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Election présidentielle du 6 mars dernier: Option : rupture ?

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Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 09 mars 2016 à 07h44

Les Béninois optent en majorité pour la rupture d’avec le système en place. C’est du moins la tendance qui se dégage des premiers chiffres provisoires annoncés par la Céna. Les candidats dits de la Coalition de la Rupture réunissent à peu près 65% des suffrages, déjouant le passage en force (K.O. : knock-out) annoncé à grand renfort médiatique au profit du candidat des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) associées à deux des trois plus grandes formations politiques (PRD et RB) et bien d’autres constituant l’alliance dite républicaine. Mathématiquement, l’on pourrait s’attendre à ce que le candidat de la coalition républicaine s’en sorte avec plus de la moitié des suffrages et soit ainsi élu au premier tour de l’élection.

Les 28,44% qu’il a obtenus, soit moins d’un électeur sur trois, traduit une certaine volonté du peuple de tourner la page du régime en place qui, dès 2006, avait déchaîné les passions mais au finish a peu comblé les attentes de bon nombre.

Les résultats provisoires de la présidentielle amènent à s’interroger sur la place des partis politiques et de la fidélité de la base aux leaders à travers leurs consignes de vote. Ce n’est guère une surprise, si l’on sait que c’est le leader qui décide à la place des militants et non les militants qui, dans leur ensemble, indiquent la voie à suivre par les leaders. Aucun des trois premiers candidats arrivés en tête à l’issue du scrutin du dimanche dernier n’est issu d’un parti politique. D’ailleurs, aucune des grandes formations du pays n’a pu désigner un candidat en son sein pour participer à la compétition électorale. Une fois encore, c’est l’échec des partis politiques qui, depuis l’avènement du renouveau démocratique, n’ont pu hisser un politique au sommet de l’Etat. Cet état de chose appelle à une refondation du système partisan béninois caractérisé par un nombre exponentiel de clubs électoraux dont l’influence s’étend très peu au-delà du pouvoir financier et de la région d’origine des leaders?

Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori