La Nation Bénin...
Des motifs réels de satisfaction. Les Aspirants
au métier d’enseignant (Ame) en service dans les établissements scolaires
publics du Borgou, sont dans la joie suite aux mesures prises en leur faveur
lors du Conseil des ministres du lundi 18 mars dernier, pour améliorer leurs
conditions de travail et de vie. Tout en exprimant leur joie, ils formulent
également d’autres doléances. En témoignent les impressions de certains parmi
eux rencontrés aux Ceg Hubert Maga, Zongo, Albarika et Titirou, à Parakou, puis
au Ceg Komiguéa, à N’Dali
Christiane
Kousséré
« C’est un sentiment de joie qui m’anime. C’était vraiment un calvaire pour une femme d’être enceinte et de ne pas pouvoir bénéficier des congés de maternité. Mais avec ce que le gouvernement vient de prendre comme mesures, c’est satisfaisant. Malgré cela, j’avoue que beaucoup reste encore à faire. En effet, ça fait pratiquement la cinquième année que nous sommes aspirants au métier d’enseignant. Sur le parcours, nous avons eu des années où le salaire était donné pendant neuf mois sur douze. Nous avons connu beaucoup de difficultés. Il y a également que nous prenons de l’âge. Ainsi, si le gouvernement pouvait directement procéder à notre reversement, il nous aurait davantage soulagés ».
B. Ganni Boni Gouda
«
Nous attendions cela, il y a longtemps. Nous avons fait des revendications par
rapport à l’amélioration de nos conditions de vie et de travail. Les mesures
prises par le chef de l’État et son gouvernement sont salutaires et vont nous
permettre de vivre un peu plus heureux.
Cependant,
nous ne sommes pas encore entièrement satisfaits. Face au quotidien qui devient
de plus en plus difficile, nous aurions souhaité que ce soit en même temps le
reversement. Le coût de la vie ne cesse d’augmenter et le panier de la ménagère
souffre énormément. Nous fréquentons le même marché que tout le monde ».
Olivier Ballo, Aspirant au métier d’enseignant à l’Ecole primaire publique de Hahamè, à Athiémé, département du Mono: « Un geste salutaire »
«
Moi, j’ai accueilli les récentes mesures gouvernementales au profit de notre
corporation avec beaucoup de surprise. On s'attendait au reversement. Il y a eu
beaucoup de communication à cet effet. Déjà, avant les vacances dernières, le
porte-parole du gouvernement était monté au créneau et nous avait rassurés
qu'on aurait droit à des formations qui seront sanctionnées par une évaluation
devant distinguer ceux qui seront reversés. Ça n'a pas eu lieu. Après, il a été
retenu que c'est au cours de l'année scolaire que nous serons reversés, du
moins tous ceux qui ont déjà totalisé trois années d’ancienneté. Mieux, face à
une délégation des Ame reçue récemment à son cabinet, le ministre des
Enseignements maternel et primaire a rassuré qu'avant la fin du mois de mars,
qu’il y aura une évaluation positive, c’est-à-dire une évaluation en situation
de classe en vue de distinguer ceux qui seront reversés. Et c'est pour cette
évaluation qu'on était en train de se préparer quand les récentes mesures sont
venues.
Néanmoins,
c'est un geste salutaire parce que quand on parle de congé de maternité, par
exemple, pour les femmes Ame, c'est quelque chose qu'elles réclamaient depuis.
Quand on parle de l'assurance maladie dont on bénéficie désormais comme tous
les autres enseignants, c'est important parce que vous n'êtes pas sans savoir
qu'il y a beaucoup d'Ame qui, dernièrement, sont morts. Je pense que si ces
mesures-là existaient, ça les soulagerait beaucoup. Quand on parle de cette
prime de 20 000 francs Cfa qui est octroyée, c'est important dans le sens où la
cherté de la vie touche nous tous, nous allons dans le même marché.
Je pense que c’est un clin d’œil du chef de l’Etat envers nous. Mais le plus important, ce n'est pas de demeurer dans cette situation de précarité. C'est d'aller au reversement quel que soit ce que cela va nous coûter. Si c'est une évaluation, nous sommes prêts pour composer, quel que soit le type d'évaluation. Ça va nous permettre d'avoir un statut et d'être sûrs de ce que nous faisons. Relativement à la mesure de réintégration des collègues dont les contrats ont été précédemment suspendus parce qu’ils étaient impliqués dans un mouvement d’humeur, il y a lieu de reconnaître le caractère social de cette mesure. Les bénéficiaires vont reprendre le travail et donner le sourire à leurs familles. Je pense que nous devons en remercier le chef de l'État. Dans la même veine, nous voulons qu'il tienne sa promesse de nous reverser »
Valentin Hounkpatin, Ame au Ceg Toviklin, département du Couffo : «Les Ame seront moins malheureux durant les vacances»
«
Je voudrais d'abord dire merci au chef de l’Etat par rapport aux mesures qui
sont prises et sa volonté manifeste d'améliorer les conditions de vie et de
travail des Ame en particulier. Nous attendons ces mesures depuis cinq ans. De
neuf mois de salaire, nous sommes d’abord passés à 11 mois. Ce qui a amélioré
beaucoup de choses, apaisé nombre d’Ame. Maintenant, nous passons de 11 à 12
mois de salaire, c’est un effort supplémentaire qui mérite d’être apprécié et
salué. En plus de cette amélioration, le chef de l’Etat nous a accordé une
prime d’incitation de
20
000 francs Cfa par mois. Il s’agit là de mesures qui étanchent un tant soit peu
notre soif et feront que les Ame seront moins malheureux durant les vacances.
Mais tout en remerciant le chef de l’Etat pour ce qui est fait, nous ne
devrions pas perdre de vue ce qui nous tient plus à cœur: le reversement. En ce
sens que c’est cet acte qui nous mettra en sécurité.
Humblement,
je voudrais prier le chef de l’Etat de se pencher sur cette doléance. J’insiste
et je le supplie pour cela, puisque dans les rangs de nous les Ame, nombreux
sont ceux qui ont déjà franchi la barre de 30, 35, voire 45 ans alors que l’âge
d’admission à la retraite est fixé à 60 ans, en République du Bénin. Voilà
l’échéance qui nous effraie ».
Ezéchiel Agbon, enseignant de philosophie (Ame): « Ces mesures améliorent nos conditions de vie et de travail »
Je
remercie très sincèrement le gouvernement du président Patrice Talon pour ces
mesures d'amélioration des conditions de vie et de travail qu'il a prises le
lundi 18 mars 2024 en Conseil des ministres à l'endroit des Ame. Car c'est un
acte salutaire qu'il vient de poser et tous les Ame lui sont reconnaissants.
Nos remerciements vont également à l'endroit de ses ministres notamment les
ministres des Enseignements maternel et primaire et du Secondaire pour avoir
plaidé le cas des Ame auprès du gouvernement pour que quelque chose soit fait
en leur faveur. Nous remercions aussi les centrales syndicales, les députés et
tous ceux qui, de près ou de loin, ont toujours défendu les Ame auprès du
gouvernement pour que ces mesures d'amélioration des conditions de vie et de
travail soient prises.
Pour finir, je demande humblement au gouvernement de bien vouloir reverser en Acdpe tous les Ame qui sont actuellement sur le terrain, sans discrimination aucune de l'année de déploiement, comme lui-même l’avait promis.
Hervé Adoninmè Gbégan, enseignant des Svt (Ame): « Nous devons continuer le combat jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications »
Le
gouvernement vient d'accorder des avantages aux Ame. C'est un grand pas fait
dans la satisfaction des revendications des Ame. Je m'explique. Nous avons
longtemps réclamé cela et 175 d'entre nous en ont fait les frais. Donc
aujourd'hui, nous avons eu ce pour quoi ils avaient été radiés, raison pour
laquelle ils ont été réintégrés. Dans tout ça, l'innovation est l'institution
par le gouvernement d'une prime de 20 000F par Ame et par mois, c'est une
mesure bien pensée.
Mais
tant qu'il reste à faire, rien n'est fait, dit-on. Les Ame doivent continuer le
combat jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications, car la finalité de
notre lutte, c'est le reversement de tous les Ame, la réduction du quota
horaire dans l'ordre de 18 h à 20 h par semaine, la mise en formation continue
des Ame n'ayant pas de diplômes professionnels.
L’autre
point important sur lequel je vais insister est la réintégration dans la base
de données des Ame (2019-2020) régulièrement admis et qui ont été éjectés sous
prétexte qu'ils n'ont pas atteint le seuil, car ces derniers ont été déployés
et en son temps on nous avait dit que le déploiement est fait selon l'ordre de
mérite.
