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Discours du président de la République sur l’état de la nation : les possibles solutions pour contrer la vie chère

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Par   Josué F. MEHOUENOU, le 30 déc. 2021 à 09h27
Dans son message sur l’état de la nation, le président de la République n’a pas occulté la question de la cherté de la vie. Comme si elle est devenue indissociable de la vie quotidienne, cette situation préoccupe le président Patrice Talon qui, en plus d’en exposer les raisons, propose des mesures pour y faire face. « La cherté actuelle de la vie est principalement due aux effets induits de la pandémie de Covid-19 », fait observer le président de la République dans son message sur l’état de la nation. Le mercredi, face aux Parlementaires pour son traditionnel exercice de discours sur la situation globale du pays, le chef de l’Etat a soutenu, sans ambages, que « les prix des produits manufacturés flambent autant que ceux des produits d’exportation ou des matières premières, sans oublier ceux des moyens de transport ». Situation durement ressentie par chacun « dans son panier, alors même que les droits de douanes, les taxes et les impôts n’ont connu aucune augmentation dans notre pays », s’étonne-t-il. Alors que les performances de l’agriculture sont remarquables en matière de production vivrière notamment. Finalement, analyse Patrice Talon, ceci est le signe que le monde est entré dans un cycle de cherté rarement observé. « Nous sommes victimes d’une situation globale », souligne-t-il. Pour y faire face, « c’est la lutte victorieuse contre la pandémie de la Covid-19 qui aidera principalement à inverser cette tendance à la cherté de la vie », préconise-t-il. Fort heureusement, le Bénin et ses dirigeants sont « édifiés désormais pour savoir que, même face à l’adversité la plus redoutable, le pays doit continuer à écrire les belles pages de son histoire ». Ainsi, propose-t-il, l’effort permanent, la détermination résolue, la volonté de bien faire, la maîtrise du cap fixé et l’obsession d’y arriver, comme conditions de la réussite. Celles-ci nous aideront, pense Patrice Talon, à relever le défi du développement socioéconomique qui implique l’amélioration durable des conditions de vie. « A cet effet, tous les chantiers engagés pour structurer la modernisation de notre pays seront poursuivis et de nouveaux seront lancés», annonce-t-il. Cela se traduit à travers le Programme d’action du gouvernement 2021-2026 qui porte non seulement des ambitions, mais traduit, par-dessus tout, la détermination à bâtir le mieux-être. « Nous ferons donc en sorte que la dynamique observée, ces dernières années, se poursuive et s’amplifie afin que notre pays aille davantage mieux et que, comme nous l’avons dit, venant de loin, nous allions le plus loin possible sur la route du développement », conclura le président. Des raisons de s’inquiéter L’appel à la mobilisation du chef de l’Etat peut davantage se justifier au regard des prévisions actuelles. Le taux d’inflation restera relativement élevé dans les prochains mois dans la zone Uemoa, mais il devrait connaître une décélération progressive pour atteindre 2 % à fin 2022, selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Dans le scénario central, le taux d’inflation, comparé à la même période de l’année passée, est projeté à 3,7 % au quatrième trimestre 2021, après une réalisation de 3,8 % au troisième trimestre, selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Au total, le taux d’inflation s’établirait à 3,2 % en 2021, contre 2,1 % en 2020. La hausse des prix est imputable essentiellement au renchérissement des produits alimentaires, du fait de la baisse de la production céréalière dans certains pays, des difficultés d'approvisionnement induites par les crises sanitaire et sécuritaire dans d'autres pays, ainsi qu’à la hausse de l’inflation importée. Pour les prochains mois, la tendance haussière devrait être maintenue. En effet, les tensions observées sur les cours de certains produits alimentaires importés notamment le blé, le sucre et les huiles pourraient être répercutées sur les prix domestiques, d’après le dernier Rapport sur la politique monétaire dans l’Umoa. De 3,7 % au premier trimestre 2022, le taux d’inflation chuterait progressivement pour atteindre 2,7 % au deuxième trimestre et atteindre 2 % dans un an, suivant le scénario central. Globalement, le taux d’inflation s’afficherait autour de 2,6 % en 2022 contre 3,2 % en 2021. Pour rappel, le taux d’inflation dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) est ressorti à 4,3 % à fin septembre 2021, contre 3,5 % le mois précédent, selon le Bulletin mensuel des statistiques de septembre 2021 de la Bceao. Sur la période, le plus fort taux est enregistré au Togo avec 5,7 % et le plus faible taux au Bénin et au Sénégal avec 3 %. C’est dire que tous les pays ont franchi le seuil critique de 3,0 % fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale. Des risques haussiers étaient projetés par la Bceao en ce qui concerne la remontée des prix des produits alimentaires, en lien avec des tensions sur l’offre, des incidences du changement climatique sur la production céréalière locale et la persistance de la perturbation des circuits de distribution de certains produits.