La Nation Bénin...
L'Agence nationale d'identification des personnes (Anip) réunit, depuis hier mardi 24 octobre, plusieurs autorités religieuses à Abomey dans le cadre d’un dialogue relatif aux données nominatives rituelles ou confessionnelles et leur impact sur l’identification. A l’issue des trois jours de travaux, l’Anip mettra en place un espace de dialogue avec les autorités religieuses sur les données nominatives rituelles ou confessionnelles et leur impact sur l’identification des personnes.
Ils sont une cinquantaine de responsables religieux se réclamant de toutes les obédiences à répondre présents à un atelier initié par l'Agence nationale d'identification des personnes (Anip) à la préfecture d’Abomey. L’objectif de cette rencontre est d’établir une plateforme de discussion entre les autorités religieuses, les experts en identification, les juristes et les spécialistes de la protection des données. Au cours des travaux, ils auront à analyser les implications juridiques, éthiques et culturelles de l'intégration des données nominatives rituelles ou confessionnelles dans les systèmes d'identification. De même, il leur revient de formuler des recommandations pratiques pour la collecte, le stockage et l'utilisation de ces données tout en respectant les valeurs religieuses et les droits individuels conformément à la loi sur la protection des données personnelles.
A l’ouverture des travaux, Herbert Assogba, représentant du directeur général de l’Anip, rappelle que l'Agence nationale d'identification des personnes (Anip) reconnaît l'importance des données nominatives rituelles ou confessionnelles dans le contexte de l'identification des individus. C’est donc pour assurer une approche inclusive et respectueuse des valeurs religieuses qu’elle engage désormais un dialogue constructif avec les autorités religieuses.
Pour Herbert Assogba, il est un fait que de plus en plus les réalités socioculturelles et cultuelles influencent fortement la constance des données nominatives et personnelles surtout au niveau des confessions traditionnelles. Il a souligné que dans les religions traditionnelles, les prénoms sont donnés des jours après la naissance, suite à des cérémonies rituelles. La même situation s’observe au niveau des confessions chrétiennes et musulmanes où le prénom n’est donné généralement à l’enfant qu’après son baptême, a-t-il poursuivi.
Ainsi, lorsque ces prénoms sont donnés aux enfants avant leur enrôlement au Ravip, ces informations relatives aux données nominatives rituelles ou confessionnelles sont prises en compte systématiquement au Registre national des personnes physiques, ce qui limite les variations éventuelles par rapport aux données nominatives et personnelles de la personne.
Par ailleurs, lorsque les enfants après la naissance sont internés à un âge donné, dans des couvents religieux, le problème reste toujours posé. Après leur séjour dans les couvents, d’autres prénoms rituels leur sont attribués en remplacement des prénoms initiaux. Dans ce cas, ces données nominatives et personnelles ne sont pas prises en compte dans le Ravip. Il est donc obligatoire de faire une procédure judiciaire d’adjonction et/ou de soustraction de prénoms, qui aboutira à la délivrance d’une décision de justice sur la base de laquelle les corrections seront opérées afin de mettre à jour les données nominatives et personnelles dans le Registre national des personnes physiques (Rnpp). Ces cas sont légion dans les communautés mais malheureusement les populations ne comprennent toujours pas la procédure pour se sortir d’affaire.
Le secrétaire général de la préfecture d’Abomey, Julien Wankpo, a dit sa satisfaction pour la tenue de cette rencontre qui tient lieu de plateforme de discussion pour les autorités religieuses, les experts en identification, les juristes et les spécialistes de la protection des données. Les implications juridiques, éthiques et culturelles de l'intégration de données nominatives rituelles ou confessionnelles dans les systèmes d'identification seront aussi passées en revue grâce à cette plateforme.