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Dédommagement des présumés propriétaires terriens de la cimenterie d’Onigbolo: Le cri de cœur du député Moukaram Koussonda

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Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 21 déc. 2015 à 07h45

Le député Moukaram Adjibadé Koussonda est monté au créneau vendredi 18 décembre dernier au palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Le dossier du dédommagement des présumés propriétaires terriens du site de la cimenterie d’Onigbolo à Pobé attendu depuis 40 ans a été le plat de résistance de son point de presse. Il invite ses collègues à l’appuyer dans son plaidoyer auprès du gouvernement pour permettre aux victimes de rentrer enfin en possession de leurs droits.

« De 1975 à 2015, nous décomptons 40 ans déjà que les présumés propriétaires terriens du complexe cimentier d’Onigbolo à Pobé aujourd’hui exploité par la SCB Lafarge dans le cadre d’une location-gérance, n’ont pas été dédommagés. Même pas un centime». C’est par ces propos que le député Moukaram Adjibadé Koussonda plante le décor de son point de presse pour s’offusquer de la lenteur qu’accuse ce dossier social au niveau du gouvernement. Et pourtant, selon lui, l’article 22 de la Constitution est clair en cette matière: «Toute personne a droit à la propriété. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et contre juste et préalable dédommagement». C’est pourquoi, le député sollicite le soutien de ses collègues pour faire le plaidoyer en procédure d’urgence auprès du gouvernement afin que cette communauté très pauvre bénéficie de ses droit acquis avant la fin du quinquennat de l’actuel président de la République. Non contents de la situation, les ayants droits ont plusieurs fois voulu manifester leur mécontentement en barricadant l’entrée principale de l’usine, mais les autorités locales de Pobè ont toujours privilégié le dialogue et ont toujours joué à l’apaisement, informe le conférencier. Ce dialogue franc et sincère entre les populations et les autorités de SCB Lafarge porte ses fruits, poursuit le député. Car il y a trois ans la mairie de Pobè en collaboration avec les autorités de la SCB Lafarge et en présence des ayants droit a procédé à l’état des lieux du domaine. Lequel domaine est passé d’une superficie de 455 hectares au départ à 2051 hectares depuis 2003. L’état des lieux a permis de rendre disponible aujourd’hui le répertoire exhaustif des présumés propriétaires terriens avec les superficies correspondantes à chacun d’entre eux, se réjouit l’honorable Moukaram Adjibadé Koussonda. Mais depuis lors, les pressions des populations n’ont jamais cessé de s’intensifier sur la SCB Lafarge adjudicataire de la procédure de la mise en location-gérance lancée en 1998 par le Bénin et le Nigeria, les deux Etats propriétaires de la Société des ciments d’Onigbolo (SCO) créée en 1975 et dont la construction a été estimée à 32 milliards FCFA. Acculées donc par les populations, les autorités de la SCB Lafarge, selon le conférencier, ont accepté le principe de dédommagement des propriétaires terriens. Mais ce principe est assorti de condition. La SCB Lafarge souhaite qu’elle soit autorisée par le gouvernement, quitte à déduire par la suite le montant du dédommagement des frais de loyer à payer à l’Etat. Le député Moukaram Adjibadé Koussonda sollicite l’appui de toute la Représentation nationale auprès du gouvernement pour que ce dernier autorise la SCB Lafarge à débloquer les fonds en faveur de ces pauvres victimes en détresse depuis 1975. Il souhaite que ses collègues mettent à profit l’examen et le vote du budget général de l’Etat, gestion 2016 pour forcer la main à l’Etat pour qu’il évacue enfin ce dossier qui aura trop duré dans ses placards¦