La Nation Bénin...
Le
6e Bataillon interarmes, camp Kaba de Natitingou, a servi de cadre à des
échanges entre le haut commandement militaire et la communauté peule de la
région Atacora, jeudi 17 avril dernier. Une occasion pour l’armée d’exprimer
ses attentes dans la perspective de relever le défi sécuritaire.
L’armée a pris langue avec la communauté peule de l’Atacora. Au détour des échanges au camp Kaba de Natitingou, le haut commandement militaire a exprimé ses attentes à ses hôtes venus des communes de Matéri, Cobly, Boukombé, Tanguiéta, Natitingou, Kérou, Kouandé, Péhunco. La coproduction de la sécurité parait nécessaire dans ce contexte de la montée des actes du terrorisme, selon la hiérarchie militaire qui compte sur la sincérité et la franche collaboration de ses interlocuteurs pour combattre ce fléau. L’initiative du Général de division Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général des forces armées béninoises, crée une proximité avec cette communauté pour renseigner l’armée qui travaille pour assurer la sécurité des citoyens.
Les
solutions aux défis sécuritaires vont au-delà de tout militaire, indique le
colonel Faïzoun Gomina. Il informe que le général a voulu inscrire sa troupe
dans une démarche collaborative axée sur le rapprochement avec les communautés
impactées négativement par les actions des groupes armés terroristes. Lors
d'une rencontre à Parakou tenue par le biais de l’Association Suudu Palaaku
Bénin le 26 décembre 2024, le haut commandement militaire a recommandé de
considérer ladite rencontre comme un contrat social entre la communauté peule
et les Fds en vue d’éradiquer le phénomène du terrorisme au Bénin, travailler
ensemble avec les Fds afin de minimiser ou d’éradiquer les attaques, collaborer
franchement avec les Fds en matière de renseignement et enfin, renseigner au
fur et à mesure les Fds de toute activité suspecte dans les différentes
communes.
«
A l’analyse, je peux affirmer que malgré les efforts de l’association, les
résultats ne sont pas encore satisfaisants. En effet, avec plus de sept mille
membres ayant adhéré à Suudu Palaaku et organisés en plus de quatre cent
cinquante (450) démembrements, il est difficile d’imaginer que quelque chose
pourrait échapper à Suudu Palaaku. Mais nous avons espoir que cela va bientôt
changer et que les renseignements que nous récolterons nous permettront de
venir à bout de cette nébuleuse terroriste », affirme le colonel Gomina.
Dans
son adresse, le Général Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général des
Forces armées béninoises, exhorte la communauté peule à opter pour la
collaboration avec les Fds. Il lance un appel à plus de collaboration, de
confiance et de sincérité. « Je vous invite à faire passer le message à ceux
dont vous êtes les responsables, que nous devons travailler ensemble pour plus
de sécurité au Bénin. Je vous encourage à tenir compte de tout ce que nous
avons eu à dire aujourd’hui », indique-t-il.
Il
déplore que malgré les sensibilisations, beaucoup de jeunes de la communauté se
retrouvent dans les groupes qui attaquent le pays. « C’est quelque chose de
malheureux et je sais que ce n’est pas la volonté de toute la communauté. C’est
quelques personnes isolées qui se retrouvent dans cette posture et il est
important que nous puissions en discuter. Nous devons toujours travailler pour
que la paix que nous avons toujours prônée dans ce pays ne soit pas perturbée.
Commençons par nous entendre, c’est possible, c’est humain et faire en sorte
que les jeunes ne participent plus à cette dynamique du terrorisme », a exhorté
le général de division Fructueux Gbaguidi.
Après avoir porté à la connaissance de l’armée leurs préoccupations, les participants ont fait des suggestions. Elles consistent entre autres à renforcer la collaboration avec les campements au niveau des frontières, intégrer les enfants peuls dans l’armée, trouver une solution au manque d’aires de pâturage… L’armée compte sur leur engagement pour réussir sa mission, celle de protéger le peuple.