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Election présidentielle du 6 mars dernier: Les cinq candidats et les autres

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Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 09 mars 2016 à 07h27

Les cinq premiers candidats concentrent à eux seuls près de 91% des voix, suivant les tendances de l’élection présidentielle proclamées au petit matin du mardi 8 mars par la Céna. Les vingt-huit autres partagent entre 0,04% et 1,56%. Et parmi eux, se retrouve une quinzaine d’anciens collaborateurs (ministres, députés, conseillers) du chef de l’Etat sortant, soit à peu près la moitié des candidats. Au-delà de leurs performances minables, leur nombre important est symptomatique sans doute des frustrations nées du fait que le président sortant ait opté à tort ou à raison pour un homme complètement hors du sérail pour poursuivre ses œuvres.

L’absence des candidatures fantaisistes dans la course électorale aurait permis de focaliser davantage l’attention des électeurs sur les projets de société des plus sérieux. Hélas ! Les candidatures fantaisistes n’ont guère apporté de la qualité dans le débat relatif au développement autour des projets de société. Certains n’ont même pas fait campagne ; d’autres encore ont fait la propagande d’autrui curieusement. Quand on est incapable de dormir à la belle étoile, pourquoi devenir fou ? Les candidats du surnombre se sont contentés de surcharger le bulletin de vote par leurs logos et leurs images, donnant du fil à retordre aux électeurs qui ont eu du mal à retrouver l’emplacement des candidats jugés sérieux. Des inconnus au bataillon, des individus sans aucun charisme, des gens qui n’ont jamais milité ou occupé une fonction importante, s'estiment soudain capables de diriger le pays. La banalisation du pouvoir d’Etat observée depuis quelques temps en est certainement pour quelque chose. Le mérite des candidatures fantaisistes à l’élection présidentielle aura été tout de même de montrer une certaine vitalité de la démocratie béninoise, et surtout leur capacité financière à débourser 15 millions de francs CFA pour le Trésor public sans rechigner, pour faire parler d’eux pendant des semaines. Il urge qu’un mécanisme soit trouvé pour empêcher la pléthore de candidatures futiles à l’élection présidentielle, sans empêcher l’éclosion des idées pour le bien-être des populations et le développement du pays?

Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori