La Nation Bénin...
Les
mesures prises par le gouvernement en faveur des Aspirants au métier
d’enseignant (Ame) sont accueillies à cœur joie par les bénéficiaires dans les
différents départements du pays. Quelques Ame expriment ici leur satisfaction
tout en attendant leur reversement dans la fonction publique tel que promis.
«
Si le reversement doit tarder, qu’on allège nos charges horaires »
«
Avant les mesures du Conseil extraordinaire des ministres en date du 18 mars
dernier en faveur de nous, Aspirants au métier d’enseignant (Ame), il faut dire
que c’est depuis 2019 que nous avions ces revendications en dehors d'un seul
point. Le seul avantage qu’on n’avait jamais réclamé jusqu’ici et qui est
accordé est cette prime de 20 mille qui nous est désormais complétée sur notre
salaire et qui nous sera versée mensuellement à partir de ce mois de mars. En
dehors de cela, il y a que les enfants des Ame ne paieront plus les frais de
scolarité. Ensuite, il y a que nos collègues femmes Ame bénéficient désormais
d’un congé de maternité. C’est vrai, c’était déjà autorisé mais certains
directeurs ne veulent pas permettre aux Ame de sexe féminin de bénéficier de
cela. Maintenant c’est officiel. On leur accorde officiellement les congés de
maternité. Il y a aussi que notre salaire passe de onze à douze mois. Le
dernier point, celui le plus intéressant d’ailleurs, concerne la réintégration
de nos collègues Ame qui avaient été radiés pour faits de grève et absence au
poste. Ces mesures constituent une bonne chose. Je les apprécie
personnellement. Cela me réjouit. La dernière fois, la Fédération que je
chapeaute s’est réunie pour remercier le chef de l’Etat, en l’occurrence le
ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni. Car,
c’est lui qui nous a appelés et a dit qu’il prendrait à bras-le-corps nos
préoccupations. Il nous a posé un certain nombre de questions par rapport à nos
doléances auxquelles on a répondu. Il a pris le dossier et a rencontré le chef
de l’Etat pour leur satisfaction. Du coup, la nouvelle est tombée. La grande
masse des Ame a accueilli la décision du Conseil extraordinaire des ministres
avec beaucoup de joie.
Seulement
que notre préoccupation la plus urgente, est le reversement. On avait dit que
les Ame qui ont fait trois ans de service devraient être reversés dans la
fonction publique. Jusque-là, une commission serait en train d’étudier les
modalités de reversement. Mais aucune suite jusqu’ici. Le reversement est
toujours d’actualité pour nous et nous voulons que le gouvernement pense à
cela. Il faut que la satisfaction de cette revendication soit une priorité pour
l’Exécutif. Car, nous avons déjà fait cinq ans. A la rentrée scolaire
prochaine, ce sera notre sixième année. Les avantages d’accord, mais nous
sommes à 26 voire, 28 h de cours hebdomadaires. Cela ne nous permet pas de
donner le meilleur de nous-mêmes. Si le reversement doit tarder, que le
gouvernement nous décharge d’abord des heures de cours qui nous suffoquent.
Mais nous sommes sûrs que l’Exécutif n’a pas abandonné sa promesse de reverser
les Ame. Il faut que cela se fasse le plus tôt possible. C’est notre souhait le
plus urgent »
Bonaventure
Ogouayèni, Ame en service à Kétou
« Les comptables nous embêtaient trop pour la scolarité de nos enfants »
« Ce qui est fait est salutaire. C’est un effort louable du gouvernement, et ça nous va droit au ceur. On souhaite encore vivement d’autres avantages. Nous souhaitons le reversement et de revoir aussi notre quota horaire pour qu’on soit situé sur le nombre d’heures hebdomadaires. Mais, avec ce qui est fait, on peut déjà pousser un ouf de soulagement. A vrai dire, ce sont des avantages que nos souhaitons depuis un bon moment mais on ne s’attendait pas à ce que l’Etat les vide à plus de 90 %. Il y a des avantages qui nous ont surpris agréablement, par exemple le cas de nos collègues Ame radiés pour faits de grève et abandon de cours et désormais réintégrés. Cette réintégration est un acte très social. Il faut saluer aussi la prime de 20 mille accordée sur le salaire et qui prend effet à partir de ce mois de mars. Les collègues Ame de sexe féminin bénéficient désormais de congés de maternité et nos enfants ne payeront plus la scolarité. On remercie le gouvernement surtout pour cela, car on subit trop d’embêtements de la part des comptables des écoles. Ils renvoyaient nos enfants des cours. On ne pouvait pas piper mot, car ils disent qu’ils n’ont aucun papier qui les autorise à considérer nos enfants comme des fils ou filles d’enseignant. La question est désormais réglée».
