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L’avènement de l’Espace enfance (Ee) à Folly, commune de Zâ-Kpota, est perçu comme une grande faveur pour les femmes exerçant une activité génératrice de revenus. Mieux que par le passé, elles disposent de plus de temps pour s’occuper de leurs activités.
Au milieu des dizaines de vendeuses installées le long du trottoir à Folly, un village de la commune de Zâ-Kpota, Mélanie Adjikui force l’admiration. Devant ses étalages de fruits, cette femme, la trentaine, s’adonne à cœur joie à l’arrangement et à la vente de ses produits.
C’est une vendeuse moins encombrée et visiblement soulagée qui nous accueille. Autour d’elle, aucune pression pouvant l’empêcher de bien mener son activité. En fait, Mélanie profite de l’absence de son enfant admis à l’Espace enfance (Ee) de la localité pour bien s’occuper de son commerce.
Il s’agit d’un centre communautaire de préscolarisation installé dans la localité, avec l’appui de l’Unicef, au profit des petits enfants de 3 à 4 ans. En même temps qu’il permet d’éveiller, de stimuler et de donner le goût de l’école aux tout-petits, il soulage également toutes les personnes qui ont la garde des enfants. Les femmes de Folly exerçant une activité génératrice de revenus (Agr) en sont visiblement comblées.
« Depuis que nos enfants sont admis à l’espace enfance, nous sommes très soulagées. Nous disposons de plus de temps pour nous occuper de notre commerce. Notre permanente disponibilité devant nos étalages nous aide à réaliser plus de bénéfices que par le passé », témoigne Mélanie mère de six enfants.
L’arrivée de l’Espace enfance est une véritable mesure d’accompagnement pour les femmes. En effet, les mères des enfants bénéficiaires se libèrent de la garde des enfants pour mieux s’adonner à leur commerce.
« Nous ne saurions jamais remercier l’Unicef à sa juste valeur pour son soutien à nos enfants. En tant que parents, nous en sommes plus que des bénéficiaires », sourit Hortense Assianmè, une autre vendeuse. Elle assure qu’après la mise en place de l’Espace enfance dans la localité, son bénéfice journalier a grimpé de 75 %.
Outil d’éveil et de stimulation des enfants
Si les Espaces enfance ont des avantages comparatifs sur les activités génératrices de revenus des femmes de Folly, ils sont aussi un atout pour les enfants bénéficiaires. Pour la communauté de Folly, ces espaces passent pour un dispositif incontournable de l’éveil et de la stimulation des enfants. « Les Espaces enfance ont élevé le niveau des enfants. Ils sont très éveillés et nous émerveillent aussi», reconnaît Hortense, une mère.
Selon les témoignages des mères d’enfants admis à l’Espace enfance, le dispositif permet aussi aux bénéficiaires de connaître les règles d’hygiène et d’apprendre les bonnes conduites de vie dès le bas-âge.« Avant de manger, nos enfants savent désormais qu’il faut se laver les mains à l’eau et au savon et veillent à la propreté de leur tenue vestimentaire. Ils tombent de moins en moins malades », souligne Hortense Assianmè.
« Quand ils rentrent de l’école, nos enfants partagent avec nous les bonnes pratiques apprises à l’école », ajoute Blandine.
La récitation des poésies et l’exécution des chants, la démonstration des pas de danse des bénéficiaires lors de notre passage à l’Espace enfance de Folly, renseignent bien sur leur degré d’assimilation des notions reçues au cours. Ce sont pour la plupart des enfants dont les aptitudes sont admirables.
Pour le directeur de l’Ecole primaire publique de Folly, Christophe Tchétchénougbo, l’initiative de l’organisme onusien est une merveille.
« Par la mise en place des Espaces enfance, l’Unicef nous a comblés en ce sens que les enfants qui y accèdent sont plus aguerris que ceux qui commencent directement la première année de l’enseignement primaire (CI) ».
L’Unicef appuie le centre en matériels didactiques et ludiques en vue de son bon fonctionnement.
« A la création de cette section en 2015, l’Unicef nous a dotés de 30 tables et de 30 chaises adaptées à l’âge des enfants. Un complément de 20 tables et de 20 chaises a été fait à la rentrée scolaire 2016 », signale Christophe Tchétchénougbo.
Seule école maternelle de Folly, l’espace enfance poursuit ses efforts en faveur de la préscolarisation des enfants. Pour l’heure, les moyens pour ouvrir une seconde école du genre sont inexistants.
La communauté de Folly et la seule animatrice de l’Espace enfance, Adéline Tchékpo, tournent une fois encore leur regard vers l’Unicef afin de pérenniser l’initiative?