Le ton est davantage monté. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) pourrait intervenir sur le territoire nigérien dans les jours à venir. C’est du moins ce qu’on pourrait tirer comme conclusion au regard de l’une des principales résolutions prises lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est déroulé, ce jeudi 10 août à Abudja, la capitale nigériane. Sous l’égide de Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de l’institution, le conclave a chargé le comité des chefs d’état-major de la défense d’activer immédiatement la force en attente de la Cedeao avec tous ses éléments. La Cedeao ordonne également au chefs d’état-major de déployer la force en attente de l’institution pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays.
Dans son élan de ramener
Mohamed Bazoum au pouvoir, la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement compte sur l’adhésion de l’Union africaine et d’autres. Elle la sollicite pour ratifier toutes les décisions prises par la Cedeao concernant la situation au Niger et appelle tous les pays et institutions partenaires, y compris l’Organisation des Nations Unies, à soutenir ses efforts pour rétablir rapidement l’ordre constitutionnel, en conformité avec ses normes.
La mise en œuvre de diverses mesures, comprenant la fermeture des frontières, des interdictions strictes de voyager et le gel des avoirs à l’encontre de toute personne ou groupe d’individus qui entraverait les efforts pacifiques pour rétablir l’ordre constitutionnel a également été réitérée.
Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont aussi inquiétés de l’état du président Bazoum qui se trouve aux mains des militaires. Tout en réaffirmant la condamnation catégorique de la tentative de coup d’État ainsi que de la détention illégale du président Mohammed Bazoum, de sa famille et des membres de son gouvernement, ils tiennent le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) comme seul et entier responsable de leur sécurité et de leur intégrité physique.
En dépit de cette détermination, les chefs d’Etat et de gouvernement ont réitéré leur attachement à un rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel. Ils se disent disponibles pour explorer toutes les options en vue d’un règlement pacifique de la crise.
Rappelons que suite au coup d’Etat perpétré par les militaires au Niger le 26 juillet dernier, la Cedeao avait donné une semaine à la junte au pouvoir pour la libération du président Mohamed Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel. Les chefs d’Etat n’excluent pas le recours à la force pour rétablir la situation, indiquent les mêmes informations. La suspension "immédiate" de "toutes les transactions commerciales et financières" avec le Niger avait été décidée lors de ce premier sommet.