La Nation Bénin...
La rencontre entre le président de la République, Patrice Talon et son prédécesseur, Boni Yayi, tenue lundi 18 avril dernier à Abidjan en Côte d’ivoire, en présence des présidents Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’ivoire et Faure Gnassingbé du Togo, suscite diverses réactions au sein de l’opinion publique.
Oscar Ahodèdè, citoyen
«J’ai peur. Même si Patrice Talon ne plonge pas dans la politique politicienne, tout le monde sait ce qui s’est passé avec l’ancien régime. J’ai l’impression que lorsqu’on parle de réconciliation, c’est pour de nouveau se remettre ensemble comme cela se faisait autrefois. Je n’en vois pas l’intérêt. A l’ère du nouveau départ, il faut prendre les choses telles qu’elles sont et agir directement. On ne souhaite pas la chasse aux sorcières, mais que le nouveau départ soit vrai et réel».
Isidore Azonhahin, agent percepteur
«La réconciliation, il la faut pour le Bénin. Je suis pour. Nous voulons la paix dans le pays. On avait constaté les débuts d’une entente entre ces deux grands hommes au palais de la Marina le jour de l’investiture du président Talon. Et encore une fois, ils l’ont démontrée à Abidjan. Si la tête est bien construite, la gestion sera assurée et le Bénin se portera en pleine forme. Néanmoins, il faut que l’entraide et le dialogue perdurent entre les deux présidents. Le président Yayi doit travailler avec le président Talon et vice-versa. C’est ce que nous voulons. Car, étant tous des Béninois, le président Talon a besoin des siens et non des étrangers pour faire évoluer le Bénin. La preuve est qu’il a choisi des Béninois pour constituer son gouvernement. Il fallait donc cette réconciliation pour que les choses aillent mieux».
Malick Odjo Moussa, conducteur de taxi-moto
«C’est une bonne initiative que les présidents Talon et Yayi se retrouvent du même bord! Je remercie le président Talon car il a accepté cette réconciliation. Tel est le souhait du peuple: faire régner la paix pour nous permettre de bien gagner notre pain quotidien. Il serait bien que ceux qui sont avec eux suivent leurs pas. Il faut que cette réconciliation soit sincère».
Parfait Dossa, tourneur
«Tous les journaux en parlent. Les gens prennent cette réconciliation comme un problème. Mais moi, non. Il n’y a pas de polémique autour. Laissez-les ! Ils étaient des amis, ils deviennent des ennemis et redeviennent des amis. Il n’y a pas de problème, parce que c’est pour le bien de notre pays».
Virgile Noukpo Mègbléto, Technicien en génie civil, chef d’entreprise
«Deux individus qui se sont opposés pendant des années se regardent et se communiquent à présent, c’est la réconciliation. Cela réconforte mais peut cacher des intentions. Je suis tenté de dire que la sincérité de cette réconciliation repose sur le président Talon. Néanmoins, reconnaissons que les deux parties ont répondu à l’appel à la face du monde pour que les Béninois ne soient plus anxieux, vu les différends qui ont agité l’histoire des relations entre les deux hommes. Je retiens cette phrase de l’ancien président Boni Yayi: «nous étions des amis, nous demeurons des amis et nous resterons toujours des amis». La prière est que cette amitié se poursuive pour que le peuple béninois en sorte grandir.
Paulin Alloma, couturier
«La réconciliation entre le président Patrice Talon et l’ancien président Yayi Boni est une très bonne chose parce qu’elle participe à la bonne marche de la démocratie au Bénin. Avec tout ce qui s’est passé sous l’ancien régime, Talon a accepté de renouer l’amitié. J’aimerais qu’il y ait vraiment la paix au Bénin et que notre président oublie le passé et pense au futur».
Clémentine Boko, enseignante
«Ils se sont réconciliés ! C’est une bonne chose. Nous devons remercier le chef de l’Etat actuel pour avoir accepté Boni Yayi pour la réconciliation et c’est ce que le peuple béninois souhaitait car nous sommes tous les mêmes du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Il n’a pas mal fait d’avoir opté pour la paix. Notre pays est un pays phare en ce sens que notre démocratie évolue dans la paix, une paix que nous souhaitons aussi aux autres pays».
Propos recueillis par Arias ADIKPONSI & Nadège PALRA (stag)