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Formation sur l’analyse des risques industriels: Les banquiers outillés pour mieux accompagner les entreprises industrielles

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Par   Sabin LOUMEDJINON, le 09 déc. 2015 à 04h57

Formation sur l’analyse des risques industriels: Les banquiers outillés pour mieux accompagner les entreprises industrielles

Des gestionnaires de crédits des banques membres de l’Association des professionnels des banques et établissements financiers (APBEF) ont suivi, mardi 8 décembre à Cotonou, une formation sur l’analyse des risques industriels. C’est une initiative du Bureau de restructuration et de mise à niveau (BRMN), une structure opérationnelle chargée de mettre en oeuvre la politique nationale de restructuration et de mise à niveau des entreprises, dans le but de renforcer leurs compétitivités sur le marché national et à l’exportation.

Doter l’un des partenaires stratégiques dans la restructuration du projet, c'est-à-dire les banquiers, de connaissances et compétences nécessaires aux fins de mieux accompagner le Programme de restructuration de mise à niveau. C’est l’objectif des assises qui ont eu lieu mardi 8 décembre à Cotonou. Elles regroupent des gestionnaires de crédits des banques membres de l’Association des professionnels des banques et établissements financiers (APBEF).

Procédant à l’ouverture des travaux, le directeur général du BRMN, Airy Tonato Lucius rappelle que l’environnement du Bénin est globalement fait de beaucoup de commerçants. Ce qui explique que la plupart des banquiers savent apprécier et analyser les dossiers des commerciaux et des agents de services. «L’industrie est une approche nouvelle et a besoin également de compétences nouvelles», a t-il avancé. Il précise qu’on a besoin de donner ces compétences à tout le secteur bancaire. L'objectif est de faire réussir le Programme de manière à ce que, l’effort qui est fait en amont et qui vise à améliorer la compétitivité des entreprises à travers les diagnostics stratégiques, soit reconnu par ce secteur chargé de financer les projets et programmes qui sont proposés aux entreprises qui adhèrent aux programmes du BRMN. Il rappelle l’importance pour sa structure de se rendre compte que tout le dispositif environnemental de ce programme se met progressivement au pas. Ce qui, en réalité, n’est qu’une suite logique de ce qui a été fait jusque-là, puisque cela a d’abord commencé par les consultants chargés de faire les diagnostics. Le directeur général du BRMN, Airy Lucius Tonato, a révélé que «le Programme sera doté prochainement d’un dispositif technique appelé centres techniques afin que ledit programme réussisse. «Donc c’est normal que les banquiers soient associés à ce programme», soutient le directeur général du BRMN.
Parlant de la réticence des banques à financer les entreprises industrielles, Airy Lucius Tonato a expliqué qu’après discussion avec les professionnels des banques et les établissements financiers, les problèmes posés ont été de plusieurs natures. «Il y a ceux que nous pouvons régler nous-mêmes et d’autres qui dépendent de structures plus larges comme l’Etat», précise t-il. Ajoutant que ce qui relève un peu de l’Etat et de l’environnement est la mise en place de fonds de garantie, parce que pour pouvoir accompagner une entreprise, il faut une garantie. Mais lorsqu’il s’agit d’un projet industriel, ces garanties peuvent dépasser les biens propres d’un entrepreneur. Donc, il faut un effort spécial pour pouvoir ouvrir ces risques que le banquier peut prendre. Il est nécessaire de doter l’environnement industriel du Bénin d’un fonds de garantie. Le secteur privé, le secteur bancaire a déjà pris des initiatives dans ce domaine. «Toutefois, il y a ce que nous pouvons faire, c’est-à-dire donner à ces banquiers les outils nécessaires aux fins de mieux accompagner les entreprises industrielles. Beaucoup d’entreprises demandent des gages à tous ceux qui sollicitent de crédits. Mais ce n’est pas cela qui donne toujours l’assurance de la réussite de ce que vous financez, mais plutôt avoir le flair de mieux apprécier le projet qui vous est soumis. De nombreux banquiers déplorent aujourd’hui que la plupart des projets qu’ils ont eu à financer, se sont soldés par des échecs. Ce qui veut dire que le dossier n’a pas été traité dans les conditions optimales assurant un bon recouvrement des fonds», déplore-t-elle.
Globalement, ce sont ces éléments d’appréciation qui seront donnés aux banquiers afin qu’ils renforcent et capitalisent l’expérience qu’ils ont déjà dans le domaine commercial au profit du monde industriel?