La Nation Bénin...
La démission politique est un acte de courage mais aussi de
lâcheté dans certaines circonstances. Pour l’universitaire Mathieu Tchansi
N’Tcha, elle témoigne d’une prise de position forte suivant une conviction ou
une idéologie que l’on défend avec son groupe politique. Cette prise de
position peut être justifiée par la défense d’un intérêt personnel, légitime ou
d’une valeur.
« Démission politique : Courage ou
lâcheté ?». C’est le thème qui a fait l’objet de communication, samedi 28
octobre dernier à l’Université d’Abomey-Calavi lors de la rentrée solennelle du
Groupe de réflexion alternative et perspective (Grap). Dans son développement,
le communicateur Mathieu Tchansi N’Tcha explique que le sujet sur la démission
politique est d’actualité et mérite que l’on s’y penche. Du simple citoyen à
l’universitaire en passant par l’homme politique lui-même, l’intérêt de la
démission est diversement apprécié. Il note que si elle dérange certains, la
démission arrange d’autres. Certains y voient un refus de composer avec le
réel, d’autres y perçoivent une protestation salutaire, d’autres encore, un
calcul personnel.
La démission politique peut être collégiale ou
individuelle. Pour Mathieu Tchansi N’Tcha, elle est de nature collégiale
lorsqu’il s’agit de la mise en cause de la responsabilité du gouvernement, qui
entraine la démission de son ensemble. La même finalité s’appliquera lorsque le
premier ministre, sous d’autres cieux, donne sa démission au président de la
République.
La démission est également individuelle et ici, en cas de
désaccord ou sur révocation par le président de la République ou sur
proposition du premier ministre. « Si un ministre démissionne, le reste de
l’équipe poursuit la réalisation de l’action gouvernementale », a-t-il
noté.
La démission politique peut être également volontaire. A ce
niveau, souligne l’universitaire, elle est basée sur une idéologie ou un
intérêt personnel. « Depuis qu’il y a les réformes partisanes au Bénin,
nos partis politiques vont de plus en plus vers une idéologie. Dans ce sens,
lorsque vous ne suivez pas cette idéologie, vous pouvez être démis. Lorsqu’elle
est basée sur un intérêt personnel, l’art de démissionner n’aurait ici une
cause liée à un intérêt légitime », a-t-il indiqué.
Démission volontaire
A l’analyse de la définition du courage et de la lâcheté,
Mathieu Tchansi N’Tcha affirme que seule la démission volontaire peut être
abordée dans le cas d’espèce. Pour être courageux ou pour être lâche, à l’en
croire, il faut avoir le choix. « L’opinion pardonne facilement tous les
vices sauf la lâcheté mais ce n’est pas de la lâcheté que de sauver sa peau.
Cela relève même de l’intelligence », a-t-il souligné en ajoutant que la
source de la démission comme un acte de lâcheté réside le plus souvent dans les
intérêts personnels.