La Nation Bénin...
La société Admec-Ctib,
spécialisée dans la fabrication, l’assemblage, la réparation et la maintenance
des lampadaires et autres produits dérivés, a reçu en stage et en formation
dans ses locaux, 500 jeunes. Ceci, dans le cadre du Projet d’inclusion des jeunes
(Prodij) initié et financé par le gouvernement du Bénin avec l'appui de la
Banque mondiale. Au terme du processus, 474 ont été admis à recevoir leurs
parchemins. Ils ont donc reçu leurs attestations, mercredi 14 février au palais
des Congrès de Cotonou. En plus de la formation, la structure s’est engagée à
les recruter tous.
Invités au palais des
Congrès de Cotonou pour recevoir leurs attestations de fin de formation,
reconnues par l’Etat au terme de huit mois de mise en stage et de formation au
sein de la société Admec-Ctib, 474 jeunes
ont eu l’agréable surprise de se voir annoncer la signature de leur
premier contrat de travail en entreprise. Enorme surprise pour cette première
cohorte de jeunes venus des quatre coins du pays, retenus dans le cadre du
Projet d’inclusion des jeunes (Prodij) initié et financé par le gouvernement du
Bénin avec l'appui de la Banque mondiale. Des quatre composantes du projet, la
première est mise en œuvre par l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe). Ceci, à
travers «Azoli», un dispositif intégré pour accroître l'inclusion économique et
améliorer l'employabilité des jeunes vulnérables. Son objectif est de réduire
le chômage et le sous-emploi des jeunes par l'insertion professionnelle dans
l'emploi salarié ou dans l'emploi indépendant des peu ou pas instruits. Y sont
pris en compte, des jeunes garçons et filles en chômage ou sous-emploi âgés de
18 à 30 ans et ayant un faible niveau d’instruction (maximum Bepc). Le
dispositif pourvoit à leur formation dans des secteurs comme l’agriculture ou
l’agribusiness, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, les
Btp-Infrastructures, l’artisanat et l'industrie, l’économie numérique et les
énergies renouvelables.
474 chômeurs en moins, 474
familles heureuses
« Fierté et satisfaction
». Ce sont là, les mots de la deuxième adjointe au maire de Ouidah, Sabine
Fourn au terme du processus qui extirpe ces jeunes gens des affres du chômage
pour en faire des produits prisés sur le marché du travail. Leur fin de formation
doublée de signature de contrat de travail est une source de satisfaction pour
la ville de Ouidah, lieu hôte de leur formation, mais aussi pour toute la
communauté, reconnait l’élue. Cette initiative lancée au mois d’avril 2023
vient ainsi de livrer ses premiers résultats et donne toutes les raisons d’y
croire et d’y investir davantage, soutient-elle. Ce qui satisfait davantage
Sabine Fourn, c’est le taux impressionnant de jeunes filles engagées dans le
projet et même leur pourcentage dans la vague recrutée pour cette première
cohorte. « L’Etat béninois change le cours du destin de 474 jeunes. Ouidah se
réjouit d’avoir contribué à cette formation pour ces jeunes à qui s’ouvrent de
nouvelles portes professionnelles », apprécie-t-elle.
Jean Claude Codjia, préfet
de l’Atlantique se dit lui aussi dans une grande joie. Assister à la fin de
formation de près de cinq cents jeunes et les voir signer leur contrat de
travail est quelque chose d’inédit. Ce projet phare du gouvernement pour l’épanouissement
des jeunes répond à un besoin crucial, appuie-t-il. Jean Claude Codjia invite
aussi à y voir une « volonté de changer de paradigme en ce qui concerne
l’emploi des jeunes notamment ceux des milieux défavorisés». Le large et
diversifié éventail des bénéficiaires témoigne aussi de la neutralité du processus de sélection,
poursuit-il. Ce qui le réjouit davantage, c’est le domaine de formation. Les
énergies renouvelables sont un secteur d’avenir et le fait d’y introduire
autant de jeunes illustre l’attachement du gouvernement et des responsables en
charge du projet au « hautement social » promu par le chef de l’Etat. Le
directeur général de l’Anpe, Urbain Amègbédji, coordonnateur du Prodij et
directeur général de l’Anpe, rappelle à l’occasion que le projet, tel que mis
en œuvre, émane des orientations du chef de l’Etat lui-même. Il invite à y lire
sa vision pour l’emploi des jeunes. Aux jeunes prêts à prendre les contrats
pour aller en entreprise, il a prodigué de nombreux conseils. « Azoli vous a donné
le travail. Le reste est dans vos mains. Il n’est plus question de stage mais
de productivité, du travail. Travaillez avec sérieux, mettez-vous à la tâche
pour aider à réaliser les objectifs de l’entreprise », exhorte-t-il.
Main-d’œuvre de qualité
pour les énergies renouvelables
Admec-Ctib est connue pour
son expertise dans la fabrication, l’assemblage, la réparation et la
maintenance des lampadaires et autres produits dérivés. Babacar Bathiery, son
directeur général est assez émerveillé par l’entrain des jeunes qui sont passés
dans ses locaux. « Ce qui m’a le plus satisfait, c’est qu’ils sont tous bons.
Ils ont été techniquement bons, humainement bons et surtout résilients »,
témoigne-t-il. Selon lui, la formation a été longue mais ils ont tenu et ont
donné le meilleur d'eux-mêmes. C’est la raison pour laquelle, la structure a
décidé de les garder tous. «Nous les recrutons tous parce que le besoin, c’est
le triple. Le besoin technique est là et réclame de la compétence, de la
discipline et de l’engagement. Je vous fais confiance », lance-t-il à ses
futurs collaborateurs. «Nous sommes suivis par tout le monde y compris par le
président de République… Je sais qu’au Bénin on n’aime pas avoir honte. Il ne
faut pas qu’ils aient honte de nous », exhorte-t-il. Babacar Bathiery soutient
que l’Afrique a besoin de main-d’œuvre pour affronter les enjeux des énergies
renouvelables. Et si par le passé, la compétence faisait défaut, elle existe
aujourd’hui et on n’a plus besoin d’aller la chercher ailleurs. « Nous sommes
là et nous allons faire le job. Nous misons sur la qualité pour que ce que nous
construisons soit durable. Vous vous déploierez au Bénin et au-delà. Je compte
sur vous », assure-t-il.
D’une voix pleine
d’émotions, la représentante des récipiendaires, Inayath Loka peine à réaliser
ce qui se joue dans sa vie et celle de ses pairs. Comment sont-ils parvenus à
s’offrir une formation que leurs moyens «ne peuvent payer en raison de leur situation»?
Mieux, ils en repartent avec un contrat de travail. Eux qui, rappelle-t-elle,
semblaient vivre en exclusion au sein de la société, sans évolution au plan
scolaire, livrés pour la plupart au chômage et à la précarité. L’avant et
l’après Azoli constituent deux moments incomparables, laisse entendre la jeune
fille.
Grâce à ce programme, il
est prévu au total de changer le sort de 25 000 jeunes à insérer grâce au
programme, indique Modeste Kérékou, ministre des Petites et moyennes
entreprises et de la promotion de l’emploi. Offrir des opportunités d’emploi à
tous les jeunes, c’est bien le challenge que s’est fixé le gouvernement à
travers les nombreux programmes et projets déployés, s’est réjoui le ministre
qui, lui aussi, a prodigué de nombreux conseils aux néo-travailleurs. De leur
comportement sur le marché du travail, dépendra la suite, a-t-il averti.
Leurs attestations remises par les autorités,...