La Nation Bénin...
Candidat aux élections législatives du 26 avril prochain dans la 4ème circonscription électorale, Modeste Tihounté Kérékou s’est prononcé, hier dimanche 22 mars à Natitingou, sur la question de financement des partis politiques au Bénin. Plutôt amer face à l’attrait de l’argent dans la décision des électeurs, il s’en remet à une contribution de leur part pour favoriser un réel suffrage démocratique.
Pour un réquisitoire fait à l’Etat, c’en est un. A l’occasion de sa conférence de presse, Modeste Tihounté Kérékou, candidat aux élections législatives du 26 avril prochain dans la 4ème circonscription électorale comprenant les communes de Natitingou, Toucountouna, Kouandé, Péhunco et Kérou, n’est pas allé de main morte pour admonester l'absence de financement des partis politiques par l’Etat. S’il s’entend que l’Etat devrait financer les partis les plus représentatifs du pays sur la base de leurs résultats aux diverses joutes électorales, l’inexistence d’une loi y relative et le manque de volonté de l’Exécutif ont favorisé un laisser-aller. Le suffrage qui se veut universel, est devenu aux yeux de l’ancien député et ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, censitaire, puisque la course à un mandat électif n’est réservée qu’à ceux qui ont les moyens de faire face aux diverses charges indues. Ainsi s’invitent au débat politique des douaniers retraités, des transitaires nantis et autres hommes d’affaires.
«Il y a dans ce pays des gens qui ont de bonnes idées et sont prêts à les défendre pour le bien des populations mais par manque de moyens ils ne peuvent se prévaloir candidats à aucune élection», note-t-il. Pour exemple, il cite la caution de 100 000 F CFA à verser au Trésor public par chaque candidat titulaire aux législatives et ce que ça pourrait coûter pour un parti ou une alliance de partis en course avec les 83 candidats titulaires. Et ceci sans compter les frais de campagne prévus par la loi (une limite de 15 millions à ne pas dépasser par chaque candidat). Dans un pays où la campagne électorale est synonyme chez les populations, de kermesse où l’on s’attend à boire, à manger et à avoir de l’argent, Modeste Kérékou pense que les politiques ont biaisé le jeu électoral, transformant le suffrage universel en un vote censitaire. «Même dans certains partis politiques, il est fait obligation aux potentiels candidats de payer une certaine somme pour leur positionnement sur les listes de ladite formation politique », dénonce-t-il.
Fort de toutes ces considérations et dans le souci d’engager davantage ses électeurs dans sa campagne, le candidat entouré pour la circonstance de membres de l’Alliance Soleil à laquelle il appartient de même que son parti, l’UPR, a décidé d’innover en sollicitant le concours de ses militants et sympathisants ou autres amis de sa circonscription électorale. C’est ainsi qu’il a ouvert un compte bancaire pour permettre à tous ceux qui partagent ses idées de contribuer à sa campagne, d’une quelconque manière. «Ce compte a vocation à recevoir les dons et apports de tous militants, sympathisants et amis qui souhaiteraient contribuer au financement de ma campagne en guise d’adhésion et de soutien à ma candidature. Au-delà des généreuses contributions que je récolterai et dont je ne peux ici présager du montant, le but de cette initiative est d’innover en introduisant de nouvelles pratiques démocratiques dans notre système électoral caractérisé par des financements occultes ou à tout le moins opaques », défend-il.