La Nation Bénin...
Abdoulaye
Bio Tchané, ministre d’Etat, chargé du Développement et de la Coordination de
l’Action gouvernementale, s’est entretenu avec les jeunes, venus des 77 communes,
sur les mesures du gouvernement en faveur de l’emploi et de l’entrepreneuriat,
et les opportunités qu’ils sont appelés à saisir. C’était en marge de la
Journée mondiale de la population, célébrée, samedi 13 juillet à Parakou.
L’initiative du ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané, chargé du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale, tire sa source des constats à l’issue de la tournée gouvernementale de reddition de comptes. Il apparait que les jeunes sont peu informés sur la panoplie de mesures déployées par le gouvernement, en faveur de l’emploi et de l’entrepreneuriat, et grâce aux échanges itinérants dont Parakou a abrité la première étape, samedi 13 juillet, les zones d’ombre ont été dissipées. « Le ministre d’Etat a décidé en marge de la Journée mondiale de la population, de rencontrer les jeunes pour les informer des initiatives du gouvernement, les opportunités, les process pour avoir accès aux différents programmes, sur les réformes pour faciliter l’entrepreneuriat, et leur donner aussi des conseils sur les démarches à avoir lorsqu’ils veulent se lancer dans l’auto-emploi », a déclaré Cyriaque Edon, directeur général des Politiques de développement au ministère du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale. Le ministre Bio Tchané a d’abord rappelé aux jeunes qu’en 2016, à l’avènement du président Patrice Talon, le diagnostic du développement économique et social du Bénin a révélé l’emploi comme la première préoccupation de tous les Béninois, d’où l’objectif de 500 000 emplois fixé pour le premier quinquennat parce que chaque année, sur le marché de l’emploi, au moins 500 000 jeunes cherchaient du travail.
Les jeunes n'ont pas été indiff érents au contenu
de la vision du gouvernement
Cet objectif a été dépassé à raison de 800 000 emplois, et un second objectif de 1 300 000 emplois a été projeté pour le second quinquennat. A l’évaluation en 2023, fait savoir le ministre Bio Tchané, cet objectif est déjà atteint. « Si nous avions facilité 800 000 emplois, comment se fait-il que les gens soient encore mécontents ? », s’est interrogé le ministre avant de clarifier : « En 2016, quand nous faisions l’évaluation, il y avait au moins 3 millions de jeunes béninois qui disaient : Nous n’avons pas de travail où nous avons un travail qui ne nous intéresse pas. Si après cela, 800 000 personnes ont du travail, vous avez 2 200 000 personnes qui ne sont pas satisfaites, et qui forcément vont se faire entendre». Il souligne aussi que la plus grande responsabilité de l’Etat en matière d’emploi, est la mise en place des politiques qui permettent à d’autres de créer de l’emploi, puisque à ce jour, l’emploi public ne consomme que 100 000 personnes.
Un
choix avisé
D’où la mise en place des programmes et projets pour booster le secteur privé mais aussi faciliter l’entrepreneuriat dans divers secteurs prometteurs dont l’agriculture, l’artisanat, le tourisme. A en croire le ministre d’Etat Bio Tchané, les réformes mises en œuvre dans ces différents secteurs devraient permettre d’avoir de meilleures perspectives pour les jeunes en quête d’emploi et ceux qui cherchent à s’auto-employer. Mais qu’il s’agisse de l’emploi public ou du secteur privé, il faut être “combatif”, a insisté le ministre Bio Tchané, appelant les jeunes à aller à la recherche de l’emploi et ceci déjà en soignant leurs profils. Pour le gouvernement, l’ambition à l’horizon 2030, est de travailler à ce que 70 % au moins des apprenants qui sortent des écoles, aient une formation professionnelle ou technique et non une formation générale. Le cap est mis sur la formation professionnelle où les apprenants peuvent décrocher du travail à l’issue de leur cursus, et les jeunes doivent s’inscrire dans cette vision du gouvernement, a martelé le ministre Abdoulaye Bio Tchané. C’est dans cette dynamique que l’Etat s’est lancé dans la construction de 30 lycées agricoles avec des équipements modernes ainsi que dans la réhabilitation et la mise aux normes de certains lycées. Dans ce même sillage, des écoles de médecine sont en cours de construction, selon le ministre d’Etat. « Donc, la première chose à faire, c’est l’orientation. Certains sont déjà bien outillés en la matière, mais d’autres sont encore dans les filières générales. Je vous demande de faire tout ce qui est de votre possible pour aller vers les formations professionnelles. N’allez pas dans les formations générales parce que vous n’avez pas le choix, aujourd’hui vous avez le choix », a insisté le ministre chargé du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale, rappelant que le Bénin est connu de manière structurelle par deux grands secteurs que sont l’agriculture, et la logistique, c’est-à-dire tout ce qui tourne autour du port, le développement du port, le transport etc, et avec un troisième pilier, le tourisme dans lequel des investissements colossaux sont faits et cela va générer de nombreux emplois.
Les
sept principes
Au cours des échanges avec le ministre Bio Tchané, les jeunes ont également eu droit à plusieurs présentations sur les opportunités d’emploi et de financement qu’offrent certaines structures de l’Etat telles que l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) à travers différents programmes, le Fonds national pour le développement agricole (Fnda), et l’Agence de développement de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Ainsi, les responsables des différents instruments qui existent au niveau de l’Etat pour accompagner et faciliter l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes ne se sont pas fait prier pour répondre aux diverses préoccupations exprimées par les jeunes au cours des assises. En effet, selon les statistiques, d’abord en matière de démographie, près de 2 jeunes sur 3 a moins de 35 ans au Bénin, donc une population très jeune mais très active aussi, avec 70 % de taux d’actifs et un taux de chômage de 4,8 % (parce que aucun jeune ne reste les bras croisés à la maison), un taux de sous emploi très élevé, près de 79 % au niveau de la jeunesse. C’est donc pour inverser la tendance, que le gouvernement a mis en place plusieurs programmes pour la transformation structurelle de l’économie avec un accent particulier sur l’industrialisation, notamment la création de la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz) pour donner encore plus d’emplois décents aux jeunes, fait observer Cyriaque Edon, directeur général des Politiques de développement au ministère du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale.
«
Aujourd’hui à Glo-Djigbé, nous avons déjà 12 000 jeunes et d’ici la fin de
l’année, 35 000 jeunes vont y travailler. C’est au moins 300 000 jeunes qui
sont appelés à travailler dans cette zone. C’est important que cette réforme du
gouvernement soit accompagnée par tous les Béninois. Il faut donc que la
matière première reste dans notre pays », a indiqué le ministre d’Etat
Abdoulaye Bio Tchané, qui va conclure ses échanges avec les jeunes, par les
sept principes directeurs de l’entrepreneuriat. Le premier principe est une
vision clairvoyante sur son idée de projet, ne pas improviser; le deuxième est
l’innovation perpétuelle, changer les choses au fur et à mesure pour avoir
davantage de recettes et des coûts de moins en moins élevés ; le troisième
principe : une gestion rigoureuse des ressources humaines et financières ; le
quatrième est la construction de réseaux de relations sérieuses ; le cinquième
est la résilience face aux échecs ; le sixième principe est l’éthique et la
responsabilité sociale, et le septième, c’est la quête permanente du savoir, la
réflexion continue sur l’activité au regard des concurrents.