Descente sur les chantiers des marchés de Cotonou: les bénéficiaires émerveillées !
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Fulbert Adjimehossou, le 30 mai 2022
à
02h03
Émotion, satisfaction et impatience, ce sont là les sentiments qui ont animé les responsables des vendeuses des marchés de Gbégamey, Cadjèhoun, et Sainte Trinité, après la découverte, ce vendredi 27 mai, des nouvelles infrastructures marchandes en construction.
C’était des moments de joie. « Je suis agréablement surprise. Le cadre est magnifique », raconte Mihèmi Dossougouin, très émerveillée. De loin, la présidente des vendeuses du marché Gbégamey et les usagers se faisaient des illusions sur les commodités. « On se disait que les espaces sont restreints », avoue-t-elle. Le parcours minutieux de cette ossature métallique de 865 places, réparties sur deux sites, a vite dissipé les inquiétudes. «On n’y croyait pas. Les travaux ne sont pas encore terminés, mais j’en suis satisfaite. Les espaces ne sont pas restreints comme on le pensait. En plus, c’est tellement beau et tout y est organisé », détaille Mihèmi Dossougouin. Cette infrastructure marchande qui sera livrée dans les prochaines semaines s’inscrit dans le cadre du projet de construction de 35 marchés urbains et régionaux au Bénin. Cotonou en a bénéficié de neuf pour plusieurs dizaines de milliards de Fcfa. Et depuis 2020 que les travaux ont démarré, les bénéficiaires relogées ailleurs se posaient moult questions.
Pour Fabrice Babatoundé, chef du projet, il était donc temps pour qu’elles s’approprient leur nouveau local. « Nous sommes à l’achèvement des travaux, à la finition. Les autorités ont demandé que ces marchés soient présentés aux acteurs de ces équipements marchands pour qu’elles s’approprient les nouveaux espaces de commercialisation », explique-t-il à l’entame de la visite.
Émues et curieuses
Les hangars en bois et en tôles usagées laissent place à des structures imposantes. La structuration est quasiment la même d’un marché à un autre. Au cœur du joyau se trouvent des étals réservés aux légumes. Juste à côté, on retrouve la poissonnerie et la boucherie. Le niveau supérieur est réservé aux produits manufacturés. A Gbégamey comme à Ste Trinité et Cadjèhoun, les usagers sont impressionnés de voir leurs marchés dotés d’une infirmerie, d’une salle polyvalente et d’un bureau pour le gestionnaire. Les marchés sont ceinturés par des boutiques ouvertes sur l’extérieur et qui peuvent continuer à être animées quand le marché aura fermé la nuit. «Le chef de l’État a promis du beau et il l’a fait. Les travaux sont fin prêts et les femmes seront relogées. Nous sommes satisfaites », martèle Anastasie Chodaton, représentante des femmes des marchés sous-tutelle de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogema).
Au passé faut-il conjuguer désormais l’insalubrité et l’insécurité, la congestion des marchés, l’inexistence de toilettes, la prolifération de dépotoirs sauvages au cœur des équipements marchands et les risques élevés d’incendie. Avant même de s’installer, les usagers commencent à conjuguer au passé ces tristes réalités. «Pendant plusieurs décennies, j’ai vendu dans la précarité ici. Quand il pleuvait, mes pieds étaient dans la boue, avec des risques de maladie. Le toit coulait un liquide puant. Nous en étions là quand ils étaient venus tout détruire avec la promesse de reconstruire, mais ça nous stressait. On se posait beaucoup de questions sur notre sort », se remémore Bernadette Fagnihoun, présidente des vendeuses du marché de Cadjèhoun. « Le chef de l’État nous a rendu notre dignité. Dieu et les mânes de nos ancêtres qui protègent nos marchés vont le bénir et le protéger », ajoute-t-elle.
Mais au cours de la visite de ces marchés, il n’y a pas eu que des éloges et des prières à l’endroit du président Patrice Talon. Les usagers ont posé beaucoup de questions sur l’organisation des espaces. La Société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire (Sirat) a pris bonne note des préoccupations. «Ce sont essentiellement des questions de compréhension sur les commodités et les fonctionnalités. L’essentiel est que le mécanisme de gestion qui sera mis en place se prépare. Il y aura un gestionnaire qui sera leur interlocuteur pour que les préoccupations de fonctionnalités soient prises en compte. Le gestionnaire est à même de les accompagner au quotidien pour la satisfaction de leurs préoccupations », rassure Maxime Hongbété, expert à la Sirat. Les six autres marchés seront également visités les prochains jours pour que la bonne nouvelle puisse atteindre toutes les femmes des marchés de Cotonou, qui piaffent d’ailleurs d’impatience de s’installer dans «du beau».