Ignace Otchan, Ame Histoire-Géographie au Ceg 4 de Djougou : « Il n’y a pas cet Ame qui soit indifférent à cette décision »
Concernant
les nouvelles mesures à l’endroit des Ame, suite au Conseil extraordinaire des
ministres du lundi 18 mars passé, nous saluons cet effort du gouvernement et en
particulier son chef Patrice Talon. Oui, l’amélioration des conditions de vie
et de travail des Ame a toujours été une préoccupation du chef de l’État et du
gouvernement. En attendant le reversement comme cela a été promis, nous
accueillons avec une immense joie la décision du lundi. Il n’y a pas cet Ame
qui soit indifférent à cette décision. Surtout la question des 12 mois sur 12.
Ce qui nous soulagera désormais pendant les vacances. Il y a également beaucoup
d’avancées en ce qui concerne l’assurance maladie, l’exonération des enfants
des Ame des frais de scolarité, les congés de maternité accordés aux Ame de
sexe féminin, la prime de 20 000 francs par Ame et par mois qui sera accordée à
partir de ce mois de mars pour service d’intérêt national rendu. Nous saluons
la dynamique du gouvernement et le sens élevé du social du chef de l’État. Nous
tournons nos regards vers le président de la République pour qu’il pense, les
jours à venir, au reversement pour définitivement abandonner ce statut d’Ame et
parler des agents contractuels de droit public de l’État. C’est notre
préoccupation.
Yacouba Séidou, Ame Histoire-Géographie et Français au Ceg Alédjo : « Ces mesures sont venues à un moment idéal pour nous »
Par rapport aux mesures, c’est une bonne chose. Ça nous a surpris. C’est venu à un moment idéal pour nous. Ce qui est plus préoccupant depuis cinq ans que nous sommes dans ce système, c’est le reversement. Il faudrait que ce système nous réconforte, pour qu’on dise un jour que nous avons commencé avec beaucoup de difficultés, mais la fin est réjouissante. Je souhaite que le gouvernement aille jusqu’au bout en pensant au reversement des Ame, c’est cela qui va faire la différence. Le reversement est primordial pour nous. La récompense de ceux qui se sacrifient depuis cinq ans contrairement à d’autres qui ont abandonné en estimant que ce système ne leur apportera rien, c’est de les reverser. C’est ce que nous demandons au gouvernement, on prie nos autorités de penser à ça, même si c’est difficile. Un grand merci pour les efforts faits.
Augustin Zinvonoukoun, enseignant au Lycée technique de Natitingou : « Nous remercions le gouvernement pour ces mesures qui sont salutaires »
« C’est un ouf de soulagement, vu la cherté de la vie actuellement. Nous ne pouvons que remercier le gouvernement pour ces mesures que je trouve salutaires. Toutefois, quand il reste à faire, rien n’est fait, dit-on. Nous sommes restés Ame pratiquement cinq ans. Puisque l’âge évolue et certains collègues risquent de ne plus être en mesure de faire une bonne carrière, je plaide que le gouvernement fasse aboutir le processus du reversement.
Mohamed Gbdamassi, enseignant au lycée technique agricole de Natitingou : « Un pas de géant a été franchi par le gouvernement »
C’est une initiative à saluer et qui est à l’actif du gouvernement, car ces nouvelles mesures vont soulager les peines de nous, Ame et nous permettre de bénéficier des faveurs d’assurance en cas de maladie. C’est une mesure sociale qui vient nous faciliter un tant soit peu la vie. En gros, un pas de géant a été franchi par le gouvernement, mais nous lui demandons de revoir notre cas pour ce qui concerne le reversement des Ame/Formateurs. Nous demandons aussi de revoir à la baisse nos masses horaires. C’est une perspective heureuse et nous avons espoir que tout ce qui est prévu sera fait pour le bonheur des Ame.
Honoré Gildas Oké, Ame au Lycée technique de Natitingou, spécialité mécanique générale : « On ne s’attendait pas à ces nouvelles mesures… »
Par
rapport aux nouvelles mesures annoncées pour améliorer la situation des Ame, je
trouve que c’est un pas effectué par le gouvernement de Patrice Talon, que nous
tenons vraiment à remercier. C’est vrai que ce n’était pas ce que nous
attendons, mais on peut déjà se réjouir de cette nouvelle qui est venue nous
surprendre. On ne s’attendait pas à ces mesures d’amélioration de nos conditions. Je tiens à remercier le chef de
l’État pour les efforts qu’il ne cesse de fournir au profit de la population
béninoise en général et concernant nous Ame en particulier.