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Droits humains dans le monde en 2023: Le point d’Amnesty international

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Amnesty international présente le visage des droits humains à l’échelle planétaire en 2023 Amnesty international présente le visage des droits humains à l’échelle planétaire en 2023

Les droits de l’Homme se portent peu bien dans le monde. C’est ce que révèle le rapport 2023 d’Amnesty International, dont le lancement a eu lieu ce mercredi 24 avril.  

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 25 avr. 2024 à 02h38 Durée 3 min.
#Droits humains dans le monde en 2023

Les droits humains sont mal en point un peu partout au monde. Le Rapport 2023 d’Amnesty international est sans ambages sur le sujet.

Au Bénin, le rapport pointe les cas de violations, avec à la clé des homicides illégaux, le recours excessif à la force, les expulsions forcées et certaines restrictions. 

Parlant du rapport, Dieudonné Dagbéto, directeur exécutif d’Amnesty International Bénin, relève une « situation peu reluisante parce que nous avons noté que le droit international est de plus en plus bafoué », avant d’en faire une lecture transversale sur le cas du Bénin.

« Des groupes armés ont continué de perpétrer des attaques dans les départements de l’Alibori et de l’Atacora. Une quarantaine d’habitants de ces départements et vingt-cinq militaires ont été tués depuis 2019, selon l’armée béninoise. Des spécialistes de l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin ont mis en garde contre le risque d’élévation du niveau de l’océan du fait du changement climatique dans plusieurs zones du pays », souligne-t-il.

S'agissant des questions de liberté d’expression et de réunion,  Amnesty international pointe du doigt la loi 2018 portant Code du numérique qui rend passible d’emprisonnement la publication de fausses informations en ligne. Plusieurs journalistes béninois en ont fait les frais.

La suspension de tous les moyens de communication de masse du groupe de presse «La Gazette du Golfe » qui se serait livré à une « apologie des coups d’Etat », par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac) est une vulnérabilité de plus à la liberté de la presse.

Le meurtre de Martin Hounga lors d’une « opération de police», le 4 septembre à Hêvié, les milliers de personnes expulsées de leur logement dans le cadre de projets de développement touristique le long de la côte Cotonou-Ouidah … sont des sujets préoccupants pour Amnesty International.

Le rapport 2023 a également documenté des cas de privation de liberté de femmes et de leurs bébés pour raison de factures d’hôpital impayées, mais finalement libérés par le gouvernement.

 Quelques avancées

 Le rapport ne peint pas tout en noir. Au nombre des avancées, il relève le décret définissant les conditions d’application des dispositions relatives à l’interruption volontaire de grossesse, l’instruction par le chef de l’Etat, Patrice Talon de la réalisation  d’une enquête sur la mort d’une quinzaine de personnes dans des attaques de groupes armés à Kérou dans l’Atacora en mai (ndlr :2023).

Le rapport fait focus sur cent cinquante-cinq pays dans le monde et met en exergue les droits fondamentaux. Il fait l’amer constat de la violation des principes relatifs aux droits humains par les dirigeants et les institutions d’aujourd’hui.

Amnesty International reste préoccupé par les violences et les conflits dramatiques dans le monde. « Les preuves de crimes de guerre continuent de se multiplier à Gaza tandis que le gouvernement israélien vide de son sens le droit international», s’offusque l’organisation.

Au Soudan, les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide ont mené des attaques ciblées ou aveugles qui ont tué et blessé des civils et ont tiré des munitions explosives faisant au total douze mille morts en 2023. Plus de huit millions de personnes ont été contraintes de prendre la fuite.

Le rapport montre comment les « Etats-Unis ont usé de leur droit de véto pour paralyser pendant des mois le Conseil de sécurité des Nations Unies ».

Le document note qu’en 2023, l’évolution de l’intelligence artificielle générative a fait changer d’échelle à la menace que constituait l’éventail de technologies existantes, des logiciels espions à l’autonomisation des services publics en passant par les algorithmes non maîtrisables des réseaux sociaux.

Revenant au cas du Bénin, Dieudonné Dagbéto pense que pour que les droits de l’Homme soient davantage respectés au Bénin, le travail à faire doit toucher la fibre sensible des pouvoirs publics. « Les droits de l’Homme concernent tout le monde. Il faut que les politiciens prennent ces questions à bras-le-corps en intégrant qu’elles sont avant tout des questions de développement. Il faudra également travailler à l’éducation aux droits humains afin que les populations en soient mieux informées et agir en conséquence», recommande-t-il.