Éditorial de Paul AMOUSSOU : La facture
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Par
Paul AMOUSSOU, le 25 avr. 2022
à
11h51
La société de consommation, la nôtre, est comme une machine effroyable. Sans âme, sans pitié, elle ne fait aucun cadeau. La note est plus que salée, quand on n’y prend garde.
Tenez, aux factures d’électricité et d’eau, incontournables, il faut ajouter celles du gaz, du carburant et que sait-on encore !
Pour se divertir ou s’informer, il faut aussi passer à la caisse, non pas que pour aller au théâtre, au concert ou acheter son journal, mais pour accéder à ce qu’il y a de mieux à la télé de nos jours avec l’indispensable abonnement ! Ne parlons pas de la redevance télévisuelle, qui s’est depuis des lustres greffée sur les feuilles de paye. N’insistons pas non plus sur les notes scolaires, non pas celles que ramènent nos enfants, mais celles qui s’expriment en termes de frais auxquels il faut nécessairement souscrire, qu’il s’agisse de la cantine ou de la pension scolaire…Et que dire du loyer, le cas échéant, et de la popote quotidienne ?
La facture, c’est aussi celle du fitness, si vous empruntez cette voie pour entretenir votre corps, en victime de la mode comme dirait Mc Solaar, et y quérir du bien-être physique. Si pour votre plaisir, vous fréquentez les restaurants, l’indispensable facture est aussi au rendez-vous, aujourd’hui plus que jamais avec la facture normalisée imposée par les services fiscaux pour sauvegarder désormais la Tva qui, naguère, se volatilisait. On ne peut ne pas l’admettre, la note est plutôt salée, et ces différentes factures s’enchevêtrent dans une infernale cadence silencieuse, lentement mais surement, et viennent sans ménagement (sic !) alléger nos portefeuilles, rappelant à qui veut bien le reconnaitre que n’embarque pas dans le train de la société de consommation qui veut… Peut-on s’y soustraire à moins de se révéler marginal ? La seule alternative, pour tenir ce train, reste de bien gagner sa vie. Travailler plus pour gagner plus, selon l’exhortation sarkozyenne reprise récemment encore par Emmanuel Macron. La question est plus que jamais d’actualité, avec l’enchérissement du coût de la vie, pour des raisons certes conjoncturelles. Mais hélas, ce phénomène dit de vie chère, avec ce que cela implique comme amenuisement du pouvoir d’achat, tend à devenir structurel, tant il s’étend dans la durée et impose la prise de conscience de ce qu’est la vie aujourd’hui.