Louis
Djissou, Ame en service à Sakété
« Qu’on nous reverse tout au moins en enseignants Acdpe »
«
Cela est venu apaiser un peu les soucis. Je pense par exemple aux mesures de 12
mois de salaire sur 12 et à la prime de 20 mille F Cfa accordée. Mais nous
espérons plus que ces avantages. Car, les Ame souffrent trop dans
l’enseignement au Bénin. Depuis cinq ans, nous souffrons avec une charge
horaire très lourde et difficile à supporter. Beaucoup de collègues Ame sont
décédés du fait du nombre d’heures de cours hebdomadaires hors normes. Nous
avons trop de soucis avec des dettes par-ci par là. Ce que nous gagnons est
dérisoire par rapport au travail que nous abattons. C’est frustrant. Mais les
décisions de ce Conseil extraordinaire des ministres ont réduit un peu les
soucis. Nous espérons plus que cela. Il a été promis le reversement de la
première promotion ayant accompli trois ans de service. On attend toujours la
satifaction de cette promesse. L’âge évolue et on n’est pas totalement inséré.
Qu’on nous reverse tout au moins en Agents contractuels de droit public de
l’Etat (Acdpe) ».
Bernard Tovimafa, membre de la coordination départementale du Plateau des Ame
«
Nous Ame, sommes des enseignants sans statut»
«
Cette décision est la bienvenue. Nous ne pouvons que remercier le chef de
l’Etat pour ce clin d’œil à l’endroit de nous, enseignants Ame. Cette couche
d’enseignants a commencé avec cette dénomination d’Ame depuis cinq ans. Nous
éxécutons les mêmes tâches que nos aînés fonctionnaires d’Etat et Agents
concractuels de droit public de l’Etat (Acdpe). Nous n’avons jamais cessé de
faire des plaidoyers et des négociations par rapport à notre reversement. Mais
rien n’est fait jusqu’à ce lundi 18 mars 2024 où, à travers un Conseil
extraordinaire des ministres, le gouvernement a décidé de nous accorder
quelques avantages. Il s’agit d’une avancée dans ce que nous revendiquons. Le
fait que nos préoccupations soient examinées au cours d’un Conseil
extraordinaire nous prouve que le gouvernement entend nos cris de coeur.
Les négociations vont néanmoins se poursuivre parce que notre objectif premier, celui du reversement, n’est pas encore atteint. Ce qui nous permettra d’avoir un statut. Sinon jusqu’ici, les Ame n’ont aucun statut. Dans ce contexte, c’est grave pour nous. Nous demandons au chef de l’Etat de faire tous les efforts possibles pour nous reverser ».
Eliane Sossa, Ame à Porto-Novo
« La mesure de congé de maternité vient mettre fin à une anomalie »
« Les avantages accordés aux Aspirants au métier d’enseignant (Ame) prouvent à suffisance que le président de la République, Patrice Talon, n’a pas fait la sourde oreille à nos multiples cris de détresse. Aujourd’hui, il a autorisé de façon officielle que les Ame de sexe féminin comme moi bénéficient désormais du congé de maternité en plus des autres avantages communs accordés. J’apprécie à leur juste valeur ces mesures salutaires. Cette décision officielle vient mettre un terme à une anomalie qui a trop duré. Ce qui est fait n’est pas encore suffisant. Néanmoins, nous sommes reconnaissants envers le chef de l’Etat. Nous souhaiterions qu’il aille plus loin en prenant un décret pour nous reverser en Agents contractuels de droit public de l’Etat (Acpde) ».