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Formation 2015 Chaire UNESCO/FKA: Quelle protection des droits des réfugiés dans un Etat de droit ?

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Par   LANATION, le 06 juil. 2015 à 22h44

C’est parti pour l’édition 2015 de la session régionale de formation en droits humains et droit des réfugiés. Organisée par la Chaire UNESCO des Droits de la personne et de la démocratie de l’Université d’Abomey-Calavi en collaboration avec le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), elle a été ouverte hier lundi 6 juillet à Cotonou avec, au cœur des échanges, le thème «Voies de recours contre la violation des droits de l’Homme et des réfugiés dans un Etat de droit».

Organisée chaque année avec l’appui des personnes en charge de la protection des Droits humains et de la Démocratie en Afrique francophone, cette formation de courte durée en est à sa seizième session, qui dure jusqu’au 17 juillet prochain, et bénéficie du soutien de la Fondation Konrad Adenauer (FKA) et de l’Institut danois des Droits de l’Homme (IDDH). A cet effet, le titulaire de la Chaire UNESCO, le professeur Noël Gbaguidi, a dit l’honneur et la reconnaissance de son institution pour la confiance à elle témoignée. Puis, il a rappelé que la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 prescrit à l’Etat, l’enseignement et la diffusion des Droits de l’Homme. Une quête perceptible dans presque tous les Etats africains, notamment en Afrique de l’Ouest et du Centre. C’est dans ce cadre que se situe la formation, fait-il valoir, insistant sur la nécessité de la diffusion de l’esprit des Droits humains, de la culture des Droits humains. En outre, Noël Gbaguidi enseigne combien l’Etat de droit et la mise en place de mécanismes de sanction de la violation des droits humains, sont importants. En ce que l’Etat de droit suppose la séparation des pouvoirs, les libertés et les droits proclamés, l’action des gouvernants contrôlée, des instances juridictionnelles indépendantes instituées. C’est cela qui contribuera à la réalisation desdits droits, dit-il, exhortant les participants à se rendre disponibles pour recevoir les enseignements, à commencer par la conférence inaugurale du professeur Joseph Djogbénou.
Partenaire de la formation, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, par la voix de son chef du Bureau de la représentation de l’UNHCR à Cotonou, Pépin Glèlè, évoque 59,5millions de personnes en migration forcée en 2014, contre 51,2 en 2013. Des personnes dont la moitié est constituée d’enfants, et qui sont en butte à la persécution ou à des situations de violences généralisées. C’est pourquoi, fait savoir Pépin Glèlè, le HCR travaille avec d’autres organisations internationales, organisations non gouvernementales et avec les réfugiés, au renforcement de l’environnement de protection ainsi qu’à la recherche des solutions durables. Faisant un focus sur le Bénin, le chargé de Bureau de l’UNHCR à Cotonou se réjouit qu’il ait toujours été disposé à accueillir demandeurs d’asile et réfugiés, pour leur offrir protection, partager avec eux les moyens disponibles et accepter qu’ils s’intègrent localement. Une marque de générosité qu’il faut saluer, relève-t-il, dans un contexte où des frontières se ferment et où l’on assiste aux drames de l’immigration.
Par ailleurs, profitant de cette tribune, Pépin Glèlè attire l’attention sur les affres de l’apatridie, domaine dans lequel le Bénin s’illustre aussi en étant le premier pays africain et le troisième au monde, à disposer d’un plan d’action 2014-2024 d’éradication de l’apatridie.
Par delà, laisse-t-il entendre, le partenariat HCR-Chaire UNESCO vise à contribuer à l’émergence et à l’ancrage d’une culture des droits humains. Perspective qui induit que l’émergence de la culture des droits humains est essentielle, car exercer la fonction de protection suppose avant tout une bonne connaissance du cadre juridique afin de pouvoir travailler avec efficacité, indique Pépin Glèlè; engageant les participants à se faire assidus et réceptifs aux enseignements.