La Nation Bénin...
Face à ce qu'elle qualifie de ruine de l’école au Bénin, la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) a organisé, mardi 6 septembre à la Bourse du Travail à Cotonou, un forum. Portant sur le thème « Face à la ruine constatée de l’école béninoise, quelles solutions adéquates pour en sortir ? », la rencontre débouchera sur des recommandations pour corriger les dysfonctionnements identifiés.
La situation de ruine de l’école béninoise interpelle la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB). Elle fait dire à son secrétaire général, Paul Essè Iko, que « L’école est ruinée, elle est foutue et nous sommes foutus ».
Procédant à l’ouverture du forum, Paul Essè Iko, secrétaire général de la CSTB et président du comité d’organisation, peint l’état actuel de l’école. « L’école est complètement détruite avec des classes sans maîtres, des enseignants coupés de leurs cultures et de leurs milieux, privés de leurs langues de communication et incapables de s’exprimer et d’agir », relève-t-il. Ainsi, de l’enseignement maternel au supérieur en passant par le primaire et le secondaire, les enseignants manquent du minimum, non seulement pour leur survie mais aussi pour le travail. Mettant l’accent sur l’enseignement supérieur, il fera savoir qu’il est touché de plein fouet par une crise et une faculté entière est frappée de l’invalidation de l’année universitaire avec 21 étudiants radiés pour cinq ans.
Selon lui, ce tableau sombre fait dire à certains que la faute incombe aux parents d’élèves qui auraient failli à l’éducation de leur progéniture. Reconnaissant l’importance du rôle des parents dans la réussite des apprenants, Paul Essè Iko entrevoit un préalable. A ce sujet, il préconise qu’il faille que la culture et la langue du milieu des parents soient prises en compte dans l’enseignement dispensé à l’enfant. De même, soutient-il, il faut aussi faciliter l’implication des parents d’élèves dans le cursus scolaire. De ce fait, le programme ne doit pas les isoler.
Dans la présentation de la typologie des autres facteurs à la base de l’échec scolaire, Paul Essè Iko rapporte qu’il s’agit de l’administration de l’école, des programmes inadaptés et abêtissants, les enseignants mal formés, la mauvaise gestion, le manque d’enseignants.
Face à cette situation, il précisera que la rencontre a pour mission de réfléchir sur les programmes exécutés, la qualité et la quantité des enseignants et leurs conditions de vie et de travail, les problèmes d’infrastructures scolaires et universitaires. Mais l’école privée n’échappera pas aux réflexions, assure Paul Essè Iko convaincu que le système est unique. Aussi invitera-t-il les participants à poser un bon diagnostic et à trouver de bonnes solutions pour sortir l’école de son coma?