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Gestion conjointe des migrations: Améliorer la mobilité des personnes aux frontières du Bénin et du Togo

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Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 25 août 2015 à 23h32

Une formation de renforcement des capacités sur la gestion conjointe des migrations aux frontières a eu pour cadre hier, mardi 25 août, l’Ecole nationale de police à Cotonou.

Organisée à l’intention de 20 fonctionnaires de police du Bénin et du Togo qui assurent les services d’immigration au niveau des frontières, elle a bénéficié de l’assistance technique et financière du Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) appuyé par l’Union Européenne.

La question de l’immigration est au cœur des préoccupations de la plupart des pays. A l’instar des autres pays, le Bénin a également contribué au mouvement migratoire en Afrique et dans le monde. Les immigrants au Bénin représentent 2% de la population. Ils sont pour la plupart originaire de l’Afrique de l’Ouest. L’immigration béninoise est aussi importante avec un effectif qui avoisine 4 millions.

Certains faits survenus ces derniers mois notamment en Méditerranée, ont surtout renforcé l’urgence d’agir et de lui trouver des solutions durables. La présente formation s’inscrit dans le cadre du suivi du Processus de Rabat lancé en 2006 et impliquant l’Europe, ainsi que des pays de l’Afrique du Nord, du Centre et de l’Ouest, ont indiqué la Chargée de mission de l’ICMPD, Audrey Jolivel et le chef de section de la Délégation de l’Union Européenne au Bénin, Delphine Delieux.
Pour elle, cette formation s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités sur la gestion conjointe des migrations aux frontières. Elle a pour objectif de créer un cadre de dialogue et de consultation au sein duquel sont mis en œuvre des initiatives concrètes et opérationnelles, résultat de la volonté politique exprimée au niveau des deux Etats. Selon elle, la sécurité aux frontières y compris la dimension de la gestion des crises et catastrophes figurent dans l’agenda politique du Bénin et du Togo depuis plusieurs années. De nombreuses réunions et actions entreprises dans ce sens confirment donc l’intérêt que ces deux pays accordent à la gestion des questions liées à l’immigration. D’où, a-t-elle rassuré, l’idée et l’importance d’une coopération bilatérale forte entre eux.
Elle espère que ce séminaire permettra de consolider et de renforcer cette initiative. Selon le représentant du ministre de la Sécurité et de la Protection civile du Togo, Zonaïr Awoussi, la migration est de plus en plus considérée comme un facteur de développement. Encadrée par des normes susceptibles d’empêcher toutes formes d’abus et qui sont de nature à porter atteinte à la sécurité des Etats et à entraîner des conséquences néfastes aux plans social, économique et politique, la migration les incite aussi à prendre des mesures pour canaliser les flux financiers qu’elle génère. Louant aussi l’organisation de cette formation, il a indiqué que le dialogue sur la migration doit être permanent et pragmatique. «L’approche commune développée par la CEDEAO est assez capitale en la matière et sa mise en œuvre doit être évidemment soutenue», a poursuivi Zonaïr Awoussi.
Procédant à l’ouverture des travaux, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et des Cultes, Placide Azandé a témoigné la reconnaissance du gouvernement à l’ICMPD dans son initiative de rapprocher les différentes administrations frontalières notamment celles du Bénin et du Togo. Il a ensuite invité les participants à tirer le meilleur enseignement de cette formation, pour se rendre plus que jamais opérationnel et professionnel sur le terrain. «Nous avons besoin aujourd’hui à nos frontières des agents aguerris pour préserver la sécurité des migrants et faire échec à tout trafic», a-t-il insisté.