La Nation Bénin...
Le
député Abdoulaye Gounou et dix autres de ses collègues ont adressé, ce lundi,
une question d’actualité au gouvernement par rapport à des dérives policières
qui s‘observent sur le terrain dans l’opération de répression pour non-port de
casque.
Le
Parlement s’invite dans le débat lié aux dérives qui s’observent sur le terrain
dans le cadre de l’opération de répression par la Police pour non port de
casque. Le député Abdoulaye Gounou et dix autres de ses collègues ont déposé,
ce lundi, sur la table du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou,
une question d’actualité adressée au gouvernement sur le sujet. Cette
initiative parlementaire se fonde sur l’article 110 du Règlement intérieur du
Parlement. Elle vise à amener l’Exécutif à s’expliquer par rapport aux abus
comportementaux de certains policiers sur le terrain dans le cadre de la
répression des infractions au code de la route. Les dénonciations en la matière
sont légion dans plusieurs communes du Bénin. La dernière en date et qui a déclenché
la colère notamment des députés est la « bavure commise » par une équipe de
fonctionnaires de police en service à Natitingou dans l’Atacora. En effet, pendant que le motocycliste, âgé de
32 ans, cultivateur, serait stationné avec sa moto devant un domicile sis dans
le village de Ditapoumbor, 3e arrondissement de Natitingou, en compagnie de
l’un de ses amis, il a été violemment agressé, à coups de chaussures militaires
rangers et de matraques. La scène se serait passée, vendredi 12 avril dernier.
Les blessures enregistrées par la victime en sont illustratives, dénoncent les
députés initiateurs de la question d’actualité. Le député Abdoulaye Gounou et
sa suite en veulent pour preuve la vidéo de la scène devenue virale et publiée
sur les réseaux sociaux où l’on voit clairement un des agents répéter sans
cesse à l’agresseur principal, de briser les côtes de la victime, renseigne la
question d’actualité. Aux dernières nouvelles, l’individu qui a filmé la scène
dont la vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux aurait été interpellé
et gardé à vue au commissariat de Natitingou, pour être présenté au procureur
de la République près le Tribunal de deuxième instance de Natitingou.
Le cas de Natitingou, la goutte d’eau
«
Face à la multiplication des exactions des fonctionnaires de police et qui
s’assimile à un sabotage des réformes sécuritaires entreprises par le
gouvernement visant à assurer le bien-être de ses populations, nous avons jugé
opportun, en tant que représentants du peuple, d’interpeller l’Exécutif sur ce
dossier, sur le fondement de l’article 110 du règlement intérieur de
l’Assemblée nationale », ont motivé les auteurs de la question d’actualité.
Abdoulaye Gounou et ses collègues demandent des comptes au gouvernement sur ce
dossier. Ils veulent savoir si dans un Etat de droit, des fonctionnaires de
police sont fondés à infliger un traitement aussi dégradant et inhumain à un
paisible citoyen, digne de l’époque de la traite négrière. Mieux, ils veulent
avoir des explications sur les modalités et l’étendue du contrôle du port de
casque, c’est-à-dire si le contrôle de port de casque se fait même dans les
hameaux ; la situation actuelle de l’individu ayant filmé la scène de
Natitingou, s’il est libre de ses mouvements et le moment précis où le citoyen
est obligé de porter son casque.