, stimuler la collecte des recettes nationales, et renforcer la résilience sociale et climatique, précise un communiqué de l’institution parvenu à notre rédaction.
« Ce financement permettra au Bénin de mener des réformes pour reconstruire l'espace budgétaire, faciliter les investissements créateurs d’emplois par le secteur privé, et renforcer la résilience sociale et climatique », indique Nestor Coffi, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin, cité dans le document. « Il est essentiel pour le pays de poursuivre les réformes transformationnelles pour maintenir ses performances de croissance et améliorer les conditions de vie des populations vulnérables », poursuit-il, tout en saluant la bonne trajectoire de croissance notée au Bénin en dépit des chocs externes enregistrés ces dernières années. 
Ce nouveau financement est une première opération d’appui des politiques de développement s’inscrivant dans le cadre d’un programme reposant sur trois piliers. Le premier concerne la mise en place d’un nouveau cadre de partenariat public-privé (Ppp), la création d'un nouvel écosystème pour le développement des micro, petites et moyennes entreprises, et l’amélioration du climat d'investissement. L’adoption d’une nouvelle loi en la matière et la mise en œuvre des mesures d'accompagnement faciliteront la participation du secteur privé aux projets publics et contribueront à attirer les investisseurs privés pour mettre en œuvre des projets de partenariat public-privé, espère la Banque mondiale. L'augmentation de la mobilisation des capitaux privés devrait également contribuer à répondre aux besoins de financement de la lutte contre le changement climatique, estime-t-elle.

Fiscalité et climat

Le deuxième pilier préconise des réformes visant à stimuler la collecte des recettes nationales, en créant un espace fiscal nécessaire à l’investissement public et à la viabilité de la dette. La mobilisation accrue des recettes fiscales reste un défi majeur pour le Bénin, avec un taux de pression fiscale faible se situant encore autour de 11,2 % du produit intérieur brut (Pib) en 2021, d’après le Rapport 2022 Bénin - Diagnostic de la Gouvernance publié en février 2023. Le gouvernement entend le porter à 13,2 % en 2024 à 14,0 % en 2026, selon les projections contenues dans le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2024-2026 publié en avril dernier. Ainsi, les recettes intérieures s’accéléreraient pour atteindre 1 994,369 milliards F Cfa en 2024, 2 215,284 milliards en 2025 puis 2 441 milliards en 2026.
Le troisième pilier soutient des réformes destinées à une résilience sociale et climatique accrue, à travers notamment une couverture médicale subventionnée aux personnes pauvres, une protection sociale adaptative, et un renforcement de la gestion des risques de catastrophes. Le nouveau financement inclut une option de tirage différé en cas de catastrophe (Cat Ddo) de 80 millions de dollars pouvant être entièrement ou partiellement décaissées en cas de catastrophe naturelle ou de situation d’urgence de santé publique.
En fait, souligne la Banque mondiale, le Bénin se classe 152e sur 181 pays en matière de vulnérabilité climatique extrême, avec une augmentation de la fréquence des inondations ayant de lourdes conséquences sur la population et le secteur agricole. De plus, l’érosion côtière menace plus de 50 % de la population vivant dans la région côtière, les infrastructures clés existantes et l’activité économique.